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Syrie : poursuite des mobilisations face à une violente répression

mardi 19 avril 2011 - 07h:31

Al Jazeera

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Des tirs ont éclaté lors de la manifestation de milliers d’habitants de la ville de Homs en Syrie, alors que le gouvernement prétend que le pays est confronté à « une insurrection armée ».

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Les dernières déclarations de Bachar al-Assad n’ont en rien démobilisé les Syriens qui protestent contre la corruption et la violence du pouvoir

Des coups de feu ont éclaté pendant la nuit dans la ville syrienne de Homs où des milliers de manifestants anti-gouvernementaux s’étaient rassemblés sur la place principale, un jour après que, selon les manifestants, au moins 25 personnes aient été tuées.

Un protestataire à déclaré à Al Jazeera que les forces de sécurité avaient ouvert le feu sur des manifestants. Au moins deux personnes ont été blessées tandis que les gaz lacrymogènes ont aussi été utilisés, rapporte Cal Perry, correspondant d’Al Jazeera à Damas.

La ville d’Homs a été bouclée par l’armée avec trois points de contrôle sur les accès à la ville, dit notre correspondant. Les forces de sécurité avait donné aux manifestants jusqu’à 2h30 pour évacuer la place, mais des coups de feu a été signalés à 2h15.

La plus grande partie de la place a été vidée, avec des gens se déplaçant à travers la ville, selon notre correspondant. Mais certains manifestants disaient qu’ils avaient peur d’aller à l’hôpital.

« Ils ont peur, s’ils se rendent à l’hôpital, que des forces de sécurité les y attendent et qu’ils finissent en prison », a-t-on déclaré à notre correspondant.

Les dernières manifestations contre le règne datant de 10 ans du président Bachar al-Assad ont lieu alors que ministère de l’Intérieur de la Syrie a déclaré dans la nuit de lundi à mardi que le pays était confronté à une « insurrection armée ».

Le gouvernement accuse des bandes armées d’être responsables de l’agitation, et il a annoncé que plusieurs membres des forces de sécurité ont été tués ou blessés durant ces jours de violence.

« Certains de ces groupes ont appelé à l’insurrection armée en vertu du Jihad pour mettre en place un état salafiste », a indiqué le ministère dans un communiqué. « Ce qu’ils ont fait est un crime affreux, sévèrement puni par la loi. Leur objectif est de répandre la terreur à travers la Syrie. »

Un manifestant qui s’est identifié comme Rami, avait auparavant indiqué à Al Jazeera que les gens étaient des milliers à participer à un sit-in dans le centre de Homs et « qu’ils continueront à protester jusqu’à ce que le régime soit renversé ».

Suhair Atassi, un militant connu des droits de l’Homme, a déclaré que 10 000 personnes se trouvaient sur la place centrale lundi soir.

Quelques tentes ont été montées et les manifestants ont dit avoir rebaptisé la place Al-Saa [de l’horloge] « Tahrir Square », en référence au point central de l’insurrection en Égypte qui a abouti à l’éviction de l’ancien président Hosni Moubarak.

Plus tôt dans la journée, des milliers de personnes ont assisté aux obsèques des manifestants tués à Homs, en criant des slogans contre Assad - qui a succédé à son père comme président en 2000, maintenant le pouvoir du parti Baas, lequel remonte à un coup d’Etat en 1963.

Selon des témoins, les gens qui participaient aux cortèges funéraires scandaient : « de ruelle en ruelle, de maison en maison, nous voulons te renverser, Bashar », et « la liberté ou la mort ! Le peuple veut renverser ce régime ».

Les manifestations de lundi ont été les plus importantes qui aient touché la troisième plus grande ville syrienne, depuis que les protestations ont commencé dans le pays il y a un mois.

« Je suis âgé de 45 ans. C’est la première fois dans ma vie que je brise la barrière du silence, la première fois que je sens la liberté », a dit à Al Jazeera un manifestant qui s’est nommé comme Abou Omar.

« Le régime ne veut pas que nous jouissions de la liberté ni de la dignité. Pendant des décennies, nous avons été gouvernés par une main de fer, par la force des armes. »

Des manifestations ont également été signalées dans la ville méridionale de Daraa, dans le quartier Barzeh de la capitale, Damas, et à Ain al-Arab, dans le nord à majorité kurde. Environ 1500 personnes se sont rassemblées sur le pont Shaghour entre Alep et Lattaquié dans la matinée.

Violence à Homs

Un protestatire à Homs a déclaré à Al Jazeera que des manifestants ont été tués après la prière du soir le dimanche, quand un groupe d’environ 40 manifestants s’est rassemblé devant la mosquée de Bab al-Sibaa, scandant « liberté ».

Le manifestant, qui s’est nommé comme Abou Haider, a raconté que plusieurs voitures sont rentrées dans les manifestants et que des hommes en civil en sont sortis et ont ouvert le feu sur la foule, sans sommation.

« D’abord nous étions en faveur de réformes, maintenant, nous lançons un appel pour un changement de régime », a-t-il dit. « Nul n’acceptera la mort de martyrs. »

La ville voisine de Talbiseh, où selon des protestataires cinq personnes ont été tuées dimanche, a été bouclée par les forces gouvernementales le lundi.

Walid al-Mouallem, ministre syrien des Affaires étrangères, a rencontré les ambassadeurs étrangers tôt dans la journée et leur a dit que des réformes sont en cours et que les protestations pacifiques seront tolérées, mais pas les destructions de propriétés du gouvernement ni autres comportements perturbateurs.

Les derniers développements surviennent deux jours après qu’Assad ait demandé que la loi d’état d’urgence - imposée depuis des décennies - soit levée d’ici une semaine. Il a également promis un certain nombre d’autres réformes.

Malgré les apparentes concessions, des manifestations à l’échelle nationale ont eu lieu ce dimanche, qui était jour de commémoration de l’indépendance de la Syrie depuis le départ du dernier soldat français il y a 65 ans.

19 avril 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net


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