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Entretien avec Jeff Halper
2e partie
samedi 24 juillet 2010 - Matthieu Walleser

Voir la première partie

Voici la seconde partie de l’entretien.

PNN : Dans l’introduction de votre livre, vous parlez un peu de la façon dont vous êtes venu à vous impliquer dans le conflit. Avez-vous toujours vu les choses comme vous les voyez maintenant ? (Note : Jeff Halper a écrit : Un Israélien en Palestine : résister à la dépossession, racheter Israël)

Jeff Halper : Je suis un enfant des années 60 ici aux Etats (Unis). J’ai toujours été politique. Dans ces années-là, vous deviez presque être politique. J’étais dans le mouvement contre la guerre du Vietnam. J’étais au Mississippi. J’ai même été à Woodstock. J’ai toujours été très politique.

Aussi, quand je suis allé en Israël, je n’ai pas cessé d’être politique. J’allais juste vers un autre front de la révolution. Ce n’est pas une histoire de sioniste innocent qui est arrivée en Israël, j’ai été déçu et je suis devenu gauchiste. La première chose que j’ai faite fut de rejoindre le mouvement pacifiste israélien. De ce point de vue, je savais où j’allais, qu’il y avait une occupation, et j’étais au courant pour les Palestiniens. Pourtant, j’avais une attirance pour Israël, parce que je m’étais détourné des Etats. Je voulais vraiment quitter les Etats. Je n’avais nulle part où aller. Israël je pouvais y aller parce que je suis juif. Et j’aimais cette idée d’une sorte de développement d’une société juive, de langue hébraïque, des choses comme ça. J’étais donc attiré par cela. Mais encore une fois, j’ai toujours su qu’il y avait une occupation, et j’ai toujours été à gauche.

PNN : Dans les années 60, il y a eu une grande quantité de juifs à descendre vers le sud (pour lutter pour la justice sociale durant le mouvement américain pour les droits civiques).

JH : Oui, l’implication des juifs était plus importante que pour d’autres tant dans le mouvement pour les droits civiques que dans le mouvement anti-guerre. C’est pareil aujourd’hui, peut-être un peu moins. Il y a eu un article dans la New York Review of Books (de Peter Beinart, « L’Echec de l’establishment juif américain ») sur le fait que les juifs sont des libéraux, et (ça aussi) alors, les jeunes juifs avaient appris à être sionistes ou proisraéliens, à aller au Birthright, et tout ça. Mais il y a un conflit. Et quand il y a conflit, ils y vont avec leur libéralisme, pour la plupart. Ça donc été la même chose. Je pense qu’il y a un élément libéral dans le judaïsme, il ne peut pas avoir complètement disparu. Et c’est ce qui a conduit quelqu’un comme moi à aller en Israël, alors même que j’étais critique.

PNN : Vous parlez au début de votre livre de « la Boîte », vous cadrez la question comme dans une « Boîte », essayant d’y percer des trous pour changer les choses. A l’Assemblée générale des presbytériens, cette semaine, j’ai vu comme une reproduction de ce dont vous voulez parler dans votre livre. Pouvez-vous nous en parler un peu ?

JH : La plupart des gens n’ont pas de pensées critiques. Vous allez à l’école, mais l’école ne vous forme pas à penser de façon critique, elle vous forme à être un bon citoyen qui ne sait rien. Mais vous savez ce que vous devez savoir pour le marché du travail. A l’école, ils ne veulent pas vous former pour que vous deveniez un intellectuel. Et dans le système politique, tout vous amène à vous vous y conformez, fondamentalement. Et c’est ce que font les gens. Par conséquent, ils ne posent pas de questions. C’est ce que vous avez vu à cette réunion. Je ne sais pas combien il y a de délégués dans ce Comité 14 (le Comité des études de l’Eglise presbytérienne au Moyen-Orient dont c’est la 219è Assemblée générale). Ils sont à peu près 40. Il y en a peut-être 5 qui ont parlé. La plupart d’entre eux n’ont même pas posé de questions, tous ce qu’ils ont fait c’est de lever la main une fois et un certain moment. Et ils ont levé la main sur des résolutions qui s’opposaient diamétralement. Donc, c’est comme cela que sont les gens, ils pensent dans « la Boîte ». Et « la Boîte », c’est tout ce dont ils ont besoin. C’est confortable, vous n’avez pas à aller au-delà, vous vous casez dedans, tout le monde vous aime, vous n’avez pas à penser aux choses, et vous passez du bon temps. La recherche du bonheur, c’est la mode américaine. Aussi, il est très difficile de faire sortir les gens de la boîte.

PNN : Pour ne pas être tracassé.

JH : Pour ne pas être tracassé, pour ne pas poser de questions, ne pas être à même de critiquer, ni d’être critiqué. En Amérique, être populaire est si important que les gens s’accrochent pour ne pas sortir de la « Boîte ». Et ils ne le comprennent pas, et ils ne veulent pas sortir. C’est ce qui fait que c’est difficile, parce que la réalité n’est pas dans « la Boîte ». La réalité est beaucoup plus compliquée, elle est beaucoup plus nuancée. Tous ces slogans n’émanent que de l’ignorance. Et vous ne pouvez pas le faire dans un octet sonore. C’est le problème avec cette façon dont toute chose est structurée dans ces conflits, chacun a droit à une minute ou deux pour parler. Vous ne pouvez pas faire passer une opinion en une minute ou deux. C’est juste un ping-pong de slogans qui vont et qui viennent. Ça ne mène nulle part.

PNN : Pouvez-vous nous parler du mouvement populaire chez les Palestiniens ? Les manifestations à Bil’in, Ni’lin et ailleurs, et comment vous vous y impliquez ?

JH : Nous sommes partenaires avec les Palestiniens. Nous ne pouvons aller à l’encontre de leur lutte. C’est vrai, il nous arrive de lancer des initiatives notamment contre les démolitions de maisons, pour la reconstruction des maisons et pour résister à ces démolitions, mais nous le faisons toujours avec les Palestiniens. Nous travaillons toujours avec eux. Nous sommes leurs partenaires complémentaires. C’est leur combat. Je vais à Bil’in, je vais à Sheikh Jarrah et à Silwan, et ailleurs. Je préfère, en un sens, aller à des initiatives dans les Territoires palestiniens occupés qui sont lancées par les Palestiniens. C’est la solidarité. Il arrive que nous lancions des actions dans les Territoires occupés. Mais comme je vous le disais, c’est toujours en coordination avec les Palestiniens, dans en partenariat avec les Palestiniens. Nous nous considérons donc nous-mêmes comme des partenaires. C’est un combat commun. Les deux peuples vont continuer à vivre dans ce pays, ainsi la vision est une vision inclusive. Nous avons, les uns et les autres, un droit et un devoir de lutter ensemble.

En un sens, j’ai déjà ma libération. J’ai Israël. Les Palestiniens n’ont pas d’Etat, quelle qu’en soit la forme. D’une certaine manière, il y a cet élément asymétrique. C’est leur lutte pour la libération qui reste à gagner. Par exemple, notre organisation ne plaide pas pour une solution particulière, un Etat ou deux Etats ou quoi que ce soit, parce que nous disons que c’est la prérogative des Palestiniens. Et si à la fin, ils décident deux Etats, et je n’aime pas l’idée, ce ne sera pas ma décision. S’ils décident un Etat, alors je vais marcher avec cela. Autrement dit, leur libération est dans un sens leur libération. Leur autodétermination est leur autodétermination. Je ne peux anticiper sur ce qu’ils feront, je ne peux pas leur dire quoi faire, et par conséquent, je pense que l’idée de partenariat est très importante.

PNN : L’une des principales raisons de votre venue était d’intervenir sur Caterpillar et le désinvestissement...

JH : Et l’apartheid.

PNN : Et l’apartheid. Pouvez-vous nous dire quelques mots sur ces points ?

JH : En un sens, c’est libellé, il s’agit d’une « Eglise américaine », l’Eglise presbytérienne des USA. Il s’agit donc d’un débat américain. A certains égards, il est important que l’Eglise soupèse la politique américaine. Oui, les Américains apportent un soutien économique, politique et militaire à Israël. C’est comme une protection qui isole Israël de toutes pressions. Et c’est pourquoi Israël peut être aussi agressif. Et les gens n’en sont pas vraiment conscients. Ils pensent que les Etats-Unis aident Israël militairement parce qu’Israël en a besoin, qu’il a besoin d’être défendu. Mais, en réalité, Israël est la quatrième plus grande puissance nucléaire au monde. Il est le troisième plus grand exportateur d’armes. Il pourrait très bien faire sans l’Amérique. Ce dont il a besoin de la part des Etats-Unis, c’est de l’accès à la technologie militaire. Il n’a pas vraiment besoin des trois milliards de dollars (par an - ndt). Les trois milliards sont très bons à prendre, mais il n’en a pas vraiment besoin.

PNN : En Israël, la technologie militaire n’est-elle pas une composante importante de l’économie ? Par exemple, les drones ?

JH : Oui, la technologie militaire. Les Etats-Unis achètent des drones à Israël, et pas l’inverse. Et les projets en commun. Le mur que les Etats-Unis construisent (sur leur frontière) avec le Mexique est construit à partir des systèmes Boeing et Elbit, ce dernier est un système israélien de surveillance. Vous savez, Israël est un partenaire à égalité, il n’est pas ce petit pays qui a besoin de chaque balle que lui envoient les Etats-Unis. Les Etats-Unis se servent aussi d’Israël pour tester leur armement. Par exemple, à Gaza, l’une des raisons de l’invasion de Gaza par Israël, je pense, était de tester les armes américaines sur le terrain. Les bombes à fragmentation, le phosphore blanc, et ce qu’on appelle les DIME (Dense Inert Metal Explosives) à base de tungstène. Certaines robotiques, différentes sortes de gaz et de pulvérisations pour réprimer les foules. Il y a beaucoup d’armement américain de testé par Israël, testé en réel à Gaza et aussi en Cisjordanie.

Il y a donc tout cela et je ne pense pas que les Américains comprennent vraiment la question militaire, à quel point elle n’a rien à voir avec la sécurité israélienne, qu’elle n’a rien à voir en réalité avec un soutien à Israël. Israël est utilisé par les Etats-Unis pour le développement des armements et pour les tester sur le terrain, et Israël se sert des Etats-Unis comme marché pour ses technologies militaires et pour avoir des projets communs. Et tout ceci relève d’un arrangement militaire qui, d’une certaine manière, contribue à l’occupation, mais c’est un cadeau à Israël. Ce ne sont pas les Etats-Unis qui défendent Israël en réalité. Israël aurait pu faire la paix il y a vingt ans, probablement quarante ans, s’il n’avait pas occupé la terre palestinienne, s’il avait traité avec les Palestiniens et s’il n’avait pas essayé de les exclure. Par conséquent, dans un sens, le militaire américain, c’est mauvais pour deux raisons. La première, c’est parce qu’il perpétue l’occupation, ce qui n’est bon ni pour Israël ni pour les intérêts américains au Moyen-Orient, et la seconde, il contribue au militarisme américain. Ce sont deux questions qui devraient inquiéter les Eglises. Ainsi ce j’ai fait, c’est essayer d’encadrer cette question en termes de responsabilité américaine, de valeurs américaines, de valeurs ecclésiastiques, plutôt que de mettre l’accent sur Israël lui-même. C’était là toute la portée de ce que je voulais dire.

PNN : Il a semblé que dans le Comité on s’inquiétait beaucoup à propos de la diabolisation d’Israël. Beaucoup de gens ne sont sans doute pas habitués à la presse israélienne et à la façon dont les Israéliens, dans de nombreux cas, condamnent ce que fait leur gouvernement. On ne trouve pas, par exemple, de telles critiques dans le New York Times.

JF : Tout d’abord, il existe un deux poids deux mesures bizarre. Ce que je veux dire, qui n’a jamais parlé d’avoir peur de diaboliser l’Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid ? Et qui n’a jamais parlé d’équilibre ? « Nous devons écouter le côté afrikaner. Nous ne pouvons pas écouter la voix de l’ANC (Congrès national africain) sans écouter aussi celle des Blancs. » Toute la dynamique ici est totalement différente de partout ailleurs. Vous pouvez critiquez l’Iran, vous pouvez sanctionner l’Iran. Vous pouvez imposer des changements de régime dans d’autres pays. Mais pas avec Israël. Il existe un double standard très bizarre ici. Et en plus de cela, ce que j’essaie de faire remarquer, c’est qu’Israël est un pays. Pas une religion, ce ne sont pas les juifs, ce n’est pas le voisin d’à côté qui est juif et avec qui vous faites du golfe. C’est un pays ! Et c’est un pays avec une importance géopolitique énorme dont la politique a un impact immense sur la qualité de vie aux Etats-Unis. Il n’existe aucune symétrie entre Israël et les Palestiniens. Les Palestiniens n’ont pas d’armée. Ils n’ont pas d’Etat. ET puis d’abord et avant tout, pourquoi critiquer une puissance nucléaire, c’est une puissance occupante, pourquoi cette diabolisation ? Et en second lieu, pourquoi être à l’écoute de la seule voix des Palestiniens, sans écouter les Israéliens, comme nous avons écouté celle de Nelson Mandela, pourquoi est-ce interdit ? Pourquoi ne peut-on entendre les voix palestiniennes, avec le sentiment d’être partial et vite, vite, vite ! il nous faut une voix israélienne ! C’est très étrange, c’est le seul mot qu’on peut dire, un concept et une dynamique étranges d’Israël, et qui dure.

Il y a différentes raisons à cela, mais vous ne pouvez pas faire cela s’agissant du monde, vous ne pouvez pas prendre une puissance nucléaire et dire qu’elle est au-delà de toute critique. C’est quelque chose de vraiment dangereux. Mais les gens ne pensent pas, ils ne pensent pas. Et elle est là ma déception ici avec les presbytériens. Ils ne pensent pas, ils ne posent pas de questions. Je suis venu ici comme personne-ressource (expert). J’ai été sollicité une minute sur deux jours. Et la discussion est restée superficielle, je pense qu’elle a été banalisée. Parmi toutes ces discussion de vie et de mort, si jamais il y a une pause, ils se mettent à parler des moments qui les ont le plus embarrassés. Ou de la prière, toutes ces prières. La prière c’est bien joli mais si elle est vaine, si elle n’est pas recalée par l’action, la justice, ou autre chose encore, elle passe à côté.

Je suppose que devez accorder aux presbytériens un certain crédit car au moins ils ont abordé certaines de ces questions. Je ne pense pas que le processus et les discussions qui furent les leurs aient été bons. Cela ne répond ni aux intérêts de l’Eglise ni aux questions en débat, aussi je suis très critique contre ce processus. Mais dans le même temps, nous avons fait quelques progrès. Caterpillar a été dénoncé, les désinvestissements sont toujours possibles, (et) la voix palestinienne a été entendue. Nous perdons sur la proposition à propos de l’apartheid, mais le mot a été utilisé, il y a eu une prise de conscience politique, et c’est un progrès par rapport à la dernière fois. La dernière fois, nous avions dû débattre pour savoir s’il y avait occupation ou non. C’est un processus, c’est vrai. Le problème à mon avis, c’est l’urgence, parce que c’est un problème urgent, que je ressens en tant qu’Israélien, et comme les Palestiniens le ressentent aussi, mais on ne le ressent pas ici. Ici, c’est un exercice et ils ont travaillé pour les deux années à venir, c’est pour cela que c’est banalisé. Mais néanmoins, il me faut leur accorder un certain crédit aux presbytériens, car ils ont quand même pris en quelque sorte le taureau par les cornes. Il n’y a pas eu de décisions comme je l’aurais voulu, mais nous avons fait des progrès.

PNN : En tant que militant vous-même, depuis longtemps maintenant, que conseilleriez-vous aux gens qui veulent s’impliquer ? Peut-être le conflit Israël/Palestine, ou autre chose ? Comment peuvent-ils aider à faire entendre la voix des opprimés ?

JH : C’est un gros problème, parce que le discours est toujours resté dans l’ancien style colonial. La voix des Blancs est toujours privilégiée par rapport à celle des gens de couleur. Les riches sont toujours privilégiés par rapport aux pauvres. L’Occident est toujours privilégié par rapport au reste du monde. Les pays forts militairement sont privilégiés par rapport aux pays faibles. C’est toujours comme ça. Le monde vit toujours dans un espace colonial. Et le discours est très colonial. Même le fait que ces délégués n’ont pas voulu parler de droit international ou des droits humains, ou des Nations-Unies. Tout cela c’est américain, américain, américain. Et par américain, ils veulent dirent blanc. Il suffit de regarder l’Eglise presbytérienne, à 90%, ce sont des blancs. La classe moyenne. C’est un discours très, très colonial, et c’est quelque chose contre lequel nous devons nous battre.

Je pense que dans le monde, et les Américains ne voient vraiment pas cela, les Etats-Unis sont devenus très isolés, parce que je pense que les peuples du monde, les peuples annexes, ceux en marge, les peuples en marge en Amérique latine, en Afrique, en Asie, en Europe de l’Est, se mettent en rogne. Vous avez la montée de ce que l’on appelle les pays du BRIC. Qui sont le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine. Et si vous y ajoutez la Turquie et l’Iran, et peut-être même le Mexique et l’Afrique du Sud, vous commencez par obtenir une nouvelle constellation dans le monde de peuples qui se foutent en rogne contre les Etats-Unis et l’Europe qui dominent toujours les principales sources de guerre aujourd’hui. La principale forme de guerre c’est ce qu’ils appellent les guerres pour les ressources. Les guerres qu’engagent l’Occident contre les pays pauvres où se trouvent les ressources qu’il veut. Que ce soit l’eau ou les minerais ou le bois, ou le pétrole. Et puis, dans le même temps, à travers le FMI et la Banque mondiale, et l’OMC et d’autres institutions qui oppriment ces peuples et ne les laissent pas profiter de leurs propres ressources, l’Occident ne leur donne pas un prix équitable pour leurs produits, ne leur donne pas le moyen de s’en sortir. Et je pense que c’est en train de changer. Dans les années à venir, les Etats-Unis ne vont pas être aussi privilégiés qu’ils le sont aujourd’hui. Mais ils ont toujours ce sentiment d’avoir le droit, en partie à cause de leur force militaire. Le Pentagone obtient près de mille milliards de dollars de financement chaque année. Les Etats-Unis investissent trente millions de dollars pour de nouveaux armements dans le monde chaque année. Dix milliards vont aux pays les moins développés. C’est cela qui donne aux Etats-Unis tout leur poids. Mais ils le perdent sur le plan économique, ils le perdent sur le plan culturel, ils le perdent en nombre de peuples qui aimaient les Etats-Unis. Cela fait partie du processus. Une partie de que j’essaie de faire, c’est d’aider les Américains à comprendre cela et à modifier leur politique, mais ils ne le peuvent pas, ils sont tellement isolés. Et aussi, ils sont tellement dans « la Boîte ».


Cette interview a été réalisée par Matthieu Walleser pour PNN





Jeff Halper (né en 1946 à Hibbing dans le Minnesota) est un anthropologue, auteur, conférencier et militant politique américain.

Il est co-fondateur et coordinateur du Israeli Committee Against House Demolitions (ICAHD, Comité israélien contre les démolitions de maisons). En 1997, Halper co-fonda cette organisation pour d’opposer et résister à la politique israélienne de démolition systématique de maisons palestiennes dans les Territoires occupés et afin d’organiser les Israéliens, les Palestiniens et les volontaires internationaux pour la reconstruction. Il a créé un nouveau mode d’activité pacifique basée sur la non-violence et la désobéissance civile dans les Territoires occupés.

Halper a été nommé par l’organisation American Friends Service Committee pour le Prix Nobel de la paix 2006 en compagnie de l’intellectuel palestinien et activiste Ghassan Andoni, pour son travail afin de "libérer les Palestiniens et les Israéliens du carcan de la violence structurelle" et de "construire l’égalité entre ces peuples en reconnaissant et en célébrant leur humanité commune".

Halper est l’auteur de nombreux ouvrages sur le conflit israélo-palestinien. Il s’exprime et écrit fréquemment sur la politique israélienne, en se concentrant essentiellement sur des stratégies non-violentes afin de résoudre le conflit qui touche la région. Il est membre du comité de parrainage du Tribunal Russell sur la Palestine dont les travaux ont commencé le 4 mars 2009.

Source : Wikipédia

17 juillet 2010 - PNN - traduction : JPP