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Juillet 1995 : 8000 Musulmans massacrés à Srebrenica
lundi 12 juillet 2010 - Al Jazeera
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Les Nations Unies ont admis ne pas avoir protégé les Musulmans de Srebrenica contre le massacre, mais aucun de ses responsables n’a jamais été inquiété...

Une foule d’environ 60 000 personnes a participé à une cérémonie dans le village de Potocari, à six kilomètres au nord-ouest de Srebrenica, ce dimanche, et 775 corps récemment identifiés ont été inhumés avec les 3749 autres victimes déjà enterrées.

Lors de cette cérémonie, les parents des morts et ceux qui les soutenaient se sont dispersés parmi les tombes, à la recherche du nom de leurs proches, tandis que les pleurs et les prières musulmanes remplissaient l’air.

Le massacre s’est produit lorsque les troupes serbes de Bosnie se sont avancées sur Srebrenica, une enclave musulmane prétendument sous la protection des forces des Nations Unies.

Les hommes de la ville ainsi que les garçons ont fui dans les collines alentour, mais ils ont été pourchassés par les troupes serbes, qui les ont massacrés puis enterrés dans des fosses communes.

Ils ont ensuite été déterrés et enterrés à nouveau dans plus de 70 sites différents, dans une tentative de masquer l’ampleur des massacres.

Acte de génocide

Le massacre a été qualifié d’acte de génocide par le tribunal des crimes de guerre de l’ONU et par la Cour internationale de justice. On s’en souvient comme du jour le plus sombre dans la sanglante débâcle de la fédération yougoslave dans les années 1990.

La cérémonie de dimanche a été vécue avec une profonde émotion par les habitants de Srebrenica, qui ont du mal à se remettre de la perte de deux générations d’hommes et de garçons dans ce qui s’est produit.

Hatidza Mehmedovic, âgée de 68 ans, a assisté à la cérémonie pour enterrer son mari et ses deux fils.

« J’ai toujours attendu qu’ils me reviennent en vie, je ne pouvais pas croire qu’un tel crime puisse avoir été commis. Aujourd’hui, mon espoir est mort », dit-elle.

« Ce n’était pas seulement mon fils. Des milliers de personnes ont été tuées. L’objectif était de s’assurer qu’aucun musulman ne vivrait plus ici. Je ne souhaite à aucune autre mère d’avoir à vivre cela. »

Près de 6500 victimes ont été identifiées, mais les proches de ceux qui sont encore manquants pensent que beaucoup de corps se trouvent encore dans la forêt très dense qui entoure la ville.

Boris Tadic, président de la Serbie et premier dignitaire [serbe] à assister à la cérémonie, est venu, dit-il, « par volonté de réconciliation ».

Tadic a déclaré qu’il espérait « construire des ponts d’amitié et de compréhension entre les Nations dans la région », tandis qu’il assistait à la cérémonie.

Certains des participants à la cérémonie ont interpellé le président [serbe].

Dzemaludin Latic, un dirigeant politique musulman présent à la cérémonie, a déclaré à Al Jazeera que « en Bosnie, nous avons [des dirigeants politiques serbes] ... qui ne veulent pas présenter des excuses pour ce génocide ».

Négation du massacre

La Serbie a nié pendant des années l’ampleur du crime commis et de nombreux Serbes, dirigés par des politiciens nationalistes, croient que les accusations de génocide ont été exagérées dans le cadre d’une conspiration politique mondiale contre le pays.

Mais en mars dernier, le parlement du pays a adopté une déclaration condamnant le massacre et a présenté ses excuses aux victimes et à leurs familles.

Le général Ratko Mladic, cerveau présumé de la tuerie, est toujours en fuite et soupçonné de se cacher en Serbie où nombreux sont ceux qui le considèrent comme un héros.

Un autre organisateur présumé du massacre, Radovan Karadzic, a été arrêté à Belgrade en 2008 et est actuellement confronté aux accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité devant le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY).

Le parti politique qu’il a fondé, le Parti démocratique serbe, a choisi de lui rendre hommage par l’attribution d’une médaille, ce samedi, en affirmant qu’il n’avait pas honte du passé.

Les forces de maintien de la paix des Nations Unies ont été fortement critiquées pour avoir laissé se commettre ce massacre.

Les troupes néerlandaises chargées de la protection de la ville n’avaient ni l’équipement ni le mandat nécessaires pour agir, et elles ont laissé [sous leurs yeux] les soldats serbes de Bosnie emmener les hommes et garçons musulmans au loin, après s’être entendus dire qu’il ne leur serait pas fait de mal... (voir l’article qui fait la lumière sur le comportement des troupes hollandaise - N.d.T).

Sur le même thème :

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- La Bosnie se souvient des victimes de Srebrenica - 13 juillet 2008
- Massacre de Srebrenica : les Nations Unies hors d’atteinte de la justice - 10 juillet 2008

11 juillet 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/e...
Traduction : Info-Palestine.net