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Des milliers de Palestiniens devront cesser de travailler pour l’occupant
mardi 25 mai 2010 - Palestina Libre
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Des journaliers palestiniens traversant le point de contrôle de l’armée israélienne, à Bilin, pour aller travailler dans les colonies juives de Cisjordanie -
Photo : Stéphane Amar - Ouest France

Plus de 25 000 familles vont se retrouver sans leur principale source de revenus si l’AP poursuit son plan visant à empêcher ses citoyens de consommer ou de participer sous n’importe quelle forme, à la production de biens dans l’une des quelques 120 colonies juives en Cisjordanie. 

Une loi présidentielle du mois de Mars dernier impose des amendes allants jusqu’à 11 000 euros et des peines d’emprisonnement allant jusqu’à cinq années, pour ceux qui achèteraient, vendraient ou négocieraient avec les colonies juives, considérées illégales en vertu du droit international. Cette loi vise a éviter de légitimiser les colonies et à éviter de leur procurer un soutien financier. 

Ces dernières semaines, les autorités palestiniennes ont procédé à des dizaines de raids afin de confisquer les produits illégaux, mais jusqu’à présent, ils ne s’en sont pas encore pris aux travailleurs, bien qu’ils aient dit attendre que plus aucun palestinien ne travaille dans les colonies d’ici la fin de cette année. 

« Pour l’instant les amendes ne seront pas appliquée aux travailleur, et ce pour leur donner une période d’adaptation, mais j’espère qu’avant la fin de 2010, plus personne ne travaillera pour les colons » a déclaré le porte-parole de l’AP, ajoutant que, pour ces travailleurs , des emplois seront créés et des prêts seront proposés aux entrepreneurs afin d’aider les petites et moyennes entreprises. 

Les Palestiniens qui sont entassés au petit matin en file d’attente aux points de contrôle, en route vers les colonies sont conscients de leur participation à une économie souterraine qui aide le projet de colonisation (qui parfois inclut la construction de maisons pour les colons sur des terres volées aux Palestiniens), mais ils font valoir qu’ils n’ont pas le choix. 

« Je sais que je contribue à construire les maisons de mes ennemis, mais j’ai six enfants et j’ai besoin de mettre de la nourriture sur la table. Est-ce que l’Autorité palestinienne a une alternative pour moi ? » se demande Mohamed El-Assad, un travailleur de 40 ans qui travaille dans la contructions des maisons dans la colonie de Kiryat Sefer. 

Pour les journées où il trouve du travail, il reçoit un salaire d’environ 40 euros, soit trois fois plus que celui qu’il aurait sur un chantier palestinien. 

« Je méprise ce travail, mais j’ai trouvé un emploi et un salaire », ajoute Mohammed, tandis que son compagnon d’infortune, Hani Said, a déclaré : « Nous sommes patriotes, mais nous n’avons pas d’autre choix que de travailler dans les colonies, car il n’y a pas d’alternative. »

Selon l’AP, les produits des colonies qui sont vendus dans les territoires palestiniens ont atteint une valeur de 200 millions de dollars annuellement, tandis que beaucoup sont exportés vers les pays européens, en violation des règles internationales. 

Imad Yousef, un jeune homme de 24 ans du village de Bilin, dit qu’il ne veut pas « construire des maisons pour les colons » sur ses terres, mais il affirme qu’il n’a jamais trouvé de travail en Cisjordanie, car « il n’ya pas d’usines, pas de projets industriels, les salaires sont très faibles et les emplois ne sont pas stables » et il exige que« l’AP trouve des solutions avant d’interdire tout travail dans les colonies. »
La majeure partie des travailleurs sont des travailleurs de la construction ou des agriculteurs, mais les colonies ont également des usines dont les produits sont faciles à trouver dans n’importe quel supermarché palestinien. 

 « Le premier arrêt commercial des produits des colonies est le territoire palestinien occupé » affirme le ministre de l’économie palestinienne, Hasan Abu libdir, ajoutant qu’« Israël inonde notre marché avec ses produits tout en maintenant (...) les politiques qui nuisent à la capacité productive palestinienne et à la croissance économique. » 

Le vol des terres et des ressources naturelles et les restrictions à la liberté de circulation sont quelques-unes des principales causes empêchant le développement d’une économie viable et compétitive, ce qui favorise la consommation de produits israéliens dont le commerce n’est non seulement pas rentable, mais rend encore plus dépendante l’économie palestinienne. 

La campagne de boycott lancée par l’AP cherche à briser ce cercle vicieux et à libérer ses marchés des produits des colons, une initiative qui, cependant, ne serait pas sans coûts et fera disparaître les emplois de beaucoup de personnes.

11 mai 2010 - Palestina Libre - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.palestinalibre.org/artic...
Traduction de l’espagnol : Mariem