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Le Liban est-il capable de rectifier ses erreurs ? L’histoire d’Eba
mercredi 21 avril 2010 - Franklin Lamb
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Collecte organisée dans le camp de réfugiés palestiniens d’Ein Al-Helwa.

Accorder les droits civiques élémentaires - et généralement considérés comme allant de soi - aux Palestiniens réfugiés au Liban ne sera pas facile et pourrait mal se passer. Cependant, une pression nationale et internationale de plus en plus grande s’exerce sur les politiciens libanais pour qu’ils mettent fin à ce chapitre noir de leur relation avec des frères arabes.

Le Liban refuse d’accorder aux réfugiés palestiniens les droits civiques élémentaires que même leur ennemi juré, l’occupant sioniste, leur accordent. Ce paradoxe embarrassant est condamné de plus en plus clairement au Liban. De plus, il y a une contradiction criante entre, d’une part, les déclarations de solidarité et les appels claironnants des groupes qui réclament la libération de Jérusalem et de la Palestine et l’application du mandat international au Droit au Retour (UNSCR 194) et, de l’autre, le refus de voir que ceux-là même pour lesquels ils militent, vivent au Liban dans des conditions sordides, humiliantes et indignes. En détournant ainsi les yeux, ils donnent l’impression qu’ils tolèrent l’avilissement de leurs frères et soeurs. Ces contradictions amènent un nombre de plus en plus grand de leaders libanais, d’organisations civiles, d’ONG nationales et internationales à demander au cabinet ministériel et au parlement une loi sur les droits civiques.

Les avocats pour les droits civiques demandent l’application du droit civique international minimum et l’application de la constitution libanaise qui l’un et l’autre accordent aux réfugiés palestiniens des droits civiques qui incluent le droit de travailler et d’avoir un logement. Dans beaucoup de quartiers libanais, la bonne société n’aime pas parler de "haydoulik" (eux) et préfère éluder quand un étranger mentionne les camps sordides et surpeuplés ou évoque le énième rapport d’une ONG locale sur la détérioration alarmante du groupe de réfugiés le plus ancien et le plus important du monde. Près de la moitié des Palestiniens réfugiés au Liban s’entassent dans 12 camps et 7 "lieux de rassemblement" officieux.

Les descendants des 120 000 personnes contraintes de traverser la frontière palestino-libanaise pendant la Nakba de 1948 se montent maintenant à 450 000 personnes. 425 640 d’entre elles sont enregistrées à la Commission des Nations-Unis pour les Réfugiés au jour d’aujourd’hui (avril 2010), et quelques autres au Ministère de l’Intérieur libanais. Depuis 1948, environ 22 pour cent des réfugiés au Liban ont quitté leurs familles et ceux qu’ils aimaient pour aller chercher du travail à l’étranger et envoyer de l’argent à ceux qui sont restés dans ces ignobles camps. Le Liban est le pays au monde qui reçoit le plus d’argent de ses travailleurs émigrés par habitant, ce qui représente une contribution significative à son Produit Intérieur Brut.

Les intouchables

Voici le témoignage d’une famille musulmane sunnite du quartier de Sanayeh de Beyrouth, endroit réputé pour le soutien offert aux Palestiniens depuis longtemps. Les deux fils de la famille ont combattu avec l’OLP contre les forces israéliennes en 1982-83, le père a caché des documents secrets de l’OLP dans les murs de sa maison quand les soldats israéliens perquisitionnaient toutes les maisons de Beyrouth ouest, une par une, en automne 1982, et la mère a préparé des repas chauds pendant l’été 1982 à Abu Ammar (Yassir Arafat), Abu Jihad (Khalil Al-Wazir) et leurs secrétaires.

Selon eux, 90-95 pour cent des Libanais n’ont jamais été dans un camps de réfugiés palestiniens. Un adolescent de cette famille a grondé : " Pas un seul groupe de nos frères libanais n’est entré dans un "camp palestinien" depuis le massacre de Sabra et Chatila [en 1982]". Il faisait référence aux membres de l’aile droite de la Phalange Libanaise qui ont perpétré ces massacres, incités et équipés par le haut commandement de l’armée israélienne d’occupation y compris le Ministre de la Défense de l’époque, Ariel Sharon.

A l’exception du leader des Druzes, le MP (Membre du Parlement) Walid Jumblatt, de deux MP de Hizbullah et d’un MP du Mouvement de L’Avenir, Saad Al-Hariri, pas un seul des 128 MP ni des 30 membres du cabinet ne s’est rendu dans un camp de réfugiés palestiniens dans les cinq dernières années, selon une étude de mars 2010 réalisée par la fondation Sabra et Shatila et la Campagne Libanaise pour les Droits Civiques des Palestiniens. Une partie de la population du Liban trouve si inconcevable de "pénétrer" dans un camps que cette seule idée leur arrache des grimaces épouvantables. Le Liban, en interdisant aux Palestiniens l’accès à des dizaines de professions et l’accès à la propriété d’un logement, violent au moins 43 obligations internationales consignées dans des traités, des conventions, la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 que le Liban a largement contribué à rédiger, ainsi que les lois coutumières internationales et jusqu’à sa propre constitution.

Les raisons invoquées pour priver les réfugiés palestiniens de droits civiques sont nombreuses et parfois aussi fantaisistes qu’inexactes. Elles varient énormément en fonction de l’appartenance à l’une ou l’autre des 18 confessions représentées au Liban. Les avocats qui tentent de modifier les lois libanaises du droit au travail et à la propriété entendent souvent les arguments suivants en faveur du statu quo :

"Si nous accordons des droits civiques aux réfugiés palestiniens, cela les empêchera de bénéficier du droit de retour".

"Comment certains réfugiés palestiniens trouvent-ils du travail au noir s’il leur est interdit de travailler ?"

"Les réfugiés palestiniens posent un problème de sécurité au Liban et cela doit être solutionné avant de leur donner des droits civiques."

"Les Palestiniens sont des musulmans sunnites et leur donner des droits civiques détruirait le fragile équilibre qui existe entre les chrétiens, les Druzes et les musulmans chiites."

"Pourquoi le Liban ne prendrait-il pas le temps dont il a besoin pour étudier la question des droits civiques des réfugiés palestiniens ? Au moins leurs enfants sont scolarisés par l’UNRWA et vont très bien. Les plus vieux doivent avoir plus de patience. Et les Palestiniens ne sont-ils pas, de toutes façons, source de problèmes ?"

Le Liban a besoin de temps pour redresser la "situation" avec les Palestiniens. En plus n’oubliez pas que le Liban est en train de distribuer discrètement des cartes d’identité à plus de 5000 réfugiés qui ne sont pas répertoriés par l’UNRWA ni par le Ministère de l’Intérieur, leur évitant ainsi d’être arrêtés à tout moment. Ne faisons-nous pas de grands progrès ?

"Puisque tous les étrangers ont besoin d’un permis pour travailler, qu’y a-t-il d’injuste à ce que les Palestiniens aient aussi besoin d’en avoir un ?"

"Les femmes libanaises n’ont pas de droits civiques non plus. Elles doivent les obtenir avant les Palestiniens."

"Les réfugiés palestiniens ne contribuent pas à l’économie libanaise, pourquoi auraient-ils le droit de travailler au Liban ?"

"Le Liban est un tout petit pays et si les réfugiés achètent des maisons il ne nous resterait plus de place."

"Si le Liban accorde des droits civiques aux réfugiés palestiniens, ils seront si bien ici qu’ils voudront rester et se faire naturaliser [Tawtin]*.

Ces arguments contre les droits civiques des réfugiés palestiniens seront analysés dans le second volet de cette étude mais s’ils ont gain de cause auprès du parlement, un quart de million de réfugiés palestiniens au moins continuera à avoir des difficultés à survivre tout en menant le combat pour retourner en Palestine.

Mademoiselle Heba Hajj

Heba Hajj est une des centaines de milliers de pauvres réfugiés constamment menacés d’arrestation. Elle a 15 ans et elle est très douée. Elle est née et a grandi dans le camp de réfugiés surpeuplé de Ain Al-Helwa, à Saida, une ville libanaise vieille de 6000 ans. Heba est une ravissante et charmante jeune fille qui porte le foulard et vit avec sa famille nombreuse, près de Sharia Bustan Yahoudi (la rue du parc juif) dans le quartier de Ain Al-Helwa (oeil de la beauté ou source d’eau douce). Le quartier d’Heba s’appelle ainsi parce qu’une communauté juive y habitait avant que les colons sionistes envahissent la Palestine. La plupart des Juifs qui sont restés au Liban après 1948, en sont parti pendant l’invasion israélienne de 1982 et les 18 années d’occupation qui ont suivi - on pense que moins de trente Juifs vivent encore dans le pays.

Pour un étranger comme moi, quand Heba (don de Dieu) raconte la succession de rêves ajournés qui constitue sa vie, elle devient n’importe quel réfugié palestinien et son angoissante histoire personnelle témoigne de l’urgence et de l’impératif historique de lui accorder les droits civiques élémentaires ainsi qu’aux 450 000 autres réfugiés palestiniens. Comme beaucoup de ses amies, Heba est une des meilleures joueuses de football du Liban et elle se distingue aussi en course de longue distance (elle parcourt deux milles - soit environ 3250 mètres- en 5 minutes 20 au pire).

Pourtant elle envisage d’arrêter l’école pour aider sa famille dont les revenus ont fondu depuis les récentes luttes entre factions armées dans le camp, parce que, comme elle l’explique à un Américain en visite, maintenant les gens ont trop peur d’entrer dans le camp pour faire réparer leur voiture au garage de son père. L’ambassade américaine a donné des instructions à l’armée libanaise pour condamner sept entrées du camp et installer des checkpoints aux quatre autres entrées d’Ain Al-Helwa, de façon à empêcher les détenteurs de passeport américain d’entrer dans le camp "pour leur sécurité".
 
Heba passe une grande partie de son temps libre chez sa soeur Zeina, qui a quatre petits enfants remuants. Elle habite dans le no-man’s-land explosif connu sous le nom de Taamir, entre la frontière de Ain Al-Helwa et un checkpoint de l’armée libanaise qui surplombe le camp.

Les camarades d’Heba la considèrent comme une experte en factions du camp qui vont des groupes Wahhabistes Takfiris Saoudiens qui dit-elle, "veulent tuer tous ceux, musulmans y compris, qui ne croient pas en leur version wahhabiste de notre religion" à Osbat Al-Nour (ligue de la lumière), Ansar Allah ( disciples de Dieu), ce qui reste du Fatah Al-Islam après les 15 jours de bataille à Nahr Al-Bared pendant l’été 2007, Jund Al-Sham (les soldats de la grande Syrie ou du levant), Islamic Jihad, Osbat Al-Ansar (ligue des disciples), sept ou huit factions palestiniennes incluant le Fatah, le Hamas, le front populaire de la Palestine ( PFLP), le front populaire du fonds Syrien pour la libération du Commandement Général de la Palestine de Ahmed Jebril, le Fatah Al-Intifada, le front démocratique pour la libération de la Palestine (DFLP), le Saiqa défunt, ainsi que quelques nouvelles cellules secrètes de Jihad global qui arborent des armes lourdes en provenance d’Irak nous ont révélé des officiels du camp avec la permission de l’armée américaine après l’opération "réduction".

"Heba fait des sottises parfois" se plaint sa soeur aînée avec angoisse, "et notre famille se fait du souci pour elle. Je l’ai vue s’interposer entre de jeunes combattants de bandes rivales qui s’affrontaient en hurlant et menaçant de se tirer dessus, et le mois dernier elle a attrapé le AK-47 d’un garçon au moment où il visait un rival et elle lui a crié de rentrer chez lui et d’étudier le Coran. Et ils sont partis sans tirer un seul coup".

Heba doit continuer d’aller à l’école où elle est une excellente élève mais comme beaucoup de jeunes Palestiniens elle n’en voit pas l’intérêt parce qu’une bonne éducation ne lui servira à rien. Malgré son énergie et la conviction "qu’il ne faut pas blâmer les autres mais mener sa vie comme on veut" Heba devient songeuse et semble triste quand elle explique aux visiteurs ce qu’elle aimerait faire de sa vie. Comme tous les réfugiés nés au Liban, Heba, élevée dans la misère et le désespoir d’un camp de réfugiés palestiniens, n’a ni nationalité ni protection. Cette adorable enfant, à l’instar de tous les autres réfugiés palestiniens, n’a aucun droit civique ou politique au Liban. 70 professions au moins lui sont interdites, elle ne peut posséder quoi que ce soit ni hériter, elle doit présenter ses papiers chaque fois qu’elle entre ou sort du camp, et n’a aucun accès au système de santé ou d’éducation publique.

Aucun Palestinien ne peut s’y inscrire

Son frère Ahmed m’explique : "Pour démarrer dans la vie, être un "enfant des camps" est un gros handicap. Pour nous il n’y a rien ici. Notre pays est là-bas (il lève le doigt dans la direction de la Palestine, à 35 milles au sud [56 km]). Il n’y a rien à faire ici, à part jouer sur Internet si vous réussissez à vous connecter. Si vous avez passé un moment à jouer sur Internet dans un point internet vous avez l’impression d’avoir fait quelque chose de votre journée. Certains de mes amis acceptent de se joindre à une milice pour un salaire de misère.

"Autrefois, les jeunes des camps de réfugiés, comme Heba, ressentaient de la colère et se battaient contre l’occupation de leur pays par Israël. Plus maintenant !" dit Ahmed "Maintenant la plus grande partie de cette colère s’est transformée en dépression et la consommation de drogues augmente ainsi que la violence des gangs, le rejet de l’école, la violence domestique et le sentiment de désespoir."

"Ma soeur veut devenir spécialiste des yeux ajoute-t-il, mais elle n’a aucune chance d’y arriver". Aujourd’hui les Palestiniens souffrent toujours au Liban de mesures draconiennes, qui sont nécessaires selon l’état libanais pour les empêcher de s’y établir. A la date du 10 février 2010, les dizaines de métiers suivants sont interdits aux Palestiniens au Liban par le décret 1011 du Ministère du Travail - soit parce qu’ils sont réservés aux libanais ou à cause de l’exigence de Réciprocité.

Comme le Liban n’a pas reconnu la Palestine en tant qu’état, il est impossible d’appliquer l’exigence de Réciprocité puisque le demandeur d’emploi doit avoir un permis de travail dans le pays où il réside officiellement et son pays d’origine doit employer un Libanais à sa place. De plus, pour un demandeur d’emploi palestinien c’est très difficile et onéreux d’obtenir un permis de travail du gouvernement libanais. En théorie, le Ministre du Travail peut donner des permissions spéciales pour certains métiers si le demandeur d’emploi : a résidé au Liban depuis sa naissance ; s’il a une mère libanaise ; s’il est marié depuis plus d’un an à une libanaise ; si lui ou elle vient d’un état reconnu qui permet à des Libanais d’occuper le même poste, et on revient à la barrière de la Réciprocité.

Voici les métiers qui sont interdits à Heba et aux autres réfugiés ; la liste vient d’être mise à jour :

guide archéologique, tous les métiers qui concernent la banque et la gestion et en particulier : directeur, sous-directeur, cadre, trésorier, comptable, secrétaire de direction, documentaliste, archiviste, les métiers qui concernent les ordinateurs et le stockage, commercial, responsable du marketing, vendeur, contre-maître, bijoutier, tailleur, retoucheur sauf la réparation de tapis, installateur électrique, mécanicien, les métiers de la maintenance, peintre, vitrier, portier, gardien, chauffeur, garçon de café, coiffeur, électronique, chef dans un restaurant arabe, toutes les professions techniques du bâtiment et les dérivés comme couvrir, plâtrer, enduire, installer des objets décoratifs en acier, en aluminium ou en bois ; l’enseignement dans les niveaux élémentaires, intermédiaires et secondaires excepté celui des langues si nécessaire ; coiffure, repassage, nettoyage à sec, publication, imprimerie, tous les métiers d’ingénieurs, forgeron et matelassier ; tous les métiers de la pharmacie, drugstores et laboratoires médicaux ; agent de change, agent immobilier, avocat, physicien, dentiste, chauffeur de taxi, et auto-école, infirmière diplômée et infirmière assistante, ou quelque autre métier médical du privé ou du publique, contrôleurs médicaux, prothésistes de toutes sortes, scientifiques, tout ce qui a rapport avec la nutrition, la topographie, la physiothérapie et la médecine vétérinaire. D’une manière générale sont interdites aux réfugiés toutes les activités qui peuvent être remplies par des Libanais."

Les quatre seules activités qui sont ouvertes aux réfugiés palestiniens par le Ministère du travail du Liban sont :

- sage femme
- propriétaire d’une affaire de courtage
- photographe itinérant
- géomètre.

Tous les demandeurs d’emploi palestiniens qui souhaiteraient exercer une des 4 activités permises aurait à fournir un permis de travail quasiment impossible à obtenir. "Le Liban se rend coupable d’un forfait qui figure parmi les plus flagrantes violations massives des droits de l’homme qu’on puisse imaginer, considérant ce qu’endure la plus importante et plus ancienne population de réfugiés au monde, et qui de surcroît pourrait facilement être évité" selon Soulheil El-Natour, qui suit depuis longtemps la population des camps palestiniens et qui dirige le centre du développement humain (HDC) dans le camp de Mar Elias.

Pour le moment Heba a promis à sa famille et à la Campagne Libanaise pour les Droits Civiques des Palestiniens (PCRC) qu’elle resterait à l’école cette année afin de voir si le Parlement va accorder les droits civiques de base aux Palestiniens. Elle s’est affiliée à la section du PCRC de son camp et a récemment envoyé un Email à ses collègues du camp de Shatila les enjoignant de se mettre au travail pour rédiger la pétition à envoyer au Parlement avec le message suivant :

"Nous n’avons pas le choix, nous ne pouvons pas échouer, nous devons réussir !"
 
[Note] Tawtin : installation définitive et renoncement au droit du retour en opposition à "ta’hil " : amélioration des conditions de vie.

* Franklin Lamb est un chercheur et bénévole au PCRC au Liban. Il peut être joint à : fplamb@palestinecivilrightscampaign.org

Du même auteur :

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12 avril 2010 - CounterPunch - Vous pouvez consulter cet article à :
http://counterpunch.org/lamb0412201...
Traduction de l’anglais : Dominique M.