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Quand Paris s’enfonce dans le noir alors que Londres s’ouvre aux lumières
mercredi 3 février 2010 - Iyad

Dès lors, l’on peut sans crainte affirmer que les peuples de l’islam sont des peuples « inférieurs » que l’Europe a le devoir de « civiliser », comme l’avait jadis revendiqué Jules Ferry. Heureusement des spécialistes reconnus n’ont pas tardé à réfuter la thèse défendue par ce livre en montrant sa légèreté, avec notamment la publication du livre « Les Grecs, les Arabes et nous. Enquête sur l’islamophobie savante ».

Mais nos hommes politiques et leurs conseillers n’entendaient pas en rester là. Il fallait trouver un autre sujet pour revenir à la charge contre ces musulmans « moyenâgeux », un sujet qui permet de mobiliser la foule et resserrer les rangs derrière le chef ! Ordre fut alors donné de braquer toutes les caméras sur les quelques « cinq à six millions » de burqas en France qui risquent de noircir son paysage. Les musulmans, sauf ceux du genre « Yes We Can » prêts à tout céder, ne sont rien que des barbares à civiliser. On a enfin trouvé l’axe du mal contre lequel il fallait canaliser toutes les énergies du peuple français !

Est-ce que c’est cela ce qu’on pourrait appeler une politique nationale clairvoyante, une politique destinée à ce que tout citoyen se sente bien chez lui en France, l’aime et donne le meilleur de lui-même pour son épanouissement ??? Voilà la question !

Pendant ce temps, alors que Paris s’entête à courir derrière la burqa pour ne plus rien voir d’autre, Londres, malgré tout ce qu’on peut trouver à dire sur le gouvernement britannique, s’ouvre aux lumières de l’islam et de sa civilisation. Le Musée de la Sciences à Londres organise de 21 janvier au 25 avril 2010 une exposition gratuite intitulée « Les 1001 inventions : Découvrir l’héritage musulman dans notre monde ».

L’exposition, comme la présente ses organisateurs, trace l’histoire oubliée de mil ans de sciences dans le monde musulman depuis le septième siècle de notre ère. Une période pendant laquelle la civilisation islamique s’étendait de l’Espagne jusqu’en Chine, où des savants des confessions différentes et des origines diverses développèrent des sciences et des technologies en construisant sur les anciens savoirs des Egyptiens, des Indiens, des Chinois, des Grecs et des Romains, et en pavant la route pour la Renaissance en Europe.

L’exposition montre l’étendue des inventions modernes et des domaines dans les Sciences, l’Ingénierie, la Médecine et l’Architecture qui trouvent leurs racines dans la civilisation islamique.

Le Professeur Chris Rapley, directeur du Musée de la Science déclare : « La période de mil ans commençant à partir du 7ème siècle fut un temps de développement scientifique et technologique extraordinaire en Chine, Inde, Perse, Afrique et Monde arabe. Ce fut la période qui nous a donné d’énormes progrès dans l’Ingénierie, le développement de la Robotique, les fondations des Mathématiques modernes, la Chimie et la Physique ».

Le Professeur Salim TS al-Hassani l’un des organisateur de l’exposition déclare à l’AFP : « Si vous négligez les contributions des autres cultures [à la civilisation contemporaine], cela vous donnera un sentiment de supériorité culturelle, ce qui est dangereux ».

Et il ajoute : « Comme nous allons dans un nouveau monde globalisé, nous avons besoin de respecter et de reconnaître les contributions de tous les autres peuples et de toutes les cultures dans ce que nous avons aujourd’hui. Cette exposition en apporte la démonstration ».

Un autre signe qui ne trompe pas. En page d’accueil du site consacré à l’exposition on peut visionner un petit film de 13 minutes intitulé « Les 1001 inventions et la librairie des secrets », avec en premier rôle Ben Kingsley (lauréat d’un Oscar du meilleur acteur pour son interprétation du rôle du Mahatma Gandhi dans le film « GANDHI »), ce qui montre qu’on n’a pas lésiné sur les moyens.

Le film décrit une visite du Musée par un groupe de 9 collégiens accompagnés de leur professeur et les découvertes merveilleuses qu’ils vont faire sur ce qui est sensé être la période des ténèbres. Parmi les élèves on distingue nettement une jeune fille musulmane portant un foulard et un jeune garçon hindou portant un turban. Sacrilège ! Cela ne semble pourtant pas poser le moindre problème ni pour les élèves ni pour leur professeur. Faut-il envoyer à Londres un représentant de nos hommes politiques pour expliquer aux Britanniques ?

Pour finir en vous mettant l’eau à la bouche, l’un des objets remarquables exposés est une réplique de six mètres de hauteur de « l’Horloge Eléphant » qui date du début du 13ème siècle et qui fut mis au point par al-Jasari, un savant, scientifique et ingénieur arabe qui vivait entre la Syrie et l’Irak. C’est une horloge « multiculturelle » comprenant un éléphant indien, des dragons chinois, un mécanisme hydraulique grec, un ph ?nix égyptien et des robots en bois dans des atours arabes.

Yad-La-Joie

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2 février 2010 - Transmis par l’auteur