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La bataille de Copenhague
samedi 26 décembre 2009 - Hugo Chávez Frías
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Hugo Chávez Frías, Président du Vénézuela, devant un portrait de Simon Bolivar.

I
Copenhague a été le théâtre d’une bataille historique dans le cadre de la XVe Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques. Mieux dit : dans la belle capitale enneigée du Danemark, a commencé une bataille qui ne s’est pas terminée le vendredi 18 décembre 2009. Je tiens à le rappeler : Copenhague n’est que le début de la bataille décisive pour le salut de la planète. Bataille dans le domaine des idées et dans celui de la pratique.

Le brésilien Leonardo Boff, théologien de la libération et l’une des voix les plus autorisées sur les questions environnementales, dans un article intitulé « Qu’est-ce qui est en jeu, à Copenhague ? », avait écrit ces paroles pleines de perspicacité et de courage : Que pouvons-nous attendre de Copenhague ? Juste ce simple aveu : nous ne pouvons pas continuer ainsi. Et une proposition simple : changeons de cap.

C’est précisément pour cela que nous étions à Copenhague, pour nous battre pour un changement de cap au nom du Venezuela, au nom de l’Alliance bolivarienne. Et aussi, en défense de la cause de l’humanité et, pour parler comme le président Evo Morales, en défense des droits de la « Pachamama », de la Terre Mère.

Evo, qui avec votre serviteur assume la charge de faire entendre la voix de l’Alliance bolivarienne, le disait fort justement : ce qui est en débat ici, c’est si nous allons vivre ou mourir.

Tous les yeux du monde sont fixés vers Copenhague : la XVe Conférence sur les changements climatiques qui a permis de voir de quelle étoffe nous étions faits, où réside l’espoir et que ce que nous pouvons faire pour établir ce que le Libérateur Simón Bolívar définissait comme l’équilibre de l’univers, un équilibre qui ne pourra jamais être atteint dans le système capitaliste mondial.

II
Avant notre arrivée à Copenhague, le Bloc africain, soutenu par le Groupe des 77, s’était chargé de dénoncer le fait que les pays riches ignoraient le protocole de Kyoto, c’est-à-dire le seul instrument international existant pour lutter contre le réchauffement climatique. C’est le seul outil qui pénalise les pays industrialisés et protège les pays en développement.

Il faut reconnaître que la bataille a déjà commencé dans les rues de Copenhague, avec des jeunes à l’avant-garde protestant et faisant des propositions ; je pouvais voir et sentir, depuis mon arrivée dans la capitale danoise le 16 décembre, la force historique d’un autre monde qui, pour les jeunes, non seulement est possible mais aussi absolument nécessaire.

III
À Copenhague, dès le début, les cartes étaient sous les yeux de tous. D’une part, les cartes de la méchanceté et la brutale insensibilité du capitalisme qui nous ne bouge pas un doigt en défense de sa logique : la logique du capital, qui ne laisse que mort et destruction derrière ses pas de plus en plus rapides.

D’autre part, les cartes des exigences des peuples et de la dignité humaine, pour sauver la planète et pour un changement radical non du climat mais du système mondialisé qui nous a menés au bord d’une la catastrophe écologique et sociale sans précédent.

D’un côté, les gagnants d’une civilisation mercantile et utilitariste, autrement dit les « civilisés » qui ont depuis longtemps oublié de l’être, pour satisfaire aveuglément une exigence de plus en plus insatiable.

De l’autre côté les « barbares » en qui nous persistons à croire et pour qui nous nous battons, lesquels, changeant radicalement de logique, peuvent maximiser le bien-être du genre humain en minimisant les impacts environnementaux et écologiques. Nous sommes persuadés de l’impossibilité de défendre les droits humains , comme l’a expliqué le camarade Evo Morales, si ne sont pas défendus les droits de la Terre Mère, et nous agissons avec détermination pour laisser une planète et de quoi vivre à nos descendances.

Je ne me lasserai pas de le répéter aux quatre vents : la seule alternative possible et viable est le socialisme. Je l’ai dit dans chacun de mes discours à tous les représentants du monde réunis à Copenhague, la rencontre au niveau mondial la plus importante au cours des deux derniers siècles : il n’y a pas d’autre voie, si nous voulons arrêter cette course impitoyable et folle qui ne nous promet qu’un total anéantissement.

Pourquoi les « civilisés » ont-ils si peur d’un projet qui vise à construire un bonheur partagé ? Ils en ont peur, disons-le clairement, parce que le bonheur partagé ne génère pas de profits. D’où la limpidité de ce slogan de la grande manifestation de rue de Copenhague d’aujourd’hui qui parle au nom de millions d’entre nous : « Si le climat était une banque, ils l’auraient déjà sauvé ».

Les « civilisés » ne prennent aucune des mesures qu’ils devraient prendre, parce cela les obligerait simplement à inverser leur modèle de vie si vorace, caractérisé par un confort égoïste et il n’y a pas de place pour cela pas dans leur c ?ur glacé, qui ne bat qu’au rythme de l’argent.

Donc, l’empire est arrivé en retard, le 18 Décembre, offrant des miettes sous forme de chantage et laver ainsi la culpabilité marquée sur son visage. Face à cette tactique de la poche vide, le Danemark a fait entendre la voix claire et courageuse de l’intellectuelle hindoue Vandana Shiva disant une grande vérité : « Je pense qu’il est temps pour les États-Unis de cesser de se voir comme un bailleur de fonds et de commencer à se voir pour ce qu’il est, un pollueur : le pollueur doit payer une compensation en dommages et intérêts et doit payer sa dette écologique. Ce n’est pas de la charité. C’est de la justice. »

Il faut le dire : à Copenhague l’illusion Obama s’est définitivement évanouie. Il a été confirmé comme chef de l’empire et « prix Nobel de la guerre ». L’énigme des deux Obama a été résolue.

Le vendredi 18 s’achevait sans accord démocratiquement convenu : Obama faisait des montages à part, dans une nouvelle violation des procédures des Nations Unies, ce qui nous a obliger à contester toute décision qui ne respecterait pas l’esprit du Protocole de Kyoto. Respecter et renforcer Kyoto est notre devise.

Un accord n’a pas été possible à Copenhague à cause du manque de volonté politique des pays riches : les puissants de ce monde, sur-développés, véritables fous kamikazes qui ne veulent pas se départit de leur objectifs de production et de .consommation. « Que le monde aille en enfer [el mundo a la mierda] s’ils osent menacer mes privilèges et mon style de vie », semblent nous répéter leur conduite : c’est la dure vérité que personne ne veut entendre si ce n’est ceux qui agissent sous l’impératif catégorique et historique de tout changer.

Copenhague n’est pas une fin, je le répète, mais un début : les portes se sont ouvertes pour un un débat universel sur la façon de sauver la planète, la vie sur la planète. La bataille continue.

IV
Nous avons décidé de commémorer le 179e anniversaire de la mort de notre Libérateur [Libertador] dans un acte d’une signification révolutionnaire profonde, je veux parler de la réunion de l’Alliance bolivarienne avec les mouvements sociaux au Danemark le 17 décembre. Là, on pouvait une fois de plus se rendre compte que non seulement Bolivar est un drapeau pour le Vénézuela et notre Amérique, mais qu’il est de plus en plus un leader universel.

C’est son héritage toujours vivant et combatif, désormais endossé par l’Alliance bolivarienne, qui devient mondial : le patrimoine qui nous a conduits à Copenhague pour engager la bataille pour la Grande Patrie, ce qui dans le même temps est une bataille pour le bien de l’humanité .

En réalité et en vérité : Bolivar est vivant e ! À Copenhague, il s’est confirmé qu’il était plus vivant que jamais.

Il vaincra et nous vaincrons !

20 décembre 2009 - Cuba debate - Vous pouvez consulter cet article à
http://www.cubadebate.cu/hugo-chave...
Traduction : Emiliano R.