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Après l’agression aérienne d’Israël sur Gaza : l’arrêt des tirs de roquettes du Hamas va-t-il tenir ?
mardi 24 novembre 2009 - Erin Cunningham - SCM
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Des Palestiniens examinent les dommages sur un site touché
par les frappes aériennes israéliennes dans le camp de réfugiés de Maghazi,
au centre de la bande de Gaza, dimanche.
(Photo : AP/K. Hamra)




Les avions israéliens ont effectué des attaques aériennes ciblées sur la bande de Gaza, dimanche matin, juste le lendemain que le Hamas ait annoncé qu’il était arrivé à un accord avec les autres factions militantes de Gaza pour un arrêt des tirs de roquettes sur l’Etat juif. (Voir : Gaza : La résistance palestinienne limitera les tirs de fusées à la seule légitime défense

Les raids israéliens, très tôt le matin - qui ont blessé huit Palestiniens (trois dans des ateliers de métallurgie dans le nord et le centre de Gaza, et cinq dans un tunnel de contrebande à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, selon des responsables palestiniens de la Santé) - ces raids furent les plus importants en une seule nuit d’opération depuis la fin des trois semaines de guerre d’Israël contre la bande de Gaza en janvier.

Selon un porte-parole de l’armée israélienne, les attaques de dimanche ont ciblé deux installations de fabrications d’armes et un tunnel de contrebande. Les attaques ont répondu à des tirs de roquettes de la bande de Gaza sur Israël le samedi, tirs qui n’ont fait aucun dégâts et aucuns blessés.

La frontière entre Israël et Gaza était relativement calme depuis l’agression de l’hiver dernier où 1 400 Palestiniens et 13 Israéliens ont été tués, à part quelques tirs sporadiques de roquettes et attaques israéliennes en représailles concentrées presque entièrement sur les tunnels de contrebande sous la frontière de Gaza avec l’Egypte.

Quelque 270 roquettes ont été lancées de Gaza sur Israël en 2009, contre plus de 3 300 en 2008, avant la guerre, selon les chiffres de l’armée israélienne.

Des signes d’escalade ?

Mais en dépit de l’annonce du Hamas, samedi, que les tirs de roquettes cesseraient temporairement, les habitants craignent que les attaques de dimanche matin et la récente violence du fait du coup pour coup aient ramené cette violence au niveau de l’avant-guerre de l’année dernière.

En septembre, l’armée israélienne a repris ses assassinats ciblés, pour la première fois depuis la guerre ; un drone téléguidé a atteint un véhicule qui transportait des militants du Jihad islamique, à proximité de la frontière orientale de la bande de Gaza.

Le Front palestinien pour la libération de la Palestine (FPLP) a revendiqué l’attaque au mortier de mercredi sur le passage d’Erez et une roquette tirée le même jour de Gaza par un petit groupe militant du genre Al-Qaïda ont incité à de nouvelles frappes aériennes israéliennes sur les tunnels de Rafah jeudi matin.

Un conseiller politique du Hamas, Ahmed Yusuf, a dit que son mouvement, qui dirige la bande de Gaza, était sérieux à propos du cessez-le-feu unilatéral mais qu’il avait considéré, dimanche, que les raids d’Israël étaient « une invitation à l’escalade du conflit ».

« Nous respectons notre cessez-le-feu depuis près d’un an maintenant, » dit Mr Yusuf. « Nous, et d’autres groupes dans la bande de Gaza, avons donné la priorité au maintien du calme. Pourquoi cette provocation aujourd’hui ? ».

Suite aux bombardements de dimanche, les branches armées du Front populaire pour la libération de la Palestine (FPLP) et du Jihad islamique ont nié avoir conclu un tel accord pour un arrêt des tirs de roquettes sur Israël, selon le quotidien londonien de langue arabe, Al Quds Al Arabi.

Yusuf dit que les militants palestiniens n’ont « aucun intérêt » à un engagement militaire avec Israël. Le Hamas veut se concentrer sur la reconstruction, mais il ajoute que le cessez-le-feu ne veut pas dire qu’il empêchera « toute réponse aux agressons israéliennes ».

«  Si les Israéliens nous visent, le peuple réagira, » dit Yusuf. « C’est quelque chose de normal. Et nous (Hamas) ne pouvons empêcher quiconque de se défendre contre les agressions israéliennes. »

Plutôt dans le courant de ce mois, le chef des services des renseignements israéliens, le major-général Amos Yadlin, avait annoncé que le Hamas a reçu et testé avec succès une roquette qui pouvait atteindre Tel-Aviv, la plus grande métropole d’Israël.

Du même auteur :

- Gaza : la situation environnementale est d’une urgence majeure

Correspondant pour The Christian Science Monitor - Gaza ville, bande de Gaza, le 22 novembre 2009
The Christian Science Monitor - traduction : JPP