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Hugo Chavez visite son « allié » iranien (3)
mercredi 9 septembre 2009 - Dima Khatib - Al Jazeera

Consultez le premier article (3 septembre)
Consultez le second article (6 septembre)

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Le Président vénézuélien Hugo Chavez a signé un contrat de 200 millions de dollars avec son homologue iranien, le président Mahmoud Ahmadinejad - Photo : EPA

De la Libye à l’Algérie, la Syrie, l’Iran et le Turkménistan, j’ai griffonné des notes sur les événements quotidiens durant les visites de M. Chavez et sur les gens qu’il a rencontrés. Souvent, les événements m’ont empêché de les communiquer aussi vite je l’avais espéré.

Notre voyage en Iran a, en effet, été un moment inoubliable.

Il était en fait juste passé une heure du matin lorsque nous avons atterri à Téhéran ce samedi. Contrairement aux vibrantes capitales arabes que nous venions de visiter, Téhéran semblait endormi et sombre, et sans rien qui rappelle la vie nocturne du Ramadan.

L’idée de faire partie de la première délégation présidentielle à visiter l’Iran depuis la ré-élection de Mahmoud Ahmadinejad, le président iranien, a été passionnante - d’autant plus que le nouveau cabinet avait emporté un vote de confiance au Parlement à peine quelques jours plus tôt.

Le nouveau cabinet allait effectivement accueillir la délégation du Venezuela avant même d’avoir tenu sa première réunion.

Ahmadinejad a reçu M. Chavez au palais présidentiel comme un ami proche, et ils marchèrent de concert pour saluer les officiels iraniens et vénézuéliens debout dans la cour du palais.

Tout en saluant les ministres des deux côtés, les deux dirigeants ont déjà commencé à discuter de certaines questions inscrites à l’ordre du jour, et cela leur a pris environ 50 minutes pour en finir avec la réception officielle.

Quand Chavez m’a présentée, j’ai immédiatement dit : « Assalamou Alaikom ». Ahmadinejad me salua à son tour et m’a dit se souvenir de moi lorsque j’avais participé à la dernière visite de Chavez en avril, et quand je lui avais parlé en arabe.

Cette fois, il m’a demandé d’adresser à Al Jazeera de l’information sur ce qui se passe en Iran. Il a l’allure simple d’un homme tout à fait ordinaire, avec des vêtements très humbles et une attitude discrète.

Comme d’habitude, les pourparlers entre les deux dirigeants se sont déroulés à huis clos, mais j’ai appris qu’ils avaient discuté de ce que nous avions cru être à une plaisanterie à Damas : le regroupement des pays de « l’axe du Mal » dans le cadre d’une nouvelle alliance internationale.

La proposition de Chavez était de l’appeler l’Alliance des radicaux [hard-liners].

Le jour suivant, M. Chavez a rencontré le guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

Deux boissons au yogourt

Le dimanche, nous nous sommes rendus à Mashhad, la capitale religieuse de l’Iran. Le vol a été long d’une heure et nous avons atterri juste quand le soleil se couchait et que les gens s’affairaient pour le moment de rupture du jeûne.

Au début, on nous a dit que les femmes n’étaient pas autorisées à pénétrer dans le mausolée du grand imam Reza, puis ils ont décidé de faire une exception. Nous avons dû être enveloppés dans le vêtement iranien typique [tchador] et il nous a fallu évidemment enlever nos chaussures.

Nous étions quatre - trois femmes vénézuéliennes et moi-même, dans une mer d’hommes à l’intérieur. On nous a fait attendre pendant un long moment alors que les hommes étaient autorisés à aller et venir.

Quand nous nous sommes finalement rendues dans la zone où le reste de la délégation se trouvait, nous avons été surprises de les trouver tous assis sur le sol, faisant le repas de l’Iftar (rupture du jeûne). Chavez était assis sur ses genoux à côté de M. Ahmadinejad.

Il est le premier dirigeant non-musulman à avoir visité cet important lieu de pèlerinage chiite.

« J’ai eu deux boissons au yogourt, » a dit M. Chavez, quand je l’ai questionné sur la nourriture. « Je ne pense pas que je puisse me lever. Je me sens tellement rempli », poursuit-il, et tout le monde riait.

Mais il a fallu se lever et nous nous sommes dirigés vers un autre hall du monumental édifice étonnamment décoré.

Accords mutuels

Je me suis assise sur le plancher, toute emballée comme une dame iranienne, tandis que les deux dirigeants donnaient une conférence de presse et que leurs ministres signaient des accords. L’Iran va fournir des médicaments et des vaccins au Venezuela, et beaucoup d’autres choses.

Les deux pays ont également lancé un fonds commun de projets de développement avec un capital initial de 200 millions de dollars $.

Alors que nous quittions le lieu saint, les bousculades sont devenues fortes, beaucoup de monde essayant de toucher et de saluer Chavez.

Un petit garçon iranien courait après Chavez, qui l’a soulevé et embrassé. Il voulait ensuite revenir pour obtenir une plus grande attention et Chavez lui a dit : « C’est encore le petit Mohammad ! »

Ahmadinejad passa à côté de moi, alors qu’il rentrait de nouveau dans le mausolée et il m’a accordé une autre de ses grands sourires tout en inclinant la tête

Quelques minutes après que Chavez ait quitté la ville de Mashhad, le nouveau cabinet d’Ahmadinejad s’est réuni pour la première fois. Mais tout le monde se souviendra que, avant même qu’il ait pris ses fonctions officiellement, ses ministres avaient déjà signé des accords avec cet allié vital pour l’Iran.

Le dimanche, nous avons quitté l’Iran pour le Turkménistan.

8 septembre 2009 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net