Etait-ce une bénédiction ou la contamination de Gaza avait-elle déjà commencé ? Nous savons que beaucoup d’armes contiennent de l’uranium appauvri mais nous ne savons pas ce que contiennent ces grosses munitions de guerre. Comme le rapportait mon dernier article, certaines des plus grosses bombes larguées au Liban étaient des « bombes sales » qui contiennent de l’uranium enrichi.
La question est : où sont ces bombes à présent ? Ont-elles été retirées par l’ONU et cachées, ou le Hamas les détient-il quelque part ? Quoi qu’il en soit, il faudrait que ces armes lourdes soient analysées et testées. Il y aurait ainsi davantage d’éléments quelque part à Gaza pour fournir la preuve substantielle que les FID utilisaient et utilisent toujours des armes illégales dans la Bande de Gaza.
Mon objectif en tentant de visiter Gaza à bord du "Spirit of Humanity » était de rencontrer les autorités de Gaza pour expliquer l’état des choses actuel à Gaza et la manière de réduire la contamination secondaire. Je n’ai pas réussi à embarquer depuis Larnaca (Chypre) puisque l’affaire est devenue une farce politique avec beaucoup de zones grises qui m’ont énormément préoccupé. Chargé de tant de preuves, je ne puis que remercier dieu des circonstances qui m’ont amené à rester en rade tandis que le bateau était arraisonné par la Marine israélienne, équipage et passagers se retrouvant dans une prison israélienne.
Avant de parler de la contamination de Gaza, il nous faut revenir à l’expérience irakienne pour évaluer correctement les problèmes en amont, pas seulement à Gaza mais aussi au Liban. Tout d’abord les données sur l’Irak.
Considérons l’expérience dans une perspective irakienne d’après le rapport détaillé du Dr Souad N. Al-Azzawi, Professeure associée à l’Université Mamoun des Sciences et Technologies (Bagdad), intitulé : « Contamination radioactive par l’uranium appauvri en Irak ». Des extraits importants de son rapport figurent ci-dessous :
Le Dr Al-Azzawi commence par cette affirmation forte :
« Les armes à l’uranium appauvri (UA) ont été utilisées en Irak pour la première fois dans l’histoire des guerres récentes. L’ampleur des complications et des dommages liés à l’usage de ces armes radioactives et toxiques sur l’environnement et la population humaine résulte essentiellement de la dissimulation, du déni et des informations trompeuses diffusées par le Pentagone sur les quantités, les caractéristiques et les zones d’Irak où ces armes ont été utilisées ».
Le Dr Al-Azzawi a déclaré que la révélation d’informations concernant ce qu’on appelle le Syndrome de la Guerre du Golfe parmi les anciens combattants étatsuniens a aidé les chercheurs irakiens et les docteurs en médecine à comprendre la nature de l’effet de ces armes ainsi que les moyens nécessaires pour un complément d’enquête sur ces questions.
L’impact synergique sur la santé lié aux sanctions économiques d’après-Guerre du Golfe et la contamination radioactive par UA ont augmenté le nombre de victimes dans des zones contaminées comme le sud de l’Irak.
L’usage ininterrompu d’UA après la Guerre du Golfe dans d’autres territoires irakiens via les zones de non-survol interdites à l’aviation irakienne, et la vaste attaque de missiles de croisière UA en 1998, tout cela a contribué à rendre le problème de plus en plus complexe.
Au cours de l’année 2003, les opérations militaires menées en Irak par les forces d’invasion ont encore utilisé de l’UA dans des zones densément peuplées comme Bagdad, Samawa et d’autres provinces. Il est juste de conclure que depuis 1991 l’environnement de l’Irak et sa population ont été exposés continuellement aux armes UA ou à ses rémanents contaminants. Par conséquent, des millions d’Irakiens ont reçu des doses de radioactivité plus élevées que les niveaux de référence. Depuis 1995, une multiplication des affections liées à l’exposition à des radiations de faible intensité (RFI) a donc été enregistrée. Augmentation des leucémies infantiles, malformations congénitales, cancers du sein, etc ...
Ce document vital a révélé des faits intéressants : le changement des taux d’incidence de la leucémie infantile durant ces dernières années, et son association à des zones contaminées géographiquement réparties, présentent de fortes preuves de la corrélation entre l’exposition RFI et les dommages sanitaires qui en résultent.
Cet article présentera des conclusions d’un intérêt scientifique majeur sur l’UA, à partir d’enquêtes et de recherches menées depuis 1991 par des chercheurs et médecins irakiens. Les plans de ces recherches peuvent se classer en trois catégories :
Avec les sanctions globales imposées à l’Irak, les USA et leurs alliés ont délibérément utilisé des armes radioactives et toxiques pour épuiser la force et la population de l’Irak afin de préparer l’invasion de 2003. Des centaines de tonnes dépensées en UA ont également été utilisées pendant l’invasion de l’Irak, ceci afin de renforcer l’impact de la contamination radioactive. En outre les forces d’occupation ont interdit toute espèce de programmes d’exploration ou recherche liés à l’UA. Elles ont également dissimulé et nié tous effets sanitaires dommageables liés à l’UA, et ont refusé de fournir l’information concernant les quantités, types et localisations de ces armes en Irak. Par conséquent, des milliers d’enfants irakiens et leurs familles souffrent de diverses affections liées à des RFI telles que malformations congénitales, tumeurs malignes, affections cardiaques congénitales, aberrations chromosomiques et malformations multiples. Les femmes dans les zones contaminées souffrent de taux élevés de fausses-couches et de stérilité.
Les forces d’occupation américaines et britanniques sont entièrement responsables des points suivants :
Tous ces actes sont des crimes contre l’humanité parce que ces armes causent des nuisances et des souffrances indifférenciées aux civils dans toutes les zones contaminées. Les effets sanitaires vont de la fatigue et de la douleur musculaire aux troubles génétiques, aberrations chromosomiques, et tumeurs malignes. L’existence d’UA dans l’environnement maintiendra une exposition permanente aux effets à la fois toxiques et radioactifs, qui représentent des agressions systématiques continuelles contre les civils dans un conflit armé (article 4 des règlements officiels et article 7 de la CPI).
Outre les souffrances humaines considérables il faut ajouter la zone de contamination résultant de l’agression notamment :
Nous nous sentons obligés de faire savoir au monde que certaines de ces recherches coûtent la vie à leurs auteurs. Le Dr Alim Abdul Hamid Yacoub, tué avec son fils quand son véhicule fut éjecté de l’autoroute alors qu’il retournait dans sa ville de Bassora, après qu’il eut été attaqué à deux reprises à son domicile par des milices pro-occupation deux semaines avant sa mort. Elles ont coûté leur liberté à d’autres chercheurs, comme le Dr Huda Ammash, qui fut accusé d’être « Lady Anthrax » et emprisonné sans vraie inculpation pendant trois ans. L’assassinat de 250 scientifiques irakiens après l’invasion de l’Irak par des milices d’occupation est le meilleur moyen de faire cesser tout type de recherche en Irak occupé, y compris la recherche sur l’UA.
Conclusion :
Nous, membres de la communauté internationale, nous soucions-nous de la contamination à Gaza et du fait que ces lieux devraient être sécurisés et fermés au public (en particulier aux enfants) ?
Qui va décontaminer Gaza ?
Peter Eyre, Conseiller Moyen-Orient
14 juillet 2009 - Vous pouvez consulter cet article ici : Palestine Telegraph - Traduction de l’anglais : Marie Meert