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L’économie palestinienne anémiée par les restrictions israéliennes
jeudi 4 juin 2009 - L’Orient-le-Jour

L’économie palestinienne s’est anémiée en 2008 à cause des restrictions israéliennes en Cisjordanie, rendant l’Autorité palestinienne de plus en plus dépendante de l’aide internationale pour éviter un effondrement fiscal, a affirmé la Banque mondiale hier. Israël, au nom de la sécurité, maintient plus de 600 barrages et autres obstacles à la circulation en Cisjordanie, morcelant le territoire et sapant les efforts de développement économique.

« À cause du dispositif de sécurité israélien, l’économie palestinienne s’est anémiée, ce qui s’est traduit par un déclin des secteurs productifs et une inflation du secteur public vers lequel la population se dirige en quête d’emploi et d’assistance pour faire face au chômage », a affirmé la BM dans un rapport.

«  À elle seule, la masse salariale de l’Autorité palestinienne représente 22 % du produit intérieur brut (PIB). Cela a eu pour résultat une plus grande dépendance sur l’aide des donateurs pour éviter un effondrement fiscal. En 2008, l’aide extérieure à l’Autorité palestinienne a représenté près de 30 % du PIB », a ajouté la BM.

Le rapport doit être présenté au comité ad hoc (AHLC) des bailleurs de fonds internationaux pour les Palestiniens qui se réunit le 8 juin à Oslo.

« Négliger le soutien au budget de l’Autorité palestinienne et contourner ses institutions dans l’allocation des aides est contre-productif, surtout à la lumière de la bonne performance de l’Autorité palestinienne dans le domaine de la gestion financière », a écrit la BM. 

«  Une stabilité fiscale et monétaire et une Autorité palestinienne opérationnelle sont cruciales pour l’exploitation du potentiel économique de la Cisjordanie et de la bande de Gaza lorsque cela sera possible et pour continuer à fournir les services de base à court terme », a-t-elle ajouté.

Le rapport a enfin souligné qu’une « véritable » reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par une offensive israélienne en décembre/janvier, passait par la réouverture de ses points de passage fermés par Israël, pour permettre l’entrée de «  matériaux de construction et de l’argent en liquide », mais aussi par un climat propice au commerce extérieur « pour que le secteur privé puisse se redresser et s’épanouir ».

L’Autorité palestinienne avait obtenu des promesses d’aide totalisant près de 12 milliards de dollars, dont une partie en aide budgétaire directe, lors de deux conférences internationales à Paris en 2007 et à Charm el-Cheikh (Égypte) en mars. En proie à une crise financière aiguë, elle a dû toutefois emprunter 530 millions de dollars auprès de banques pour couvrir ses besoins, a indiqué lundi le Premier ministre Salam Fayyad.

4 juin 2009 - L’Orient-le-Jour