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Abir Aramin, 10 ans, tuée à la sortie de son école, à Anata
samedi 20 janvier 2007 - Yasser Akawi (AIC)



Ecole d’Anata, octobre 2005.
La cour de récréation de l’école est coupée en deux par le Mur de séparation.



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« Nous sommes partis en week-end un jeudi en fin d’après-midi. A notre retour au lycée, le samedi matin, nous avons découvert cet immense mur de béton, s’étrangle le proviseur. Les soldats sont venus poser les blocs pendant la nuit. »
L’administration scolaire n’en revient pas. Les terrains de sport sont, de fait, transformés en zones d’opérations militaires à accès restreint.
(Didier François, Libération, 16 nov 2005)


Abir Aramin, âgée de 10 ans, qui a été blessée par un policier garde-frontière israélien ce mardi 16 janvier, a été déclarée en état de mort cérébrale ce matin vendredi 19 janvier, à l’Hôpital Haddasa Ein Karem. Elle est actuellement examinée par une équipe médicale pour déterminer si l’on doit ou non la débrancher des machines qui la maintiennent en vie (elle est morte ce matin, samedi 20 janvier, ndt).

Bassam Aramin, le père de la fillette, est membre de Combatants for Peace, l’organisation pacifiste israélo-palestinienne. Des militants israéliens et internationaux se sont réunis à l’école de filles d’Anata pour exprimer leur solidarité et protéger les écoliers choqués par les menaces continuelles des garde-frontière israéliens.

Hassan, un étudiant de 16 ans, a été témoin de l’agression contre Abir, il l’a ramenée à l’école et a déclaré : « Les élèves des deux écoles, de filles et de garçons, venaient tous de sortir d’un examen. Une jeep de garde-frontière s’est approchée du groupe de fillettes. Elles ont été effrayées et sont parties en courant. La jeep les a suivies dans la direction où elles s’enfuyaient. Abir a eu peur et s’est plaquée contre une boutique sur le bord de la route, je me tenais à côté d’elle. Le garde-frontière a tiré à travers un trou spécial fait dans la vitre de la jeep, qui était toute proche de nous. Abir est tombée par terre. Je l’ai prise et emmenée à l’école des filles. J’ai vu qu’elle saignait à la tête ».

Selon Avichai Sharon, membre de Combatants for Peace et ami de la famille, « les policiers garde-frontière sont souvent entrés dans Anata quand les écoliers allaient et venaient de l’école, pendant ces 20 derniers mois. Cela a commencé avec la construction du Mur près d’Anata, soi-disant dans le but de protéger les ouvriers, qui travaillaient au chantier, des écoliers ; mais la construction du Mur est terminée depuis plus d’un mois et demi ». Selon Wael Salameh, un ami proche de la famille et membre de Combatants for Peace, « cette semaine, les garde-frontière entraient dans le village deux fois par jour, quand les écoliers allaient à l’école et quand ils en revenaient ».



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La petite Abir


Nourit Peled-Elhanan, professeure à l’université de Jérusalem, est la fille de Mattitiyahou Peled, général israélien aujourd’hui décédé, qui devint l’un des pionniers de la réconciliation entre Israël et la Palestine et de la reconnaissance des droits nationaux palestiniens. En septembre 1997, la fille de Nourit Peled, Smadar, 14 ans, a été tuée dans un attentat à Jérusalem. Les deux fils de Nourit Peled sont des refuzniks, membres du mouvement "Le courage de refuser". Après la mort de sa fille, Nourit Peled a participé à la création du "Forum des familles endeuillées", qui rassemble des familles palestiniennes et israéliennes.

Envoyé par Nourit Peled (Jérusalem), vendredi 19 janvier 2007
Traduit de l’anglais par Marie-Ange Patrizio (Palestine 13)

Voir aussi, en ligne :

- Donald Macintyre, The Independent : Mort tragique de la fille d’un militant
- Gideon Lévy, Ha’aretz : La fille d’un combattant
- l’UJFP : Une soirée gala au profit de la police des frontières d’Israël