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« Que Dieu nous venge de ceux qui ont fait cela ! »
samedi 31 janvier 2009 - Rami Almeghari - Live from Palestine
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L’école Khalil al-Nubani à Gaza, détruite par es israéliens le 27 décembre 2008 - Photo : Wissam Nassar/MaanImages

« Mon Dieu, qu’est-il arrivé ? Était-ce un tremblement de terre ? Je n’en crois que mes yeux ! » Telle a été la réaction de Samira quand elle a vu sa maison dévastée.

Les trois semaines de guerre israélienne contre la bande de Gaza se sont interrompues, mais les répercussions s’en feront sentir pendant des années. Des milliers de familles sont en deuil, des milliers de maisons ont été réduites à l’état de ruines et une grande partie des infrastructures ont été détruites.

L’ampleur des destructions causées par les bombardements sans interruption peut être constatée dans la ville de Rafah, sur la frontière entre Gaza et l’Égypte.

Inspectant les ruines de ce qui avait sa maison familiale, Samira s’exclame : « Que Dieu nous venge des Arabes comme des Israéliens pour ce qu’ils ont fait à ma maison ».
« Nous n’avons rien à voir avec les tunnels, comme vous le voyez, notre maison est située à plus de 300 mètres de la route Philadelphie [le nom qu’Israël a donné à la zone frontalière] », dit Samira, tout en considérant le canapé couvert de débris et les bris des fenêtres de son salon.

En raison des deux années de blocus israélien et égyptien contre Gaza, les Palestiniens ont été forcés de creuser des tunnels vers l’Egypte pour acheminer les fournitures si nécessaires. Israël prétend que ces tunnels sont utilisés pour transporter des armes et a lourdement bombardé la zone densément peuplée de la zone frontalière dans le but de les faire s’écrouler.

La voisine de Samira, Faten Al-Shaer, une mère de six enfants, était assise face à sa propre maison qui a été endommagée au point qu’elle n’est plus habitable.

« Avant le début de la guerre, nous avions l’habitude de voir de nombreux produits et marchandises provenant de la zone frontalière », nous dit Faten. « Nous avions l’habitude de voir de la nourriture, des vêtements et autres choses nécessaires comme du carburant. Nous n’avons jamais vu d’armes. »

« Nous avons vécu dans cette maison pendant plus de 40 ans, depuis que mon frère aîné avait eu 3 ans. Et vous voyez maintenant, non seulement notre maison est détruite, mais notre histoire est aussi en ruine. Que puis-je dire ? Que Dieu nous venge de ceux qui ont fait cela ! ».

« Que Dieu nous venge de ceux qui ont fait cela ! » — Ces mots retentissent dans toute la bande de Gaza.

À la frontière du quartier al-Foukhari à Khan Younis, un autre « séisme » a eu lieu. Hassan al-Semari parle avec indignation des destructions infligée dans cette zone par les chars israéliens. « J’ai perdu ma maison, j’ai perdu ma maison ! Les murs sont presque renversés ! Vingt élevages ont été détruits et mes terres agricoles complètement rasées. Que Dieu nous venge de ceux qui en sont responsables ! ».

Dans le quartier al-Zeitoun à l’est de la ville de Gaza, dans le nord de la bande de Gaza où les attaques israéliennes ont été les plus graves, la plupart des habitants ont été forcés de s’enfuir de leurs maisons, et à leur retour ils ont été profondément choqués par l’ampleur des destructions.

Rafiq Dalloul a été forcé de fuir avec 80 autres membres de sa famille pour se réfugier dans une autre maison, loin des attaques israéliennes. À son retour dans le quartier, il n’a pu que dire : « Que Dieu nous venge de tous ceux qui sont responsables de cela ! ».

« Alors que nous nous étions réfugiés dans une maison relativement isolée, trois obus de char israélien ont frappé cette même maison. Ce que nous avons vu au cours des attaques israéliennes sur Gaza a été la plus terrible chose depuis plus de 40 ans », ajoute-t-il.

Les premières estimations des dégâts causés par l’attaque israélienne sur la bande de Gaza qui a débuté le 27 Décembre, s’élèvent à environ 2,5 milliards de dollars. Plus de 1300 Palestiniens ont été tués, dont au moins un tiers d’enfants, et plus de 5300 personnes ont été blessées.

Israël a prétendu que ses attaques avaient pour but de faire cesser les tirs de fusées artisanales par le mouvement Hamas, alors qu’en fait il n’y avait pas eu de tels tirs de fusées jusqu’au moment où Israël a violé la trêve convenue en attaquant la bande de Gaza le 4 novembre dernier, tuant six Palestiniens et mettant ainsi fin à quatre mois de trêve.

Israël et le Hamas sont en train de relancer des discussions par l’intermédiaire de l’Egypte pour une plus longue trêve et pour la réouverture des points de passage frontaliers. Beaucoup de souffrances auraient pu être épargnées si Israël n’avait pas lancé sa guerre contre une population entière.

* Rami Almeghari est contributeur à The Electronic Intifada, IMEMC.org et Free Speech Radio News et est chargé de cours sur les médias et la traduction politique à l’Université islamique de Gaza. Rami est également un traducteur expérimenté depuis l’anglais et il est rédacteur en chef du centre de presse international du Service d’Information de la Bande de Gaza. Il peut être contacté à :rami_almeghari@hotmail.com

Du même auteur :

- Le Docteur Ehab n’est plus - 26 janvier 2009
- Un verre de thé en ligne de mire à Gaza - 17 janvier 2009
- Témoins des crimes de guerre israéliens - 9 janvier 2009
- Rues désertées et peur pendant qu’Israël démolit la bande de Gaza - 2 janvier 2009
- "Shabbat Shalom" à Gaza - 28 décembre 2008

26 janvier 2009 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article ici :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
[Traduction : Info-Palestine.net]