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Gaza sous attaque : plus de 300 tués et 1400 blessés
mardi 30 décembre 2008 - Defense For Children
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Lama et Haya Hamdan, deux fillettes de 4 et 11 ans, tuées par le israéliens. La volonté génocidaire d’Israël est sans limite... Photo : AFP

Les membres de DCI-Palestine sur le terrain font de leur mieux pour enquêter sur les incidents impliquant les enfants tués dont le nombre risque encore d’augmenter étant donné que les enfants représentent 56% de la population de Gaza.

Pour empirer les choses, l’organisation Al-Mezan basée à Gaza rapporte que la première attaque a coïncidé avec « le déplacement des groupes scolaires où des dizaines de milliers d’écoliers arrivaient ou quittaient l’école. » (Al-Mezan, 28 décembre 2008). Ce fait devait être connu de ceux qui ont planifié et mené l’attaque. Un signe supplémentaire de l’indifférence inconsidérée d’Israël vis-à-vis de ses obligations en tant que Puissance Occupante et des exigences des lois de la guerre est la mort de sept étudiants d’une école de l’UNRWA tués par un raid israélien alors qu’ils attendaient un bus pour les ramener chez eux.

Malgré le fait que des porte-paroles officiels israéliens aient répété ces deux derniers jours que les raids aériens ciblaient les infrastructures du Hamas, les estimations actuelles montrent que beaucoup de civils ont été tués et blessés. De plus, il n’y a aucune information montrant que les policiers visés aient été ceux responsables des tirs de roquettes sur Israël.

La dernière attaque sur Gaza doit être vue dans son contexte. Israël a imposé en juin 2007 un blocus très dur sur Gaza, provoquant de ce fait un désastre humanitaire. L’étranglement d’une population de 1.5 millions d’âmes a été renforcé le 5 novembre 2008. La situation s’est depuis encore détériorée à un tel point que l’UNRWA n’a plus été en mesure de distribuer de la nourriture à 750.000 réfugiés. De plus, Israël avait déjà lancé une offensive militaire désastreuse à grande échelle à Gaza en février et mars 2008, lors d’une opération que les autorités israéliennes ont nomme « Warm Winter ». Cette opération avait tué 120 personnes dont 33 enfants.

Sous les principes de la loi internationale bien établis, Israël n’a pas le droit de punir collectivement toute une population civile pour les actions de quelques militants. De plus, c’est un principe bien établi de la loi internationale que toute réponse militaire doit être proportionnée. Quatre civils israéliens ont été tués depuis janvier 2008 par des tirs de roquettes en provenance de Gaza ; deux de ces morts ont eu lieu après qu’Israël a mené sa plus récente attaque samedi. Les tirs de roquettes de Gaza sur des zones civiles israéliennes sont illégaux. Mais pendant ce même lapse de temps, 700 Gazaouis ont été tués par les attaques israéliennes soit un ratio de 175 :1.

Les derniers rapports indiquent qu’Israël prépare une offensive terrestre dans la Bande surpeuplée de Gaza, ce qui impliquera inévitablement beaucoup de victimes civiles. Un porte-parole militaire israélien à dit hier à la BBC que cette dernière opération militaire pourrait durer et ne se terminera que lorsque les tirs de roquettes de Gaza s’arrêteront ; il semble donc qu’Israël n’a pas l’intention de mettre fin immédiatement au carnage.

Le DCI-Palestine tient à rappeler à la communauté internationale et à Israël que de graves violations de la Quatrième Convention de Genève entraînent une responsabilité criminelle personnelle et qu’il n’y a pas de limitation dans le temps pour l’introduction des poursuites. Toutes les parties signataires de la Convention ont l’obligation légale de poursuivre de telles atteintes.

Cette année marque le 41ème anniversaire de l’occupation militaire de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza par Israël.

Le DCI-Palestine appelle :

- Le Conseil de Sécurité des Nations Unies à demander une deuxième session urgente afin de :
mettre en ?uvre des mesures efficaces pour garantir un arrêt immédiat de la violence actuelle ; et
mettre en ?uvre des mesures efficaces pour obliger Israël à se conformer aux résolutions précédentes du Conseil de Sécurité et à mettre fin à son occupation de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza.

- Les institutions de l’Union Européenne et de ses états membre à utiliser efficacement les Directives de l’Union Européenne concernant les Enfants dans les Conflits Armés (2003, 15634/03) et les Directives de l’Union Européenne concernant la loi humanitaire internationale (2005/C 327/04) afin de s’assurer qu’Israël se conforme aux mesures internationales sur la protection des enfants et à la loi humanitaire internationale, et qu’elles envisagent l’adoption de mesures restrictives immédiates et de sanctions ainsi que l’arrêt de tout dialogue avancé avec Israël.

- Les Hautes Partis Contractantes au Conventions de Genève de satisfaire à leurs obligations sous l’Article 1 afin d’assurer le respect de toutes les dispositions des Conventions, en prenant les mesures appropriées pour obliger Israël à respecter ses obligations vis-à-vis de la loi humanitaire internationale, en mettant la priorité sur le respect et la protection des civils vis-à-vis des conséquences des hostilités.

29 décembre 2008 - Ramallah
Traduction : Ana Cléja