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Israël vise les étudiants palestiniens
dimanche 26 octobre 2008 - Mohammed Omer - The Electronic Intifada
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Des étudiants palestiniens coincés à Gaza, incapables de rejoindre leurs universités à l’étranger, manifestent devant le bureau des Nations unies à Gaza City en septembre 2008.(Wissam Nassar/MaanImages)

Gaza City(IPS)-

Il est admis à l’université, il a un visa pour les États-Unis, mais les Israéliens ne le laissent pas sortir.

« J’essaie de partir par tous les moyens possibles depuis un an » dit-il, « mais je n’y arrive pas ». Le semestre a commencé il y a quelques semaines.

Saed Badawi, 22 ans, a été admis dans une université allemande, mais lui aussi est coincé. « Cette situation m’anéantit. Le renouvellement de mon visa prendra beaucoup de temps vu tous les nouveaux critères et procédures ».

Juliet al-Tork, 18 ans, a été acceptée à l’université de Yarmouk en Jordanie pour suivre des cours de traduction ; elle est parmi des centaines d’étudiants qu’Israël n’autorise pas à sortir. « Tous les jeunes ont l’occasion d’étudier, sauf moi ».

« Israël met les bâtons dans les roues de ceux-là mêmes qu’il devrait encourager » dit Sari Bashi, directeur exécutif du centre juridique Gisha pour la liberté de mouvement. Gisha est un groupe israélien de droits humains qui fait campagne pour les étudiants palestiniens et contre la politique de fermeture.

« Israël ne se contente pas de refuser leurs droits aux Palestiniens, il porte préjudice à ses propres intérêts ». Bashi dit que près d’un millier d’étudiants essaient de quitter Gaza chaque année pour poursuivre leurs études ; à Gaza, les universités ne proposent que des diplômes de premier cycle. Cette année environ un tiers des étudiants a pu partir.

« En ne laissant sortir qu’un petit nombre de personnes, Israël a pu détourner l’attention des centaines d’étudiants et du million et demi de personnes bloquées à Gaza » dit Bashi. « Punir d’innocents civils pour le comportement de leurs dirigeants politiques viole les interdictions internationales et correspond à une punition collective ».

La complicité de l’Égypte est particulièrement troublante pour les étudiants, puisque l’Égypte pourrait laisser passer ces étudiants par le poste de Rafah. Elle accepte les étudiants de Gaza dans ses propres universités. Mais les étudiants disent que si les dirigeants du Hamas peuvent aller en Égypte, pourquoi ne le peuvent-ils pas ?

Il est arrivé que la sécurité israélienne poursuive les étudiants même après leur départ. Un boursier Fulbright a vu son visa révoqué lorsqu’il est arrivé à Washington DC après qu’Israël eut marqué son dossier d’un avertissement.

L’explication officielle israélienne est résumée dans une lettre du 7 juillet 2008 émanant de celle qui était alors membre de la Knesset et ministre israélienne des affaires étrangères, Tzipi Livni : « l’interdiction de sortie des étudiants de Gaza relève de la décision du cabinet de sécurité du 9 septembre 2007. Le cabinet a caractérisé Gaza d’entité hostile et a placé des restrictions aux frontières pour le passage des biens et des personnes sortant de la Bande et y entrant, sauf dans les cas humanitaires ».

Israël a caractérisé Gaza d’« entité hostile » après l’échec de sa tentative de renversement du gouvernement élu avec l’aide de combattants du Fatah entraînés par les États-Unis au cours de l’été 2007.

Il y a maintenant un comité des étudiants en rade. Son représentant, Mourad Bahloul, dit que ses membres comptent monter une tente près de la frontière de Rafah en guise de protestation.
« Tous les étudiants ont décidé de faire une grève de la faim jusqu’à ce que l’on nous autorise à sortir et à rejoindre nos universités » dit-il.

Bahloul a été accepté par une université britannique l’année dernière, mais n’a jamais été autorisé à sortir. Cette année, une université malaisienne lui a accordé une place pour étudier la gestion du bâtiment, et il craint de rater cette occasion également.

Avec chaque jour qui passe mon avenir s’estompe. « Je suis tellement déçu » dit Hazem Hussein. « Je ne peux pas poursuivre ma formation. Je ne peux pas sortir et cela me coupe du monde libre. ». S’il ne peut pas partir bientôt, il perdra - au moins - une autre année.

21 octobre 2008 - Cet article peut être consulté ici :
http://electronicintifada.net/v2/ar...
Traduction de l’anglais : amg