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Un ou deux Etats ? Là n’est pas le problème
lundi 17 mars 2008 - Jonathan Cook

Note de CounterPunch : lundi 10 mars, nous avons publié les arguments de Neumann contre la solution dite à « un Etat » pour Israël et la Palestine. Kathleen Christison a apporté une première réponse à Neuman le 11 mars. Voici celle de Jonathan Cook. AC/JSC.

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Sans le sionisme, l’obstacle pour la création d’un ou deux Etats serait enfin levé.




Le problème, c’est le sionisme

Si le conflit israélo-palestinien est l’un des plus difficiles du monde à régler, il en est tout autant du débat parallèle pour savoir se conflit peut mieux être résolu avec un seul Etat englobant les deux peuples qui y vivent, ou par le partage du territoire en deux Etats séparés, l’un pour les Juifs l’autre pour les Palestiniens.

Le philosophe Michael Neumann y a consacré deux articles [CounterPunch], l’un en 2007 et l’autre au début de cette semaine, qui mettent en doute l’idée d’un seul Etat car irréalisable et ne méritant donc pas d’être prise en considération. Dans sa réponse, Kathy Christison a présenté une contre argumentation solide, ressortant clairement les méandres de la logique de Neumann. Je n’insisterai donc pas sur ce point.

Je veux plutôt répondre à l’argument numéro un de Neumann selon lequel il est possible, au moins, d’imaginer un consensus se dégageant en faveur de deux Etats alors que les Israéliens n’accepteront jamais un Etat unique. Cet argument, cri de ralliement de la plupart des partisans pour deux Etats, dépeint la foule de ceux qui sont pour un Etat comme des idéalistes incurables et peu sérieux.

L’idée même, écrit Neumann, « qu’Israël puisse reconnaître un Etat unique est ridicule... Il n’y a absolument aucune chance pour qu’il accepte un seul Etat qui donnerait aux Palestiniens quelque chose qui n’a rien avoir avec leurs droits. »

Selon Neumann, à l’inverse de la solution pour un Etat, le moyen de réaliser deux Etats est à notre portée : en retirant le demi-million de colons juifs qui vivent dans les territoires occupés palestiniens. Ainsi, écrit-il, « avec deux Etats, les Palestiniens se retrouveront effectivement avec un Etat souverain, parce que c’est cela qu’une solution avec deux Etats veut dire. Cela ne signifie pas qu’il y aurait un Etat et un autre qui serait un non-Etat, et nul Palestinien favorable à deux Etats ne se satisferait avec moins que la souveraineté. »

Il y a quelque chose d’étonnamment naïf dans son argument : du seul fait qu’on l’a nommée solution à deux Etats, il en résultera nécessairement deux Etats souverains. Mais quelles sont les conditions minimum pour qu’un Etat soit qualifié de souverain, et qui en décide ?

Certes, les diverses solutions avec deux Etats proposées par Ariel Sharon, Ehud Olmert et George Bush, et soutenues par une majorité de la communauté internationale, ne répondraient pas au critère de Neumann car elles ne se basent pas sur le retrait de tous les colons.

Mais telle autre solution à deux Etats, avec le retrait d’Israël sur les frontières d’avant 1967 pourrait, par exemple, ne pas aller jusqu’à accepter une armée palestinienne - équipée et entraînée par l’Iran ? - pour garder les frontières de Cisjordanie et de la bande de Gaza. Qu’adviendrait-il alors ? Et comment Neumann pense-t-il qu’Israël et les USA pourraient reconnaître quelque souveraineté à un Etat palestinien ?

A juste titre, Neumann nous rappelle à plusieurs reprises que ce sont les gens au pouvoir qui dictent les solutions. Nous pouvons donc être certains que le moment venu, Israël et son sponsor étasunien imposeront leur propre version d’une solution avec deux Etats et qu’elle sera loin des recommandations sincères de Neumann.

Passons. Laissons de côté cette pirouette de logique pour le moment et retournons à l’argument principal : la création de deux Etats est, de par sa nature, plus à notre portée et plus facile à mettre en ?uvre que l’instauration d’un Etat unique.

Bizarrement cependant, d’après ce que l’on sait, ce n’est pas ce que pensent les dirigeants actuels d’Israël.

Le Premier ministre Ehud Olmert, par exemple, a exprimé dans plusieurs discours la crainte que, si la population palestinienne sous domination israélienne - dans les territoires occupés et à l’intérieur même d’Israël - arrivait au point de dépasser la population juive, comme les démographes s’y attendent sous quelques années, Israël serait dans la même situation qu’autrefois l’Afrique du Sud d’apartheid. Selon ses propres termes, Israël va se trouver confronter, de façon imminente, à une puissante « lutte pour un homme/une voix », dans la ligne du mouvement anti-apartheid.

Selon Olmert, si Israël ne change pas de cap pour l’éviter, la logique politique le conduit inexorablement vers la création d’un Etat unique en Israël et Palestine. C’était son sentiment lorsqu’il s’adressait aux délégués de la récente conférence de Herzliya :

« Autrefois, nous avions la crainte de la possibilité qu’en Israël la réalité nous contraigne à un Etat binational. En 1948, la politique acharnée de l’ensemble des Arabes, le fanatisme anti-Israël, notre force et nos dirigeants avec David Ben-Gurion nous ont sauvés d’un tel Etat. Pendant 60 ans, nous avons lutté avec un courage sans égal pour ne pas avoir à vivre dans le binationalisme et pour assurer à Israël une existence en tant qu’Etat juif et démocratique avec une solide majorité juive. Nous devons agir en ce sens et comprendre qu’une telle réalité (binationale) est sur le point de faire jour, et ceci dans un délai très court, et elle sera alors hors de notre contrôle. »

Olmert met donc toute son énergie à trouver un programme politique alternatif qui puisse être cru par le reste du monde. C’est la raison pour laquelle il a commencé, et avant lui Sharon, à parler d’un Etat palestinien. Etrangement cependant, nul ne reprend la proposition de la solution idéale à deux Etats - celle que veut Neumann - faite en 2002. L’Arabie saoudite et le monde arabe avaient alors promis la paix à Israël en échange de son retrait sur les frontières d’avant 1967. Ils ont réitéré leur proposition l’an dernier. Israël les a carrément ignorés.

Israël a préféré une autre version pour deux Etats - une solution bidon - qui est devenue la position par défaut de la politique israélienne. Elle exige seulement qu’Israël et les Palestiniens aient l’air de se partager le territoire pendant que, dans la réalité, l’occupation se poursuivra et la souveraineté juive sur toute la Palestinien historique sera non seulement maintenue mais entérinée par la communauté internationale. Autrement dit, la Gaza-ification de la Cisjordanie.

Quand Olmert prévient qu’à défaut de deux Etats, « Israël est fini », il pense avant tout à la façon d’éviter un Etat unique. Donc, si l’on en croit Neumann, Olmert serait un idéaliste car il a peur que la solution à un Etat ne soit non seulement réalisable mais toute proche. Sharon, apparemment, souffrait du même délire car son désengagement de Gaza avait surtout été impulsé par la question démographique.

Ou peut-être que les deux ont compris, mieux que Neumann, ce que signifie un Etat juif, et quelles sont les conditions politiques incompatibles avec cet Etat.

En réalité, c’est au moment précis du partage de territoire que veut Neumann, même équitable, que le combat d’Israël pour un Etat juif entrerait dans sa phase la plus critique et la plus difficile. C’est précisément pourquoi Israël a bloqué jusqu’ici toute division significative du territoire, et qu’il continuera de le faire.

Dans le cas inimaginable où Israël partagerait le territoire, un Etat juif ne pourrait pas durer longtemps avec les conséquences d’une telle division. Finalement, la continuité d’un Etat israélien ethnique apporterait (et apportera) la preuve qu’il n’est pas viable : pour des raisons environnementales, démographiques et finalement, physiques. Le partage de la terre « précipite » simplement l’autodestruction inhérente à un Etat juif.

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La version "deux Etats" des dirigeants israéliens reviendrait à la Gaza-ification de la Cisjordanie.

Examinons simplement quelques-unes des conséquences pour l’Etat juif d’une solution véritable avec deux Etats.

Premièrement. Israël à l’intérieur de ses frontières reconnues, réduites, se trouverait face à une pénurie d’eau immédiate et très grave. Cela parce qu’en rendant la Cisjordanie aux Palestiniens, Israël perd le contrôle d’immenses aquifères de montagnes qui lui fournissent actuellement la plupart de son eau, non seulement pour Israël mais aussi pour les colons juifs vivant illégalement dans les territoires occupés. Israël ne peut plus alors voler l’eau et on l’attend à venir la négocier sur le marché libre.

Etant donné la politique de l’eau au Moyen-Orient, ce ne serait pas une mince affaire. Même appauvri, le nouvel Etat palestinien souverain perdrait toute légitimité aux yeux de sa propre population s’il vendait plus d’un filet d’eau aux Israéliens.

Nous pouvons le comprendre en examinant la situation actuelle de l’eau. Actuellement, Israël draine presque toute l’eau des rivières et des aquifères d’Israël et des territoires occupés pour sa propre population, ne laissant à chaque Palestinien bien moins que le minimum quotidien requis pour chaque homme et chaque femme, d’après l’Organisation mondiale de la Santé.

Dans un avertissement désolé de ce mois, l’Autorité de l’Eau israélienne a indiqué qu’un excès de forages avait pollué, par l’eau de mer, la plus grande partie de l’approvisionnement venant de l’aquifère côtier, lequel est la principale source d’eau douce à l’intérieur des frontières reconnues d’Israël.

Si les Palestiniens étaient autorisés à utiliser une ration normale d’eau de leurs propres aquifères des montagnes, ainsi qu’à élaborer une économie moderne, il n’y en aurait plus assez pour satisfaire la soif des industries d’Israël. Ceci avant de prendre en compte les besoins en ressources d’eau de tous ces Palestiniens qui choisissent d’exercer leur droit au retour, non dans leurs foyers en Israël, mais dans le nouvel Etat palestinien souverain.

De plus, pour des raisons que nous allons aborder, l’Etat juif souverain aurait toutes les raisons de poursuivre sa politique de judaïsation, essayant d’attirer autant de juifs du monde extérieur que possible, ce qui devrait grever davantage encore les ressources en eau de la région.

La non-pérennité environnementale de deux Etats cherchant à intégrer de grandes populations débouche inévitablement sur une catastrophe régionale de l’eau. De plus, si les Juifs israéliens, sentant venir les pénuries d’eau, commencent à partir en assez grand nombre, Israël aura une raison encore plus pressante pour localiser l’eau, par des moyens honnêtes ou déloyaux.

On peut s’attendre à ce que dans un court délai, Israël, quatrième puissance militaire du monde, tente de se fabriquer de bonnes raisons de faire la guerre à ses voisins plus faibles, particulièrement les Palestiniens mais aussi le Liban, dans le but de leur voler leur eau.

Les pénuries d’eau seraient, évidemment, un problème dans le cadre d’un Etat unique. Mais, au moins, dans cet Etat, il serait possible de mettre en place des mécanismes pour réduire de telles tensions, pour gérer la croissance démographique et le développement économique, et pour partager équitablement les ressources en eau.

Deuxièmement. Avec la fin d’une occupation à forte utilisation d’effectifs, une grande partie de l’énorme armée citoyenne de l’Etat juif deviendrait superflue au regard des besoins de Défense. En plus des bouleversements sociaux et économiques massifs, le démantèlement du complexe militaire du pays modifierait fondamentalement le rôle d’Israël dans la région, nuisant à ses relations avec la seule superpuissance mondiale et coupant ses liens financiers avec les Juifs de la diaspora.

Israël n’aurait plus les territoires occupés comme laboratoire pour tester son matériel militaire, ses stratégies guerrières et ses industries en plein essor de surveillance et de contrôle des populations. Si Israël choisit de combattre les Palestiniens, il devra le faire par une véritable guerre, même inégale. Sans doute que les Palestiniens, comme le Hezbollah, chercheront rapidement des parrains dans la région pour équiper et entraîner leur armée ou leurs milices.

L’expérience et la réputation qu’Israël a acquises - au moins aux yeux des militaires américains - dans la gestion d’une occupation et la conception de nouveaux moyens supposés sophistiqués pour contrôler l’ « esprit arabe » seraient perdues rapidement et avec elles, l’utilité d’Israël pour les USA dans leur gestion de leur propre occupation de longue durée de l’Irak.

Ainsi, l’alliance stratégique d’Israël avec les Etats-Unis, primordiale pour la division du monde arabe, les questions d’occupation et de signatures de traités de paix avec certains pays, et pour pouvoir vivre en un état de guerre permanente avec les autres pays, cette alliance commencerait à se dissoudre.

Avec le déclin des relations particulières d’Israël avec Washington et de l’influence de ses lobbys, avec aussi la perte de milliards de dollars de subventions annuelles, la diaspora juive prendrait ses distances avec Israël. Argent et pouvoir en chute libre, Israël glisserait finalement dans l’anonymat du Moyen-Orient, deviendrait une autre Jordanie. Dans ces conditions, on assisterait rapidement à un vaste exode des juifs ashkénazes privilégiés, dont beaucoup possèdent un deuxième passeport.

Troisièmement. L’Etat juif ne serait pas aussi juif qu’on pourrait le croire : actuellement, un Israélien sur cinq n’est pas juif mais palestinien. Bien que pour mettre en ?uvre la vision de deux Etats selon Neumann, tous les colons juifs devront sans aucun doute quitter les territoires occupés et rentrer en Israël, que fera-t-on de tous ces Palestiniens qui ont la citoyenneté israélienne ?

Ces Palestiniens sont des citoyens d’Israël depuis six décennies et vivent légalement sur une terre qui a appartenu à leurs familles pendant de nombreuses générations. Et leur nombre s’accroît à un rythme plus rapide que la population juive, c’est pourquoi on les appelle en Israël « une bombe démographique à retardement ».

S’il s’agissait de faire partir d’Israël, par la force, ces un million trois cent mille citoyens d’après les dispositions de Neumann pour deux Etats, ce serait une violation du droit international par un Etat démocratique à une échelle sans précédent dans l’histoire moderne, et un acte de purification ethnique plus vaste que la guerre de 1948 qui a installé l’Etat d’Israël. La question deviendrait : pourquoi prendre la peine de plaider pour deux Etats s’ils doivent être réalisés dans des conditions aussi scandaleuses ?

En supposant plutôt que le nouvel Etat juif se maintient, comme l’Israël d’aujourd’hui, dans un simulacre de démocratie, ces citoyens seraient fondés à continuer de vivre sur leur terre et à exercer leurs droits. Au sein d’un Etat juif qui aurait mis fin officiellement à son conflit avec les Palestiniens, les exigences des citoyens palestiniens seraient plus fortes pour avoir les mêmes droits et faire cesser leur statut de second ordre.

Plus important, ils insisteraient sur deux droits qui remettent en cause la base même d’un Etat juif. Ils exigeraient le droit, défendu par la loi internationale, de se marier avec des Palestiniens de l’extérieur d’Israël, de les faire venir et de vivre ensemble. Et ils exigeraient aussi le droit au retour des leurs parents exilés sur les mêmes bases que la loi au retour pour les Juifs.

La judaïté d’Israël serait menacée, plus encore qu’elle ne l’est aujourd’hui, par sa minorité palestinienne. On peut supposer que les dirigeants israéliens réagiraient avec force férocité pour protéger la judaïté de l’Etat. En fin de compte, les prétentions de l’Etat à la démocratie devraient être jetées par-dessus bord et la purification ethnique à grande échelle des citoyens palestiniens exécutée.

Pour autant, ces arguments contre la « faisabilité » des dispositions, de bonne foi, de Neumann pour deux Etats donnent-ils le jour à la solution pour un Etat unique ? Les dirigeants d’Israël ne se lanceraient-ils pas dans un combat tout aussi violent pour protéger leurs privilèges ethniques, empêchant, comme aujourd’hui, que ne survienne un Etat unique ?

Oui, ils le feraient, et ils le feront. Mais ce n’est pas mon propos. Aussi longtemps qu’Israël restera un Etat ethnique, il sera obligé d’intensifier l’occupation et sa politique de purification ethnique pour empêcher l’émergence d’une véritable politique palestinienne - pour les raisons que j’ai évoquées ci-dessus et pour beaucoup d’autres. En vérité, tant la solution pour un Etat que celle pour deux vrais Etats ne sont possibles étant donné la détermination d’Israël à rester un Etat juif.

L’obstacle à toute solution dès lors n’est pas le partage de la terre, mais le sionisme lui-même, l’idéologie d’une suprématie ethnique qui est l’orthodoxie présente d’Israël. Tant qu’Israël sera un Etat sioniste, ses dirigeants ne laisseront faire ni un Etat unique, ni deux véritables Etats.

La solution, par conséquent, se réduit à la question de savoir comment vaincre le sionisme. Il se trouve que le meilleur moyen d’y parvenir est de se confronter avec les illusions des idéalistes à deux Etats, et d’expliquer pourquoi Israël est systématiquement de mauvaise foi quand il s’agit de rechercher la paix.

Autrement dit, si nous cessions de nous laisser distraire avec le Saint-Graal de la solution à deux Etats, nous pourrions canaliser nos énergies vers quelque chose de bien plus utile : discréditer Israël en tant qu’Etat juif et l’idéologie du sionisme qu’il soutient. Au bout, la façade de respectabilité du sionisme pourrait bien s’écrouler.

Sans le sionisme, l’obstacle pour la création d’un ou deux Etats serait enfin levé. Et si tel est le cas, alors, pourquoi ne pas faire campagne pour la solution qui apportera la meilleure justice, à la fois pour les Israéliens et pour les Palestiniens ?

Jonathan Cook est écrivain et journaliste ; il vit à Nazaretz, Israël. Son dernier livre, « Israël et le clash des civilisations : Iraq, Iran et le projet de réforme du Moyen-Orient » est publié chez Pluto Press et sorti depuis janvier en Grande-Bretagne et févier aux USA.

Accès à son site

Article de Michael Neumann : "The One-State Illusion : More is Less".

Première réponse par Kathleen Christison : "Palestine - Israël : un ou deux Etats ?" - 14 mars 2008.

Voir aussi de Kathleen Christison, sur le même sujet : "Un et deux Etats - Le mythe du consensus international"
- 27 janvier 2008.

De Jonathan Cook :

- "Ce que veut dire « Shoah » pour Gaza" - 11 mars 2008.

- "Liban : les crimes délibérés d’Israël" - 20 août 2007.

- "Pourquoi l’Iran ne commence-t-il pas par rayer ses propres Juifs de la carte ?" - 6 août 2007.

12 mars 2008 - CounterPunch - traduction : JPP