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Tandis qu’Israël colonise...
mardi 11 mars 2008 - M. Saâdoune - Le Quotidien d’Oran

Israël, qui vient d’annoncer l’extension d’une colonie de peuplement en Cisjordanie, affiche ouvertement son mépris pour ce « réalisme » et poursuit son action méthodique de colonisation et de dépeçage des territoires palestiniens.

Saeb Arekat, le négociateur en chef, ne peut que dénoncer, comme toujours, les Etats-Unis avaliseront, comme d’habitude. Au fond, les négociateurs palestiniens, si vivement critiqués par feu Edward Saïd pour leur incompétence, ont-ils quelque chose à négocier quand les géographes constatent déjà qu’il n’existe déjà plus de territoire palestinien et qu’il n’y a que des enclaves et des bantoustans ? Les Etats arabes, qui assurent que la « paix » est un choix stratégique, font eux aussi mine de croire qu’il y a quelque chose à négocier. Ils choisissent en réalité de s’en laver les mains en indiquant qu’ils ne veulent pas être « plus palestiniens que les Palestiniens ». En réalité, ils s’en remettent aux Américains qui n’ont rien du parrain impartial.

Il reste que Mahmoud Abbas et ses collaborateurs, en tardant à aller vers le rétablissement de l’unité palestinienne, servent d’alibi à l’inaction arabe. Gaza sous les bombes a contraint Mahmoud Abbas à « suspendre » les négociations avec Israël. Mais de passage dans la région, Mme Condoleezza Rice est repartie avec la promesse que les négociations reprendront. Gageons que la secrétaire d’Etat américaine n’a pas inventé cette promesse. On peut même penser qu’elle l’a imposée au chef de l’Autorité palestinienne.

Celui-ci fait face à un sérieux problème vis-à-vis de l’opinion palestinienne. Sa décision de suspendre les négociations visait à absorber la colère des Palestiniens qui ne comprennent pas la nature des discussions avec un Etat qui encercle, affame et massacre Gaza. En annonçant une nouvelle extension des colonies, Olmert montre qu’il ne compte pas lui faciliter la tâche, mais qu’il veut au contraire mettre à profit sa situation de négociateur faible. D’où vient cette faiblesse du négociateur palestinien ? La réponse est simple : il ne négocie pas avec le soutien total des Palestiniens.

Ce n’est pas un hasard si ce sont les déchirements provoqués entre le Hamas et le Fatah à Gaza qui ont permis aux « négociateurs » de reprendre la main. Le pire pour un négociateur est d’avoir à mener des tractations délicates et décisives sans avoir une légitimité incontestable. C’est là où réside le problème insoluble de Mahmoud Abbas. Il se veut un « réaliste », celui qui, avec ses négociateurs, va obtenir la création d’un Etat et mettre fin aux souffrances des Palestiniens.

Le problème est que de manière continue, depuis les accords d’Oslo à ce jour, ce « réalisme » n’apporte rien aux Palestiniens et permet à Israël d’étendre la colonisation. C’est un marché de dupes qui rend dérisoire que l’on s’engage dans une guerre fratricide ou que l’on essaie de contourner le Hamas. Le problème de Abbas est que l’option d’une réconciliation avec le Hamas, celle qui le renforce dans la négociation, lui est interdite par les Américains et les Israéliens.

On l’aime bien tel qu’il est, faible et sans option, en train de courir après une fausse paix...

Du même auteur :

- "Kosovo : Voyante duplicité occidentale" - 19 février 2008.

- "Les paravents du terrorisme israélien" - 17 février 2008.

- "Effacer l’Onu !" - 13 janvier 2008.

10 mars 2008 - Le Quotidien d’Oran -
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