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A Gaza : dans l’attente d’un permis de sortie
jeudi 28 février 2008 - Eman Mohammad - Ma’an News
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A l’hôpital Ash-Shifa à Gaza - Photo : Ma’anImages

Monsieur Mahale, âgé de 53 ans, est l’un des 1,5 millions habitants de Gaza enfermés à l’intérieur de la ville à cause de la politique de fermeture israélienne paralysante. Comme pour beaucoup d’autres gazaouïs, les médecins de Mahale pensent qu’il lui faut un traitement médical d’urgence, mais celui-ci n’est pas disponible dans les hôpitaux sous-équipés et à court de personnel de Gaza.

Mahale est diabétique. À l’issu d’une opération récente de sondage cathétérisme qui n’a pas réussi, il a perdu l’usage de sa jambe droite. Il a également besoin d’une chirurgie cardiaque. Mahale dit qu’il a subi cette opération de sondage en pensant que rien de mal n’allait lui arriver, mais le docteur a commis la faute d’inciser une blessure profonde sur sa jambe qui ne peut plus guérir à cause de son diabète et qu’il est obligée maintenant d’être enfermé à la maison ou d’aller quotidiennement à l’hôpital ».

Ces diagnostics et le reste du dossier médical de Mahele étaient joints à la demande de permis de voyage pour traitement en Israël ou en Egypte. Dans un rituel que tous les Gazaouis connaissent bien, il a soumis cette demande à plusieurs reprises au Bureau israélien de coordination et de liaison (CLO). La réponse israélienne comportait plusieurs fois deux mots seulement : « refusé - sécurité ». En d’autres termes, Israël pense qu’un homme qui n’a que l’usage d’une jambe représente un danger pour sa sécurité.

Avec un air désespéré il assure : « j’ai déposé plusieurs fois une demande de permis de voyage pour cause de traitements et on me l’a refusé encore et toujours jusqu’à ce que j’ai finalement réussi à obtenir l’accord. Mais le coût du transport en ambulance, estimé à 2500 Shekels, était trop cher pour un homme comme moi, alors cela m’a pris un moment pour collecter le montant. Malheureusement, je n’ai pu l’obtenir que trop tard, une fois la date de mon visa expirée. J’ai donc essayé de déposer une autre demande pour avoir le même permis mais le gouvernement israélien me l’a refusé à quatre reprises. Je n’avais pas l’argent de l’ambulance quand j’ai demandé la permission. Ils ont dit que j’étais un danger pour leur sécurité. Je ne suis dangereux pour personne ! »

Le cas de Mahale n’est malheureusement pas unique. Les responsables palestiniens estiment que 83 palestiniens sont morts parce qu’ils ne pouvaient pas recevoir les traitement médicaux dont ils avaient besoin à cause des restrictions de voyage qu’Israël impose.

En ce qui concerne la cathétérisation infructueuse, Mahale dit : “c’était une faute médicale et j’ai les documents nécessaires qui le prouvent, mais quelle loi pourrait me redonner mes droits ? Pourrai-je récupérer ma santé perdue ? C’est sans doute impossible et le docteur ne va ni être puni ni demander pardon ».

Dans une dernière tentative d’obtenir le permis de sortie dont il a besoin d’urgence, Mahale est toujours dans l’espoir d’avoir une réponse de la part du Bureau de coordination et de liaison qui ne comporte pas le tampon « refusé - sécurité ». Il attend patiemment en dépit des humiliations qu’il a subies à cause de l’occupation.

18 février 2008 - Ma’an News Agency - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.maannews.net/en/index.ph...
Traduction : Thouraya Ben Youssef