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L’administration israélienne a confisqué le tracteur servant au transport de l’eau
dimanche 5 août 2007 - Amira Hass - Ha’aretz

Il s’agit d’un matériel appartenant à des bergers résidant dans la région de Hadidiya, dans le nord de la vallée du Jourdain, décrétée « zone militaire fermée » ; l’Administration est prête à restituer le tracteur à ses propriétaires à condition qu’ils évacuent la région et assument les frais de transport.

L’administration civile a confisqué, la semaine passée, un tracteur et une citerne à eau appartenant à des bergers palestiniens résidant dans la région de Hadidiya, dans le nord de la Vallée du Jourdain. Et cela, comme moyen de pression destiné à les contraindre à évacuer les lieux qui, aux dires de l’Administration, sont définis comme « zone militaire fermée ». L’Administration est prête à restituer le tracteur à ses propriétaires à condition qu’ils évacuent la région et assument les frais de transport.

Il s’agit de l’unique moyen d’amener l’eau nécessaire à une soixantaine de Palestiniens. Depuis lors, ils dépendent de l’eau qu’ils achètent, trois fois son prix, à des propriétaires de tracteurs et de citernes d’eau des environs. L’Administration civile fait savoir que le tracteur avait été saisi au cours d’une patrouille de routine opérée par son unité de surveillance, parce qu’il était utilisé « pour perpétrer une infraction : la présence su un terrain déclaré zone militaire fermée ». Selon Ahmed Bani Oudeh, le conducteur du tracteur, celui-ci a été saisi près du barrage de Bekaot, alors qu’il était en route pour faire le plein d’eau.

Les familles de bergers se sont installées dans la région il y a des dizaines d’années, sur des terres appartenant aux villages dont elles étaient originaires - Tamoun et Toubas. Après 1967, Israël a déclaré comme territoires militaires fermés de vastes espaces dans le nord de la vallée, interdisant par là aux Palestiniens de continuer à y vivre, à y mener paître ou à y travailler leurs terres. Depuis lors, ils ont été évacués à quatre reprises de ces territoires, même quand il s’agissait de propriétés privées.

Fin 2006, la Cour suprême a repoussé la demande des familles de modifier l’affectation de la terre sur laquelle ils étaient installés - de terre agricole à terre habitable - et cela en dépit du fait qu’à un kilomètre de là se trouvent les maisons de la colonie de Ro’i. La Cour suprême leur a ordonné de quitter les lieux - qui se trouvent en « territoire C » (sous responsabilité israélienne) - pour un autre terrain recommandé par l’Administration civile et qui se trouve en « territoire B », sous responsabilité administrative israélienne. Les habitants ont refusé pour la raison qu’à cet endroit, il n’y a pas de terres convenant à l’agriculture et au pâturage.

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Amira Hass

En avril, l’Administration a détruit leurs tentes et ils se sont installés sur un autre terrain, au sud de Hadidiya. En mai, les habitants se sont vus notifier l’obligation de quitter immédiatement l’endroit qu’ils occupaient parce qu’ils y séjournent illégalement.





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Amira Hass - Ha’aretz, le 5 août 2007
Version anglaise : Palestinian shepherds lose water tank over ’illegal presence’ in military zone
Traduit de l’hébreu par Michel Ghys