Les colonies dans la bande de Gaza auraient peu dégradé l’environnement, d’après les Nations Unies, mais l’Autorité Palestinienne et les ONG palestiniennes sont d’un autre avis.
Dans un rapport récemment publié, le Programme Environnemental des Nations Unies (UNEP) estime que l’évacuation des israéliens de la Bande de Gaza a laissé derrière elle « un environnement en bon état ».
« Les incidences sur l’environnement des anciennes colonies israéliennes dans la bande de Gaza sont limitées et ne devraient pas poser de problème aux projets de réutilisation des terres par les Palestiniens », dit le rapport.
« En dehors de quelques pollution liées à l’amiante, l’enquête n’a pas trouvé de traces de contamination d’eau, de terres ou de bâtiments qui poseraient un risque significatif pour l’environnement ou la santé publique. »
Les Nations Unies ont relevé la présence de déchets ménagers et agricoles dans des décharges, ajoutant que la pollution des sols était avant tout dûe à la zone industrielle d’Erez au nord de la Bande de Gaza.
L’armée israélienne a détruit la grande majorité des constructions évacuées dans la Bande de Gaza en septembre l’année passée.
Une partie considérable des 1,2 million de tonnes de débris abandonnées au moment de l’évacuation a été nettoyé ou recyclé [par les Palestiniens].
La responsabilité de nettoyer ces débris revenait au gouvernement israélien, d’après l’Autorité Palestinienne et le Quartet [UE, Russie, USA et ONU].
Amjad al-Shawa, qui représente le PNGO (Palestinien NGOs) dans la Bande de Gaza, est en désaccord avec les conclusions des Nations Unies.
Débris non nettoyés
« Les débris n’ont pas été enlevés depuis plus de six mois après le dégagement israélien et ceci pose quelques problèmes écologiques sérieux », a déclaré Amjad al-Shawa à Aljazeera.net.
« Nous craignons que l’amiante puisse polluer la nappe phréatique de Gaza. »
Khamess Mahlwi du Ministère de l’Environnement Palestinien, fait également part de son souci. « Bien que l’amiante n’ait pas été employée dans des conduites d’eau mais seulement dans les bâtiments, les fibres maintenant répandues pourraient facilement s’infiltrer dans la terre et par conséquent dans la nappe phréatique », nous dit-il.
Nahed Abu Daya du Groupe d’Hydrologie de la Ville de Gaza est d’accord abonde dans le même sens.
« Les déchets solides et l’amiante répandus autour présentent des risques sanitaires sérieux, à plus forte raison dans des emplacements détruits qui ont ensuite été pillés [par les riverains] », ajoute-t-elle.
Elle a déclaré également que le rapport des Nations Unies n’avait pas tenu compte de la destruction à grande échelle de terres agricoles palestiniennes pendant l’occupation et la colonisation de la Bande de Gaza par Israël.
« Dans certains secteurs, la terre était systématiquement nivelée de sorte qu’elle ne produise pas autant qu’elle aurait pu », nous dit-elle.
« Il n’est pas surprenant que les puits d’eau cités dans le rapport des Nations Unies n’aient pas été pollués par les colons. Gaza se trouve en effet trop près d’Israël pour qu’ils puissent prendre ce risque. Ce qui s’est produit dans des zones agricoles palestiniennes et après l’évacuation israélienne est le vrai problème », nous dit encore Abu Daya.
D’un autre côté, le ministère palestinien de l’environnement indique dans un communiqué que le rapport des Nations Unies a été produit en décembre 2005 « dans des circonstances difficiles avec de nombreuses restrictions dans les déplacements dûes à l’armée israélienne ... et ne donne pas l’image réelle des dommages environnementaux à Gaza ». En conséquence le ministère demande qu’une étude plus approfondie soit réalisée.
2 avril 2006 - AL Jazeera.net - Vous pouvez trouver cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...