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Inquiétude pour les malades palestiniens qui ne peuvent pas se faire soigner à l’étranger
jeudi 5 juillet 2007 - IRIN

Jérusalem - Beaucoup de malades palestiniens de la Bande de Gaza ne peuvent plus avoir accès à des soins médicaux légers et lourds et ce depuis le 9 juin quand le passage frontalier de Rafah vers l’Egypte a été fermé.

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Hekmet Baker, 22ans, gravement blessé lors des combats inter-palestiniens, attend de pouvoir être soigné dans un hôpital en-dehors de Gaza - Photo : IRIN/Fares Akram

L’infrastructure à Gaza n’est pas capable de fournir certain services à ses habitants, services qui incluent beaucoup de types de chirurgie, et le ministère de la santé palestinien dirige les patients vers des hôpitaux dans des pays étrangers tels qu’Israël et l’Egypte.

Selon l’OMS, en 2003 7.844 cas ont été dirigés vers l’étranger parmi lesquels 62.5% ont été envoyés pour traitement en Egypte en passant par Rafah. Cette option n’existe plus aujourd’hui.

« L’OMS s’inquiète du non accès (par Rafah) pour les malades qui doivent voyager afin de recevoir un traitement » dit Mahmoud Daher de l’OMS à Gaza.

L’OMS estime qu’entre 300 et 400 patients ont besoin chaque mois de voyager en passant par Rafah pour se faire soigner.

Le Docteur Fawzi Nabuissi de l’unité de soins intensifs de Shifa, le principal hôpital de Gaza dit que cinq patients, tous dans un état critique, attendent d’être transférés en Egypte.

« Certains d’entre eux sont ici depuis 1 mois et demi » dit-il.

Passage frontalier d’Erez

Israël a permis à certains patients (au régime de 15 par jour) de traverser le point de passage d’Erez afin de recevoir un traitement dans des hôpitaux israéliens et dans des centres médicaux en Cisjordanie.

Mais pour traverser en Israël en passant par Erez nécessite des permis émis par Israël, un problème pour des patients qui sont considérés comme des « risques sécuritaires ».

« En ce moment, si quelqu’un est bloqué pour des raisons de sécurité, l’accès à des soins médicaux avancés risque d’être tout à fait impossible » dit un officiel médical qui n’a pas le droit de parler à la presse.

En attente de pouvoir voyager

Yousef Abed un pompier de 24 ans, est l’une des 500 personnes qui a été blessée lors d’échauffourées entre les factions rivales du Hamas et du Fatah qui se sont déroulés à Gaza du 9 au 14 juin.

Il a essayé mais n’a pas réussi de partir pour Ramallah (Cisjordanie) afin de se faire soigner à la suite de blessures par balles à la mâchoire et au genou.

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Yousef Abed, 24 ans : "Je suis en train de mourir et suis oublié de tous" - Photo : IRIN/Fares Akram

« Je suis allé à Erez à la fin des incidents. Pendant que nous étions au passage, des clashes ont eu lieu entre les Israéliens et des militants du Hamas » raconte Abed dans son lit à l’hôpital Shifa.

De même, Hekmet Baker (22 ans) a été pris pour cible par des militants à cause de ses affiliations politiques présumées. Il a été gravement blessé au foie et aux reins.

« Je suis en train de mourir et suis oublié de tous » dit-il.

Son frère continue à faire pression sur les officiels de l’hôpital pour sécuriser son transfert vers un hôpital hors de Gaza où il pourrait recevoir un traitement approprié.

Assistance alimentaire

Alors que la nourriture continue à arriver à Gaza, les habitants sont toujours confrontés à des grandes difficultés.

Le PAM (Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies) dit que même si la situation s’est améliorée, les besoins quotidiens de consommation ne sont toujours pas satisfaits.

« Le stock des denrées de base à Gaza inquiète toujours le PAM et nous continuons à surveiller de près la situation » dit Kirstie Campbell, une porte-parole de l’agence.

De plus, comme les Palestiniens de Gaza ne peuvent pas exporter leurs marchandises à cause des fermetures de frontières, le pouvoir d’achat des habitants a baissé. Près de 85% de la population vit sous le seuil de pauvreté (inférieur à 2 euros par jour)

Cela affecte leur capacité d’acheter les vivres de base telle que l’eau potable, le combustible et le savon.

Transfert d’argent en espèces

Le 1er juillet, les officiels palestiniens ont confirmé avoir reçu environ 117 millions $ d’Israël sur une somme estimée à 600 millions $ de recettes fiscales retenues qu’Israël avait refusé de transférer quand le Hamas était entré dans le gouvernement de l’Autorité Palestinienne.

Le cabinet israélien a autorisé ce transfert quand le président palestinien Mahmoud Abbas a mis en place un gouvernement d’urgence basé en Cisjordanie, gouvernement sans participation du Hamas.

Les observateurs palestiniens disent qu’une partie raisonnable de l’argent servira à payer les fonctionnaires qui n’ont pas reçu régulièrement leurs salaires depuis plus d’une année.

4 juillet 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduction : Ana Cléja