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Irak-Syrie : le sort des réfugiés palestiniens dans les camps frontaliers empire
vendredi 29 juin 2007 - IRIN

Damas/Bagdad - Le sort des réfugiés palestiniens qui fuient la violence en Irak et qui se retrouvent coincés dans des camps sur la frontière syro/iraquienne, continue à se détériorer alors que la chaleur de l’été s’intensifie et qu’aucune solution n’est en vue.

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Des centaines de familles palestiniennes restent bloquées à la frontière entre l’Irak et la Syrie - Photo : IRIN

Il y a actuellement trois camps accueillant des réfugiés palestiniens : un camp du côté syrien de la frontière, un dans un « no-man’s land » et le troisième du côté iraquien de la frontière.

Alors que la chaleur de l’été s’intensifie avec des températures atteignant 50°, les conditions de vie dans le désert sont devenues de plus en plus dangereuses à cause des serpents, des scorpions et des tempêtes de sable.

« Il fait très très chaud et les gens deviennent très nerveux et perturbés » dit un Palestinien dans le camp d’Al-Tanf situé dans le no-man’s land entre l’Irak et la Syrie. « Nous ne pouvons pas vivre ici, c’est trop dur. Nous avons besoin d’aide et surtout de ventilateurs ».

« Les enfants surtout sont en train de développer des maladies qu’ils n’avaient jamais eu auparavant à cause de la forte chaleur et des tempêtes de sable » dit Sybella Wilkes, une porte-parole de l’UNHCR (UN High Commissionner for Refugees) en Syrie. Les réfugiés sont de plus en plus désespérés.

« Le moral dans le camp est très bas et cela va en s’empirant » dit Wilkes. Mais néanmoins, les conditions dans le camp d’Al-Tanf sont meilleures que dans le camp voisin d’Al-Walid du côté iraquien de la frontière. Alors que les 389 réfugiés d’Al-Tanf dépendent entièrement de l’aide humanitaire, leurs besoins de base y compris la nourriture et l’aide médicale ainsi qu’un environnement sûr sont pourvus par l’UNHCR.

Un troisième camp, Al-Hol dans le nord-est de la Syrie, accueille 300 autres réfugiés. Mais les conditions à Al-Hol sont beaucoup mieux principalement parce que les réfugiés ont le droit d’entrer en Syrie et ne sont donc pas coincés dans un no-man’s land comme à Al-Tanf.

Le camp d’Al-Tanf

Cela fait plus d’un an que les réfugiés ont été confinés dans le camp d’Al-Tanf sans aucune solution en vue.

Lors d’une déclaration le 26 juin, l’UNHCR a rapporté que des soins médicaux urgents ainsi qu’une solution humanitaire immédiate étaient indispensables pour les réfugiés qui avaient échoué dans les camps sur la frontière irako/syrienne.

« La situation de plus de 1.400 Palestiniens se détériore de jour en jour. Nous pressons les pays dans la région -et même plus loin- d’aider à mettre fin à leur souffrance » a déclaré la porte-parole de l’UNHCR, Jennifer Pagonis.

Le camp d’Al-Walid
(Suite de la déclaration de l’UNHCR)

La semaine dernière, une équipe de l’UNHCR a visité le camp d’Al-Walid sur le côté iraquien de la frontière et a identifié 4 enfants et 1 jeune homme qui avaient un besoin urgent de soins médicaux.

L’UNHCR a mis en place une petite infirmerie à Al-Walid et l’équipe en visite a apporté une provision d’un mois de multivitamines pour 120 enfants et a distribué 300 parasols de protection. « Mais ceux qui sont gravement malades et qui risquent de mourir, ont besoin d’être soignés dans un hôpital ».

Les Palestiniens ont aussi été menacés la semaine dernière par des groupes armés locaux.

Les officiels de la sécurité et de la santé dans la ville occidentale de Ramadi où se trouve le camp d’Al-Walid, ont déclaré qu’ils n’avaient pas assez de moyens pour aider les Palestiniens échoués.

« Nous n’avons pas assez de policiers et de troupes armées qui puissent être envoyés sur les frontières afin de protéger leurs camps » a dit un officier de police de Ramadi qui a demandé l’anonymat par peur de représailles des militants.

« Quelques soient les forces envoyées là-bas, elles auront des problèmes avec les militants étant donné que ces derniers parcourent le désert nuit et jour » ajouta-t-il.

Le docteur Ahmed al-Dulami de l’hôpital général de Ramadi raconte que l’administration sanitaire de la ville n’a pas « d’ambulances ou de personnel à perdre ».

Les réfugiés ont de plus en plus peur et sont frustrés, piégés au milieu de nulle part » dit Pagonis.

La famille coincée sur la frontière

Mukhlis Khalid Mohammed, un réfugié palestinien de 62 ans à Bagdad, dit que sa famille a échoué sur la frontière avec la Syrie depuis janvier dernier et que la dernière fois qu’il a eu de leur nouvelle c’était au mois de mai.

« Leur lettre, qui a été envoyée par un chauffeur de taxi, racontait de nombreuses tragédies car leurs conditions de vie sont très dures (surtout pour les enfants) mais nous sommes convaincus qu’il vaut mieux vivre là-bas que de vivre dans la terreur à Bagdad » raconte Mohammed.

27 juin 2007 - IRIN - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduction : Ana Cléja