Egypte - Territoires occupés : les habitants de Gaza bloqués sur la frontière de Rafah et dans des villes du nord Sinaï

Le Caire - Selon les organismes d’aide, jusqu’à 2.500 habitants de la Bande de Gaza sont coincés du côté égyptien du passage frontalier de Rafah et dans les villes d’el-Arish et de Rafah dans le gouvernorat du Sinaï nord.

Palestiniens atttendant de pouvoir traverser le poste-frontière de Rafah pour aller en Egypte - février 2007

La zone frontalière entre l’Egypte et les territoires palestiniens occupés qui a été interdite aux journalistes et aux touristes après l’escalade de la violence à Gaza, continue d’accueillir des Palestiniens qui ne peuvent ni traverser pour rejoindre leur territoire d’origine ni retourner au Caire. Beaucoup de ces voyageurs essayent de revenir après avoir suivi un traitement médical dans la capitale égyptienne.

Rula Khalafawi, la porte-parole de l’UNRWA au Caire, dit que près de 1.000 personnes sont coincées au check-point frontalier même et n’ont pas les moyens de se payer un logement dans les villes voisines de Rafah ou d’el-Arish.

« Elles ont peur de quitter la frontière au cas où celle-ci s’ouvre et de plus, elles n’ont pas d’argent pour les hôtels. Elles sont là, toutes seules, dans le désert » dit Khalafawi.

La frontière de Rafah a été fréquemment fermée par les autorités israéliennes depuis que les violences ont éclatées dans la Bande de Gaza durant l’été 2006. Des combats récents entre factions ont provoqué depuis le 9 juin la fermeture du passage frontalier pédestre qui est un lien vital pour les habitants de Gaza qui sont à la recherche d’un emploi, d’un traitement médical ou d’éducation hors du territoire.

Les 1.500 Palestiniens restants sont hébergés dans des locaux commerciaux à el-Arish et Rafah et, selon l’UNRWA, cherchent de l’aide de la part du gouvernement égyptien.

Le nombre de personnes sur la frontière est contesté

Le Croissant Rouge égyptien et le bureau Service d’Information de l’Etat Egyptien (SIS) à Rafah contestent l’estimation de l’UNRWA et nient que des Palestiniens soient sans-abris dans le poste frontalier même.

Mohammed Abdullah, le directeur des affaires palestiniennes pour le Croissant Rouge égyptien, a dit à IRIN qu’il n’y avait pas de voyageurs au poste frontalier même et que « les gens étaient libres d’aller soit au Caire soit à Alexandrie suivant le statut de leur carte d’identité ».

Les officiels du SIS ont dit à IRIN qu’il y avait jusqu’à 4.500 Palestiniens dans les deux villes.

Alors que la situation humanitaire des Palestiniens qui attendent d’aller à Gaza reste floue, l’UNRWA a déclaré qu’elle émettra bientôt une demande directe au Croissant Rouge égyptien, son partenaire local, pour que celui-ci fournisse des abris et autre assistance aux habitants de Gaza échoués.

Une concentration de Palestiniens du côté égyptien du passage frontalier de Rafah était déjà survenue l’année dernière quand 5.000 personnes avaient été bloquées à un moment donné à cause de fermetures des passages frontaliers.