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Il faut sauver la vie de Muhammad Qid, sur le point de mourir après plus de 70 jours de grève de la faim !
jeudi 4 février 2016 - Charlotte Silver
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Des Palestiniens dans la ville de Naplouse en Cisjordanie occupée, prennent part à une manifestation le 3 février en solidarité avec le journaliste Mohammed al-Qiq qui est sur le point de mourir, après plus de 70 jours de grève de la faim alors qu’il est détenu en Israël - Photo : APA/Nedal Eshtayah

Al-Qiq, âgé de 33 ans et le père de deux enfants, est un journaliste de l’agence de presse saoudienne Al-Majd.

Lors d’une réunion ce mercredi, le comité d’éthique de l’hôpital HaEmek dans la ville d’Afula a conclu que al-Qiq pouvait mourir à tout moment et que ses organes vitaux pouvaient cesser de fonctionner, a rapporté l’agence de nouvelles officielle palestinienne Wafa.

Pendant ce temps, Robert Piper, le coordonnateur des Nations Unies pour l’aide humanitaire et l’aide au développement, est la dernière figure internationale à avoir appelé Israël à inculper ou à libérer al-Qiq, ainsi que les centaines d’autres Palestiniens détenus sans inculpation ni jugement.

« Je suis profondément préoccupé par la pratique continue de la détention administrative dans les prisons israéliennes et les centres de détention », a déclaré Piper.

« En particulier, je suis alarmé par la détérioration rapide de la santé du détenu administratif palestinien, Mohammed Al-Qiq, qui est en grève de la faim pour protester contre le caractère arbitraire de sa détention et les mauvais traitements. »

Piper a également exigé que toutes les allégations de mauvais traitements soient l’objet d’une enquête indépendante.

« La liberté ou la mort »

Le comité d’éthique de l’hôpital, composée de neuf médecins, a déclaré qu’il ne nourrirait pas al-Qiq de force.

« Tout traitement est effectué sous réserve des lois de l’État et en prenant l’éthique médicale en compte », a déclaré le comité.

Bien que al-Qiq ne puisse plus parler et ait perdu une grande partie de son audition, il est toujours conscient et refuse tout traitement médical.

La loi israélienne sur les droits des patients et plusieurs déclarations internationales exigent un consentement informé avant qu’une personne puisse se voir administré un traitement médical.

La déclaration de Tokyo de l’Association médicale mondiale, par exemple, interdit aux médecins de prendre part à la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants à l’encontre des personnes détenues, y compris l’alimentation forcée de quiconque contre sa volonté.

Le mois dernier, l’hôpital a traité al-Qiq de force pendant quatre jours consécutifs.

Les gardiens de prison à l’hôpital l’ont attaché à son lit et ont placé une intraveineuse dans son bras pour administrer des sels et minéraux contre sa volonté.

L’été dernier, le parlement israélien a légalisé le gavage des grévistes de la faim, mais la loi n’a pas encore été appliquée.

Dans une interview avec Al-Jazeera, la femme de al-Qiq, Fayha Shalash, a déclaré que son mari avait signé un document refusant tout traitement médical, même s’il perdait conscience.

« Sa décision est très claire : soit il est libre soit il meurt, et pas entre les deux », a déclaré Shalash.

Aucune accusation

Al-Qiq a été enlevé le 21 novembre et placé pour six mois en détention administrative, après trois semaines d’interrogatoire.

Ceci est une pratique courante utilisée par Israël pour emprisonner les gens, presque toujours des Palestiniens, sans inculpation ni jugement. Et cette détention est renouvelable indéfiniment.

Il n’y a actuellement 660 Palestiniens en détention administrative.

La semaine dernière, la Haute Cour d’Israël a décidé de maintenir al-Qiq en garde à vue, mais a ordonné l’hôpital de fournir des rapports quotidiens sur son état de santé.

Le tribunal de grande instance soit normalement examiner la détention d’al-Qiq jeudi après-midi.

À l’audience de la semaine dernière, le président Elyakim Rubinstein a énuméré les soupçons des procureurs militaires israéliens contre Al-Qiq : « La participation à l’activité militaire récente, dans les opérations de Kutla Islamiya [le mouvement étudiant Hamas] à l’Université de Birzeit, et le contact militaire avec des agents dans la bande de Gaza. »

Shalash a déclaré à Al Jazeera que pendant les d’interrogatoires d’al-Qiq, les soldats faisaient pression sur son mari pour avouer l’incitation [à la haine] dans les médias. Elle a dit que ce ne fut qu’après qu’il ait refusé d’avouer cela qu’ils ont commencé à l’accuser d’implication avec le mouvement Hamas, qu’Israël considère comme illégal.

Israël a déjà auparavant enlevé et accusé al-Qiq à trois reprises, et l’Autorité palestinienne l’a détenu deux fois pour des périodes d’un mois.

« Il avait été mis en accusation et il a servi son temps en prison. Mais cette fois, il ressent son arrestation comme tout à fait illégale. Il n’y a pas de charges contre lui, pas de véritable raison de l’emprisonner », a déclaré Shalash.

Prisonniers jordaniens en grève

Par ailleurs, le Service pénitentiaire d’Israël a annoncé qu’il transférera le ressortissant jordanien Akram Zuhra aux autorités jordaniennes, après que Zuhra ait mené une grève de la faim pour demander sa libération après avoir purgé sa peine de 16 ans.

Zuhra a lancé sa grève de la faim le 23 janvier.

Pendant ce temps, les autorités israéliennes refusent de transférer en Jordanie le prisonnier gréviste de la faim Abdullah Abu Jaber.

Abu Jaber, également de nationalité jordanienne, a été condamné à 20 ans de prison en 2000 pour avoir prétendument fait exploser une bombe dans un bus à Tel Aviv.

Il a lancé sa grève de la faim le 22 novembre, la suspendant pendant trois jours en décembre, pour exiger qu’il soit autorisé à terminer de purger sa peine en Jordanie.

Il exige aussi aujourd’hui les visites familiales et le contact avec l’ambassadeur de Jordanie.

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* Charlotte Silver est une journaliste américaine indépendante à San Francisco, précédemment basée en Cisjordanie.

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4 février 2016 - The Electronic Intifada - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.eu