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Israël construit un musée sur l’emplacement d’un cimetière palestinien !
samedi 13 décembre 2014 - Al-Akhbar
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Israël démolit des habitations palestiniennes dans le camp de réfugiés de Shuafat à Jérusalem sous occupation, le 3 novembre 2014 - Photo : Anadolu/Salih Zeki Fazlıoğlu

Le chef de la commission de conservation des cimetières musulmans, Mustafa Abu Zahra, a fait savoir que de grosses machines versaient du béton armé dans le cimetière de Mamilla en vue de la construction dudit musée. Et d’ajouter, que le musée en question constituait une grave atteinte au patrimoine musulman et à l’histoire de Jérusalem puisqu’il sera construit sur les vestiges de “nos martyrs, nos grands-parents et parents”. Selon Abu Zahra, le projet avait été lancé en 2001 par le Centre Simon Wiesenthal basé en Californie en coopération avec la municipalité de Jérusalem et d’autres ministères israéliens. À l’époque, 12 dunams (trois acres) de terre du cimetière avaient alors été confisqués.

En 2014, Israël a démoli plus de 543 habitations palestiniennes et déplacé au moins 1266 personnes, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA). De son côté, le Comité israélien contre les démolitions de maisons estime le nombre d’habitations palestiniennes démolies par les autorités israéliennes depuis 1967 à environ 27 000 en Cisjordanie.

Les Palestiniens de Jérusalem sont victimes de discrimination dans tous les aspects de la vie, y compris le logement, l’emploi et les services, et bien qu’ils vivent sur le territoire annexé unilatéralement par Israël, ils n’ont pas droit à la citoyenneté, ils sont plutôt classés uniquement comme « résidents » dont le permis peut être révoqué s’il s’éloignent de la ville pour quelques années. Outre la démolition de biens palestiniens, les autorités israéliennes ont permis aux colons sionistes de prendre le contrôle des maisons palestiniennes, ainsi que des terres palestiniennes confisquées, et ont annoncé des plans pour construire des milliers de colonies strictement réservées aux colons israéliens.

Mercredi, les autorités israéliennes ont déclaré une vaste zone de terres privées palestiniennes dans la vallée du nord de la Jordanie zone militaire fermée en préparation à la confiscation de celle-ci, affirmait un officiel. Par ailleurs, le gouverneur du district de Tubas, Ribhi al-Khandaqji, a indiqué dans un communiqué que la terre était située dans le quartier d’Ein al-Sakut et mesurait environ 10 000 dunams (2500 acres).

La communiqué affirme que al-Khandaqji s’est rendu dans la zone en question accompagné des propriétaires fonciers, des fonctionnaires du ministère de l’Agriculture, et des organisations des droits de l’Homme, mais que les autorités israéliennes avaient déclaré le secteur zone militaire fermée, empêchant les tracteurs de labourer la terre.

Les forces israéliennes ont également donné des ordres pour confisquer 321,3 dunams (80 acres) de terres des villages de Beit Ur At-Tahta, Ein Arek et Beituniya à l’ouest de Ramallah. Le chef du conseil local de Beit Ur al-Fouqa, Rami Alawi, a déclaré que les autorités israéliennes avaient qualifié la confiscation des terres palestiniennes comme cruciale pour des « raisons de sécurité », une excuse « bidon » selon Alawi, accusant les Israéliens de « voler » une terre avec « des dizaines de milliers d’oliviers plantés ».

L’ordre de confiscation menace également de fermer une rue vitale créée par les Israéliens pour remplacer la route 433 et relier les villages de l’ouest de Ramallah et la ville. La route 433 avait été construite sur des milliers de dunams de terres de Ramallah, et les Palestiniens ont été interdits de l’utiliser à la suite de la Seconde Intifada. Un itinéraire alternatif avait alors été créé pour les relier à la ville de Ramallah. Alawi affirme que cette décision « ambiguë » va étendre le siège des villages qui sont déjà entourés par un camp militaire d’un côté et une colonie israélienne illégale de l’autre.

Les racines du conflit israélo-palestinien remontent à 1917, lorsque le gouvernement britannique avait appelé, dans la désormais célèbre « Déclaration Balfour », à « l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif ». Israël a occupé Jérusalem-Est et la Cisjordanie lors de la guerre de 1967 au Moyen-Orient. Plus tard, en 1980, Israël a annexé la ville sainte la déclarant capitale de l’État sioniste auto-proclamé – action jamais reconnue par la communauté internationale.

En Novembre 1988, les responsables palestiniens dirigés par Arafat annonçaient l’existence d’un État de Palestine à l’intérieur des frontières de 1967 et la croyance [de l’Autorité palestinienne] en “un règlement des différends internationaux et régionaux par des moyens pacifiques, conformément à la Charte et aux résolutions des Nations Unies”. Annoncé comme un « compromis historique », le geste avait laissé l’impression que les Palestiniens seraient d’accord pour accepter seulement 22% (devenus 17% après la vague de construction massive de colonies israéliennes) de la Palestine historique, en échange de la paix avec Israël !

Le mois dernier, au 26e anniversaire de la signature du traité, l’OLP déclarait dans un communiqué que, malgré le “compromis” de 1988, Israël avait échoué à être « un partenaire pour la paix », ajoutant que l’expansion de la colonisation israélienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza a estompé la perspective d’une solution à deux États. Israël a répondu en colonisant encore plus de terres et en renforçant son contrôle sur la Cisjordanie occupée, y compris Jérusalem-Est, ainsi que sur la bande de Gaza. « La possibilité d’une solution à deux États est en train de disparaître rapidement », affirme le communiqué.

Selon l’OLP, entre 1989 et 2014, le nombre de colons israéliens sur le territoire palestinien est passé de 189 900 à près de 600 000. Les colonies sont implantées entre et autour des villes et villages palestiniens, rendant presque impossible un état [palestinien] contigu.

Tout au long des années1990 et 2000, les dirigeants palestiniens ont cherché à créer des institutions d’État malgré l’absence d’un État réel, conduisant à l’élaboration d’un dispositif de sécurité et une bureaucratie palestinienne sous une tutelle américaine.

Alors que les grandes villes palestiniennes se sont largement développées dans les 26 ans suivant « l’indépendance », la confiscation israélienne des terres dans les régions frontalières s’est poursuivie sans relâche. Selon un rapport de l’ONU publié la semaine dernière, l’Autorité palestinienne a perdu au moins 310 millions de dollars en douane et en taxe de vente en 2011 à la suite de l’importation en provenance ou à travers les territoires occupés par Israël. L’année dernière, la Banque mondiale a estimé que le contrôle israélien sur la zone C (61% de la Cisjordanie sous contrôle militaire israélien complet) coûtait à l’économie palestinienne autour de 3,4 milliards de dollars annuellement, ou plus d’un tiers du PIB de l’Autorité palestinienne.

La Palestine cherche à faire voter une résolution de l’ONU exigeant le retrait israélien

La Palestine tente de faire voter une résolution de l’ONU qui fixerait un calendrier pour mettre fin à l’occupation post-1967 en fin d’année, déclarait mardi le négociateur en chef Saeb Erakat. Les remarques de M. Erakat surviennent après que plusieurs parlements européens aient pressé leurs gouvernements de reconnaître pleinement un État palestinien, puisque les perspectives d’une reprise des pourparlers de paix avec Israël semblaient mornes. “Nous sommes au Conseil de sécurité de l’ONU maintenant, aujourd’hui. Nous poursuivons notre consultation. Nous voulons une résolution du Conseil de sécurité qui permettra de préserver la solution à deux États”, a déclaré M. Erakat aux journalistes étrangers présents près de la ville palestinienne de Bethléem.

« Nous voulons un calendrier précis pour mettre fin à l’occupation. De nombreux pays au Conseil de sécurité nous ont beaucoup aidé », a-t-il ajouté, se référant aux récents votes des députés britanniques, français et espagnols en faveur de la reconnaissance symbolique de la Palestine comme État. « Nous espérons atteindre cette résolution avant la fin du mois, avant Noël à vrai dire », a-t-il ajouté.

L’Autorité palestinienne s’est fixé le moi de Novembre 2016 comme date limite pour qu’Israël achève son retrait des territoires occupés lors de la guerre des Six Jours en 1967, et l’établissement d’une solution à deux États. Erekat a déclaré que les dirigeants palestiniens avaient discuté ce processus avec d’autres pays arabes.

Par ailleurs, les États-Unis ont réitéré leur opposition à ce qu’ils considèrent comme des mesures palestiniennes unilatérales qui contournent les pourparlers de paix avec Israël. Mais les négociations ne semblent pas reprendre, surtout après avoir échoué dans un tour de récriminations en Avril dernier malgré une supervision diplomatique concertée par le secrétaire d’État américain John Kerry. M. Erakat a exprimé le souhait de la Palestine de ne pas voir les États-Unis opposer leur veto à la résolution, mais que s’ils le faisaient, « le président de l’Autorité palestinienne (Mahmoud) Abbas signera immédiatement les 22 conventions » assurant l’adhésion de la Palestine à la Cour pénale internationale, à travers laquelle il a menacé de poursuivre Israël pour crimes de guerre.

Il est à noter que de nombreux militants pro-palestiniens plaident en faveur d’une solution à un seul État donnant les mêmes droits à tous les citoyens, affirmant que la création d’un État palestinien aux côtés d’Israël ne serait pas durable. Et d’ajouter, que la solution à deux États, qui est la seule option envisagée par les acteurs internationaux, ne mettra pas fin à la discrimination existante, ni n’effacera les tensions économiques et militaires.

11 décembre 2014 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction de l’anglais : Ali Saad