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Khaled Meshaal : « Le cœur de la question palestinienne, c’est l’occupation »
dimanche 18 janvier 2015 - Ibrahim Hewitt
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Khaled Meshaal, responsable du bureau politique du mouvement Hamas

Il pourrait, je suppose, en avoir été de même pour les journalistes rencontrant Nelson Mandela quand les politiciens en Grande-Bretagne et en Amérique, par exemple, l’appelaient un terroriste qui « devrait être abattu » (selon Teddy Taylor, un député britannique, au milieu des années 80), tandis que pour la plupart dans le monde, Mandelal était un combattant de la liberté admiré et encouragé.

Le responsable du bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal, va-t-il passer de l’état de pécheur à celui de saint ? Le temps nous le dira, mais en constatant que le Mouvement de résistance islamique a été décrit la semaine dernière dans la deuxième chambre de la Grande-Bretagne par le vicomte Slim comme « l’une des organisations terroristes les plus méchantes et les plus vicieuses dans le monde », il semble que il y ait beaucoup de retard à rattraper. Convaincre les gens comme John Slim que la résistance contre l’occupation israélienne par les Palestiniens « par tous les moyens » n’est pas seulement un droit pour un peuple sous occupation, mais aussi, selon Meshaal, un « devoir », est susceptible de demander encore de grands efforts. La lutte, cependant, est ce que les Palestiniens ont toujours connu depuis plus de 100 ans.

J’ai rencontré le dirigeant du Hamas dans son bureau à Doha, un peu par hasard, le jour du 97e anniversaire de l’infâme Déclaration Balfour. C’est par ce document, qui n’avait strictement aucune base juridique, que le gouvernement britannique a en effet signalé son intention de donner la terre palestinienne au mouvement sioniste pour y établir un « foyer national pour le peuple juif ».

Meshaal est à la fois modeste et charmant, et bien qu’il serait sans doute surpris d’être comparé à Mandela, il partage les qualités du grand combattant de la liberté africaine. Comme Mandela, le charme de Meshaal masque une détermination inébranlable de conquérir la liberté pour son peuple et de le libérer d’une injuste oppression. Les critiques comme celles du vicomte Slim l’indiffèrent et lui font hausser les épaules. Néanmoins, il a admis dans son livre « La pensée politique du Mouvement de résistance islamique Hamas » (MEMO Publishers, 2013) qu’il est nécessaire de présenter le mouvement et ses buts « correctement ».

Né à Silwad à Jérusalem, en mai 1956, Khaled Mechaal a vécu en exil depuis la guerre de 1967 lancée à l’initiative des Israéliens contre l’Égypte. Il a vécu au Koweït, en Jordanie, en Syrie et maintenant au Qatar. Il a rejoint les Frères musulmans en 1971 pour ensuite rejoindre son rejeton nouvellement formé, le Hamas en 1987, et il a été répertorié comme la 18e figure « la plus influente » dans le monde par le New Statesman en 2010. Il a plus de raisons que quiconque de ne pas faire confiance à l’actuel Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu comme « partenaire pour la paix ». En Septembre 1997, pendant le premier mandat de Netanyahou au pouvoir, celui-ci a ordonné à l’agence de sécurité israélienne, le Mossad, d’assassiner Meshaal dans Amman, la capitale jordanienne. L’intervention personnelle de feu le roi Hussein a forcé les Israéliens à fournir l’antidote pour le poison qui avait été injecté à Meshaal par des agents du Mossad.

La politique, paraît-il, a été sa vie. Alors pourquoi a-t-il choisi cette voie quand, clairement, en tant que diplômé en physique, il avait d’autres options à portée de la main ? « Je n’ai pas choisi cette cause pour la politique en soi, mais simplement parce que la politique est pour beaucoup une partie de la lutte pour la libération et l’autodétermination. La lutte politique est une partie intégrante de l’ensemble de la lutte contre l’occupation israélienne. Les actions armées, politiques et diplomatiques se complètent dans le cadre légitime de la lutte ’par tous les moyens disponibles’ pour mettre fin à l’occupation. »

La lutte contre l’occupation israélienne de la Palestine depuis 1948, et non 1967, est au cœur des raisons de Meshaal pour s’être impliqué à un tel niveau dans le mouvement de résistance. En effet, dit-il, c’est « la question centrale ». Bien que la communauté internationale sous la forme du Quatuor pour le Moyen-Orient - composé des Nations Unies, des États-Unis, de l’UE et de la Russie - ait dit que la reconnaissance d’Israël par le Hamas est une condition préalable à un certain degré de normalisation avec le mouvement, Meshaal estime que ce groupe part du mauvais pied pour avancer vers la paix. « Le problème ne provient pas du Hamas qui refuse de reconnaître l’usurpateur des droits des Palestiniens qui occupe la terre palestinienne. [Le problème] est l’occupation elle-même. »

Il estime qu’il est « injuste et irréaliste » d’imposer une telle condition préalable. « C’est la mauvaise façon de résoudre le conflit », insiste Meshaal. « Nous sommes victimes de l’occupation israélienne et nous avons le droit légitime de nous libérer de cette occupation. Est-il juste, ou même légal, d’exiger que les victimes du crime de nettoyage ethnique, du déplacement et de l’occupation reconnaissent les droits de l’occupant à commettre ces crimes, ce qui est le résultat logique de la reconnaissance de l’État d’Israël ? Cela revient à donner de la légitimité aux crimes que [cet État] a commis depuis sa création. »

La reconnaissance officielle est normalement faite entre les États et le Hamas est un mouvement populaire, pas un État. En outre, Israël reconnaît-il le droit du Hamas de mener la résistance palestinienne contre l’occupation militaire ? Certainement pas, et pas plus que le principal soutien d’Israël, les États-Unis et les autres membres du Quatuor ! « Les États-Unis et d’autres puissances importantes dans le monde n’ont pas aidé les Palestiniens pour mettre fin à l’occupation qui est au cœur du problème », souligne M. Meshaal. Il doute que cela fasse des États-Unis le bon interlocuteur pour un processus de paix désormais discrédité. Il n’est pas le seul à penser de cette façon. Considérer l’État de Washington comme un « honnête courtier » aujourd’hui est devenu impossible en raison de son soutien sans faille à Israël, quelle qu’en soit la raison.

Toutefois, l’offre d’une trêve à long terme - une hudna - faite par le Hamas à l’État d’Israël n’était-elle pas une reconnaissance de facto de l’existence de cet État ? Il est prompt à me répondre que l’offre n’était pas la reconnaissance du droit de cet État à exister sur une terre appartenant à d’autres - les Palestiniens. Meshaal avait dit à l’ancien président américain Jimmy Carter en 2008 que l’offre d’une hudna de 10 ans était sur la table, à condition d’un retrait d’Israël aux frontières de 1967, et que cette « preuve de la reconnaissance » n’était rien de plus.

Meshaal a déjà expliqué que le Hamas favorisait une « approche graduelle » pour résoudre le conflit qui ravage la région. Ainsi, une trêve à long terme ferait-elle partie d’une série d’initiatives ? « La hudna a été offert comme une première étape dans ce processus, mais elle a été rejetée par Israël. C’est une indication claire que le problème c’est Israël, pas le Hamas ou les Palestiniens. »

Le raisonnement qui sous-tend la hudna - proposée également par Cheikh Ahmed Yassine, le fondateur du Hamas, qui avait suggéré une trêve de 50 ans - c’est que cela laisse le temps aux deux peuples des deux côtés de vivre et de travailler ensemble avant de prendre des décisions sur un « statut final ». Il a été dit que la période de la hudna permettrait aussi pour ceux qui ont « un sérieux bagage » de moins participer aux étapes cruciales. Lorsque Israël a assassiné le cheikh Yassin alors qu’il quittait une mosquée après la prière du matin en mars 2004, Jack Straw , alors ministre des Affaires étrangères britannique, avait déclaré que bien qu’Israël a le droit de se défendre contre le terrorisme, « il n’a pas le droit de se lancer dans ce genre d’homicide illégal et nous le condamnons. Il est inacceptable, injustifié, et très peu susceptible d’atteindre ses objectifs ». Le Secrétaire général des Nations Unies de l’époque, Kofi Annan, avait également condamné l’assassinat comme l’ont fait un certain nombre d’États membres des Nations Unies.

« Néanmoins », poursuit M. Meshaal, « en tant qu’organisation palestinienne, le Hamas est en accord avec les autres organisations sur l’objectif initial qui est un État souverain et indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem comme capitale et le droit au retour pour les réfugiés. » C’est ce sur quoi s’active le mouvement, et rien dans ces objectifs ne contredit les lois et les conventions internationales. En effet, leur réalisation rempliraient les conditions de nombreuses résolutions des Nations Unies.

>Toutefois, Israël affirme catégoriquement que si les réfugiés palestiniens et leurs descendants étaient autorisés à revenir dans la Palestine historique, ce serait alors la fin de « l’État juif » autoproclamé. Cela n’a rien de surprenant pour le dirigeant du Hamas qui est convaincu que « le fer de lance civilisationnel dans la région » n’est rien de moins qu’un projet colonial, et qu’Israël, dans tous les cas, n’a qu’une espérance de vie limitée. J’ai demandé si c’était de cela dont il était question dans les critiques qui disent que le mouvement Hamas veut « rayer Israël de la carte » ?

« Nous avons proposé une trêve qui a été rejetée par Israël, » répond Meshaal. « Toutes les factions [palestiniennes] ont convenu d’établir un État sur les frontières de 1967 avec Jérusalem comme capitale et le retour des réfugiés. Cela a été rejeté par Israël, et le monde n’a pas pris [cette proposition] au sérieux. Mais nous travaillons avec tous les factions. Le fait qu’Israël n’a pas d’avenir a été suggéré par les groupes de réflexion d’autres pays (y compris, par exemple, la Russie) et même des intellectuels israéliens. Pourquoi ? Parce que c’est un État construit sur le vol des terres, les agressions contre autrui, l’effusion de sang, le terrorisme et la violence ».

Citant un sondage qui a révélé que 59% des citoyens britanniques pensent qu’Israël est la plus grande menace à la paix mondiale, il ajoute que cela se reflète dans le monde entier.

« En regardant la question du point de vue des puissances mondiales », poursuit-il. « Il est clair qu’ils utilisent Israël comme un outil colonial pour imposer leur hégémonie sur le Moyen-Orient. Mais les choses sont en train de changer. Ils peuvent voir maintenant que cet outil colonial est en train de perdre de sa valeur. Ils sont plus conscients du fait que cette entité est un fardeau moral et politique, surtout après ses guerres contre Gaza. »

À ce stade Meshaal utilise le terme « holocauste ». A-t-il vraiment dit ça ? Il l’a fait et il l’assume. Le dirigeant du Hamas voit une grande ironie dans le fait que l’Occident était désireux d’aider les Juifs d’Europe à échapper à Hitler et aux nazis pendant et après la deuxième guerre mondiale, « mais il fournit maintenant les moyens à Israël de commettre son propre holocauste contre les Palestiniens. »

Il s’agit d’une accusation grave, et qu’il fait avec la conviction absolue que ses concitoyens sont confrontés à un autre génocide aux proportions massives. Non pas, il faut le reconnaître, à travers une reproduction directe de l’assassinat industrialisé des Juifs d’Europe et d’autres par les Allemands et leurs alliés, mais dans la façon dont les outils du complexe militaro-industriel moderne occidental sont utilisés contre les civils palestiniens, puis vendus dans des foires sur les armements sur la base que ces armes et munitions ont été « testées sur le terrain, » sur des êtres humains et leurs maisons. Le fait que la vie des Palestiniens semble n’avoir strictement aucune valeur dans ces pratiques obscènes, est la preuve, estime-t-il, de l’intention génocidaire des Israéliens et de leurs partisans.

Pour Meshaal, la question « Israël-Palestine » est certainement beaucoup plus large, notamment en raison de la participation directe et indirecte des autres pays derrière Israël. Je demande si cela inclut les pays arabes, dans la mesure où il a dit précédemment que les menaces de « l’expansionnisme colonial d’Israël ... vont bien au-delà des frontières de la Palestine historique » et que le conflit concerne « tout le monde arabe et islamique ». Qu’il y ait eu une « trahison arabe des Palestiniens », et « une faible diplomatie arabe » n’a certainement que rendu les choses plus difficiles, mais Meshaal est clair sur le fait qu’Israël doit être « remis en question par une réponse arabe, islamique et humanitaire ». Certains gouvernements arabes peuvent être dans le même camp qu’Israël mais les peuples de la région ont des opinions différentes.

Y a-t-il une « nation arabe » qui puisse répondre ? Étant donné que les États arabes ont eu des décennies pour agir contre l’État d’Israël mais ont généralement évité de de faire quoi que ce soit, préférant leurs bonnes relations avec les États-Unis, vont-ils un jour faire quelque chose de positif pour les Palestiniens ?

« La nation arabe (la Oumma) est une réalité historique, mais elle est faible et fragmentée », répond Meshaal sans hésiter. « Les puissances occidentales sont conscientes de l’importance géopolitique et du potentiel de la nation arabe et elles sont donc désireuses de la maintenir dans un état de faiblesse, et uniquement occupée par ses problèmes internes, les peuples se voyant interdits l’accès à la démocratie et à la liberté. La nation arabe souffre, et les Palestiniens souffrent encore plus parce que les Arabes forment l’arrière-plan stratégique des Palestiniens. C’est un fait, cependant, que la Oumma finira par se lever, Inch’ Allah [Si Dieu le veut], avec les Palestiniens. » Il fonde cette conviction sur l’expérience des luttes pour l’indépendance dans d’autres pays.

« Regardez à travers le monde. Tous les peuples qui ont combattu pour se libérer de l’occupation ont réussi dans leur lutte. Toutes les formes de colonialisme sont vouées à l’échec et toutes les nations qui travaillent dur pour l’auto-développement ont atteint leur but. C’est un processus de changement difficile et il faut du temps et des sacrifice, quel que soit le lieu. »

Il parle surtout de la Oumma arabe. Inclut-il dans la Oumma islamique la communauté mondiale des croyants ? « Elles se chevauchent et interagissent. »

Oubliant un moment la lutte politique pour la liberté, je demande si le Hamas avait été surpris d’avoir gagné les élections palestiniennes en 2006. « La participation du mouvement aux élections [qui a surpris beaucoup de gens] faisait partie de son choix d’avoir un rôle dans le système démocratique. Le Hamas était conscient de son soutien parmi les masses lorsque la décision de participer a été prise, et ce n’était donc pas une grande surprise d’avoir emporté [les élections], mais nous pensions pouvoir partager les responsabilités avec d’autres organisations. »

Les élections ont été décrites par les observateurs, y compris certains parlementaires britanniques, comme libres et équitables. Mais le résultat a cependant été rejeté par Israël et ses soutiens occidentaux, dont les États-Unis et le Royaume-Uni. La division politique qui a suivi était en grande partie le résultat des pressions politiques et financières occidentales sur le président de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, sur l’AP fonctionnant sous le contrôle de l’OLP/Fatah en Cisjordanie occupée et sur le gouvernement du Hamas - plus légitime, il faut bien le dire - dans la bande de Gaza. Ceci en dépit du fait que les Accords d’Oslo qui ont fondé l’Autorité, insistent pour que les deux territoires occupés soient traités comme une seule entité.

De nouvelles élections permettront-elles de surmonter cette division dommageable dans un proche avenir, dans le cadre de la réconciliation tant vantée entre le Hamas et le Fatah ?

« Il y a de nombreux aspects dans le processus de réconciliation, dont un concerne la planification pour les élections », dit Meshaal. « Les autres comprennent la réforme de l’OLP, la réconciliation sociale et le partenariat dans la prise de décision. » Si une élection a lieu demain, le Hamas gagnera-t-il à nouveau ? « Le Hamas peut dire que sa popularité est à un niveau élevé après la dernière guerre israélienne contre Gaza et le mouvement est prêt à participer à des élections libres et équitables. Il acceptera les résultats tant que le processus est libre, juste et transparent. »

Des doutes ont été exprimés sur cette probabilité étant donné que l’AP dirigée par Abbas fait son maximum pour empêcher le Hamas de s’affirmer comme une force politique en Cisjordanie, et les Israéliens continuent à emprisonner les membres élus du Conseil législatif palestinien. Une source au sein de la direction du Hamas a récemment déclaré qu’il est « difficile » de travailler en partenariat « quand vos partenaires sont en train de comploter contre vous. »

Est-ce pas une indication qu’il y a trop de groupes palestiniens dans le « leadership » et que cela ne sert qu’à compliquer les choses ? Ne serait-il pas mieux de parvenir à un État indépendant sous un même parapluie, après quoi les différences pourraient soit être résolues ou au moins exprimées par la société civile et l’activité politique ? L’Organisation de libération de la Palestine, autrefois rejetée par Israël et l’Occident comme un groupe terroriste mais maintenant reconnue comme le « seul représentant légitime » du peuple palestinien, est supposée devoir être réformée. Un acteur politique et social majeur dans la société palestinienne comme le Hamas n’est pas, par exemple, un membre de l’OLP. Le mouvement veut voir l’organisation réformée.

« Le Hamas veut voir toutes les institutions palestiniennes - l’OLP, l’Autorité palestinienne et l’API, et du gouvernement - établies sur une base démocratique, » explique Meshaal. « L’accord de réconciliation inclut la formation d’un gouvernement d’unité nationale pour entamer les préparatifs pour les élections à la présidence, au conseil législatif et à l’OLP, y compris à son corps législatif, le Conseil national palestinien (CNP). Toutes nos institutions sont importantes. »

Il souligne que l’AP représente le moyen de gérer les questions en Cisjordanie et dans la bande de Gaza tandis que l’OLP représente tous les Palestiniens à l’intérieur de la Palestine historique, ainsi que ceux de la Diaspora. « Certains obstacles ont été placés par certains Palestiniens eux-mêmes pour empêcher la tenue des élections, et d’autres obstacles sont venus de l’extérieur, en particulier en ce qui concerne la réforme de l’OLP, avec une intervention étrangère bloquant la réconciliation et la réforme de l’organisation. Cependant, c’est le droit du peuple palestinien de réformer l’OLP et personne ne pourra nous arrêter. »

Dans sa publication datant de 2013, Meshaal a évoqué les « limites imposées » de l’État-nation et a écrit que le monde semblait évoluer vers une préférence pour les « blocs quasi-fédéraux ». La création d’un État indépendant de Palestine sera-t-il un prélude à la création d’une fédération avec d’autres États-nations au Moyen-Orient et au-delà ? Étant donné que lobby pro-israélien prétend que la Jordanie « est l’État palestinien », cela pourrait-il être un scénario intéressant ou potentiellement dommageable ?

« Nous sommes une nation dans cette région. Les puissances coloniales nous ont divisés. Les États-nations que nous avons aujourd’hui ont été créés par les puissances coloniales mais nous ne voyons aucun problème s’ils ont leurs propres priorités nationales au profit de leur propre peuple, voulant la sécurité et la stabilité de leurs pays », dit Meshaal. J’attends le « mais ... » qui doit suivre... « Cependant, ils doivent agir dans le cadre d’une Oumma, d’une part, par exemple lorsque quelqu’un est attaqué. Le concept de Oumma devrait être dans leur esprit pour travailler ensemble sur les questions économiques et de sécurité. » Les États-Unis sont un État fédéral, mais une nation, note-t-il. En Europe, avec l’Union Européenne [UE), les États-nations travaillent ensemble pour le bien commun. « C’est la stratégie sur laquelle que la nation arabe et islamique - la Oumma - devrait s’engager. Dans le même temps, nous devons être ouverts à d’autres pays pour le bien de notre humanité commune. En tant que tel, quand - et pas ’si’ - l’occupation sera terminée et un État palestinien souverain sera établi, il sera un État-nation qui travaillera pour le bien de son peuple, mais avec à l’esprit les exigences plus larges de la Oumma ».

L’État palestinien qui va être mis en place en dépit de tous les obstacles, sera-t-il libre et indépendant ? Le responsable du bureau politique du Hamas n’a aucun doute à ce propos : « Bien sûr, Inch’ Allah ».

Si l’on fait un retour à 2008, Jimmy Carter avait déclaré qu’il était ridicule que le Hamas soit exclu des pourparlers de paix. Des sentiments similaires ont été exprimés par le député britannique Sir Gerald Kaufman au parlement en janvier 2009. Dans son discours, Kaufman a précisé bien qu’il n’était pas fan du mouvement, « mais il a été démocratiquement élu et il est le seul qui compte vraiment ». À ce jour, cependant, ni Israël ni ses partisans n’envisagent même idée de discuter avec le groupe islamiste. Selon Kaufman, « Le boycott du Hamas, y compris par notre gouvernement, a été une erreur coupable, à partir de laquelle des conséquences terribles ont suivi. »

Les prétentions selon lesquelles Israël et l’Occident ont « des valeurs communes » qui comprennent « le respect de la loi et de l’ordre » se sont avérées fausses, conduisant à une pression croissante de la société civile et de l’opinion publique pour changer les politiques gouvernementales. Les Palestiniens ont attendu depuis des décennies et ont encore une patience inépuisable. Ces changements finiront par avoir lieu et la lutte des Palestiniens pour la liberté se poursuivra jusque là. Le Hamas et son dirigeant Khaled Mechaal sont persuadés que la victoire surviendra parce que « le colonialisme demeure un anachronisme inacceptable au 21e siècle. » Qui donc pourrait donc contester cela ?

6 novembre 2014 - Middle East Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
https://www.middleeastmonitor.com/r...
Traduction : Info-Palestine.eu - Al-Mukhtar