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Nasrallah : « L’Amérique est la mère du terrorisme »
jeudi 25 septembre 2014 - Al-Akhbar
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Hassan Nasrallah

La coalition internationale qui a entamé des frappes illégales en Syrie, ce mardi pour la première fois, a été créée pour protéger les intérêts des États-Unis et non pour combattre le terrorisme comme ils le prétendent, a déclaré Nasrallah dans un discours télévisé.

"Pour nous, l’Amérique est la mère du terrorisme, la source du terrorisme. Lorsque le terrorisme se manifeste où que ce soit dans le monde, regardez du côté de l’Amérique," a dit le Secrétaire Général.

"L’Amérique soutient sans réserves le terrorisme de l’état sioniste. Elle garantit à Israël une aide militaire, financière, et légale ainsi que son veto au Conseil National de Sécurité de l’ONU."

Nasrallah a ajouté : "Le pays qui a largué une bombe atomique sur le peuple japonais, qui a assassiné [sans répit] au Vietnam et ailleurs, et qui s’est tenu aux côtés du [premier ministre israélien Benjamin] Netanyahou pendant les 50 jours de l’agression contre Gaza ... n’a pas l’autorité morale nécessaire pour se présenter comme le leader d’une coalition contre le terrorisme."

Ces paroles ont été prononcées au moment où les États-Unis et leurs alliés, des dictateurs arabes, ont entamé des frappes sans aucune autorisation contre des cibles djihadistes en Syrie, s’attirant la réprobation des alliés de Damas, l’Iran et la Russie.

Nasrallah a balayé la critique que son opposition à la coalition équivalait à un soutien de l’État Islamique d’Irak et de Syrie (ISIS) en faisant remarquer qu’il avait régulièrement dénoncé les extrémismes et appelé à leur élimination.

"Le fait que beaucoup des pays qui se retrouvent dans la coalition anti-ISIS aient financé les djihadistes qu’ils combattent maintenant en Irak et en Syrie, conduit les gens de la régions à se poser des questions sur leurs réelles motivations," a-t-il ajouté à propos de l’Arabie Saoudite et du Qatar.

Le Liban est un des 10 pays arabes qui apportent leur soutien à la coalition, ce que Nasrallah désapprouve.

"Jamais [le président étasunien Barack Obama] n’a dit : nous allons défendre les minorités ou les Musulmans ou les chrétiens...," a dit Nasrallah.

"Nous ne nous battrons donc pas dans une coalition au service des intérêts étasuniens et non des peuples de la région."

Le 15 août, dans son discours précédent, Nasrallah avait indiqué que les États-Unis avaient décidé de s’impliquer dans la lutte contre ISIS quand les djihadistes se sont rapprochés de la régions kurde de l’Irak qui revêt une grande importance stratégique pour l’occident.

Les soldats prisonniers libanais

Nasrallah a aussi appelé le Liban à négocier "à partir d’une position de force" pour libérer les 26 soldats et policiers que ISIS et le Front al-Nusra ont fait prisonniers au nord-ouest du pays, près de la ville de Ersal.

Il a qualifié la situation des prisonniers enlevés, il y a 7 semaines, au cours d’une bataille de 5 jours contre les djihadistes d"’humiliante."

Au départ, ces groupes avaient kidnappé plus de 30 représentants des forces de sécurité libanaise. Depuis, Nusra en a libéré cinq et tué un par balle. ISIS en a décapité deux.

Selon Nasrallah, les négociations pour leur libération sont entravées par les "tactiques politiciennes" de certains acteurs qui cherchent à en tirer un "gain politique".

"Dans l’intérêt de notre pays, de notre armée, de nos soldats et de leurs familles, mettons de côté les politiques politiciennes et la poursuite d’avantages politiques," a-t-il dit en réponse aux membres de l’Alliance du 14 mars pour qui l’intervention militaire du Hezbollah en Syrie est responsable des kidnappings.

Il a traité de "menteurs" ceux qui affirmaient que le Hezbollah s’opposait aux négociations avec les djihadistes et affirmé qu’au contraire son parti soutenait les efforts du gouvernement libanais pour libérer les prisonniers "depuis le premier jour".

"Tous ceux qui prétendent que le Hezbollah rejette le principe de la négociations mentent pour des raisons politiques et se moquent pas mal de ramener vos enfants," a dit Nasrallah.

"Nous n’avons jamais rejeté le principe de la négociation, que ce soit avec des organisations terroristes, des Takfiri, ou avec qui que ce soit. Et même avec Israël. C’est pour nous une question d’humanité primordiale."

Mais selon Nasrallah, il est logique que le Liban pose l’arrêt des exécutions des prisonniers comme condition préalable aux négociations.

"Nous devons négocier à partir d’une position de force et non en pleurnichant ou en suppliant...," a-t-il dit. "Pleurnicher ne nous mènera nulle part. Il reste un espoir que nos soldats rentrent dans leur famille, mais il faut nous en montrer dignes."

Note :

* L’Alliance du 14-Mars (2005) est une coalition politique libanaise regroupant les personnalités et mouvements politiques qui ont pris part à la Révolution du Cèdre suite à l’assassinat, le 14 février 2005, de l’ancien Premier ministre Rafiq Hariri (Wikipedia).

Lire également, l’article de Philippe Grasset : Attaques en Syrie : fantasy-narrative et “vérité de la situation”

23 septembre 2014 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - Dominique Muselet