Pêcheur dans le port de Gaza - Avec une active complicité internationale, les Palestiniens de ce petit territoire subissent un blocus israélien depuis 2007

Al-Monitor a également appris de l’un des membres de la délégation du Hamas au Caire, le 18 août, que les chances de parvenir à un accord avec Israël sont faibles après qu’Israël ait ajouté une clause pour le désarmement de la résistance dans la bande de Gaza. Le résultat est un retour à la case départ.

Le revirement survient après que certains progrès aient été accomplis dans la précédente série de négociations depuis le début de la trêve de cinq jours, le 13 août, et qui arrive à échéance le 18 août.

Izzat al-Rishq, membre du bureau politique du Hamas et un des participants aux négociations du Caire, a déclaré à Al-Monitor le 17 août : « Lors des négociations en Égypte, certains sujets ont été abordés, mais beaucoup d’autres sont encore en suspens. Bien que beaucoup, y compris moi-même, ne sommes pas certains d’une extension de la trêve, la gestion des conflits nécessite de la sagesse, tout en maintenant l’accent sur les objectifs et en laissant le choix des tactiques à la résistance, y compris une trêve temporaire et d’autres ».

Al-Monitor a appris d’une source égyptienne qui suit de près les négociations, que avant qu’elle ne soit annoncée, « la récente trêve était au bord de l’échec, le 13 août, à la lumière des disparités entre Israël et le Hamas, qui ont tous les deux refusé de faire des concessions. La trêve aurait échoué s’il n’y avait eu l’intervention des parties régionales et internationales, qui les ont poussés [Israël et le Hamas] à revoir leurs positions et à annoncer une nouvelle trêve de cinq jours. » Cette source se référait à un appel lancé par le Président américain Barack Obama en direction du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans la nuit du 13 août, pour exercer une pression allant dans le sens d’un accord global de cessez-le-feu.

Pourtant, la décision de prolonger la trêve n’a pas reçu de réponses très positives au sein de la base populaire du Hamas à Gaza. Un responsable du Hamas pour les médias a déclaré à Al-Monitor : « Les préoccupations que nous avons au sujet de la prolongation de la trêve, c’est que ce soit une tentative d’Israël pour calmer le front militaire et entraîner un certain relâchement parmi les Palestiniens de la bande de Gaza. De cette façon, le retour à la confrontation deviendra difficile, d’autant plus que les citoyens ont commencé à retourner peu à peu à leur vie quotidienne. »

Dès que la délégation du Hamas a quitté le Caire le 14 août, et s’est rendue dans la bande de Gaza et à Doha pour poursuivre les consultations, plusieurs déclarations ont été émises, disant qu’un accord pour une trêve ne sera pas atteint à moins que le siège sur la bande de Gaza ne soit levé, ainsi que l’avait déclaré l’ancien Premier ministre Ismail Haniyeh. Il avait en même temps exprimé son soutien à l’équipe de négociateurs pour parvenir à un accord pour une trêve durable.

Al-Monitor a appris d’une source de haut niveau dans le Hamas que « immédiatement après que la délégation du Hamas ait quitté Le Caire, quelques-uns des membres du bureau politique qui ont participé aux négociations se sont rendus à Gaza, avec parmi eux Khalil al-Haya, Emad al-Alami et Ziad al-Zaza. D’autre part, Rishq, Mohamed Nasr et Mousa Abu Marzouk, chef adjoint du bureau politique du Hamas, se sont rendus à Doha où tous les membres présents de la direction du Hamas se sont réunis pour discuter des résultats des négociations et prendre une décision finale sur un cessez-le-feu. »

La même source venant du Hamas a ajouté dans une interview le 18 août : « Quand la délégation a quitté Le Caire, le 14 août, une atmosphère positive prévalait sur le succès final des négociations après que certaines des questions aient été abordées, comme l’ouverture du passage de Rafah sur une base quotidienne, la suppression de la zone tampon à l’est de la bande de Gaza, l’expansion de la zone de pêche de la côte de Gaza de six à neuf miles, la libération des prisonniers des prisons israéliennes et le versement des salaires des employés du gouvernement du Hamas à Gaza. Mais dans le même temps, des questions telles que l’aéroport et le port sont toujours suspendues aujourd’hui 18 août, l’Égypte ayant promis au Hamas que ces questions seraient discutées en septembre après qu’un cessez-le-feu ait été conclu ».

Au moment d’écrire cet article, le Hamas n’avait pas encore donné sa réponse à la proposition de l’Égypte.

Le 16 août, le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri, a réitéré la position du Hamas pour la levée du siège. « Les exigences du peuple palestinien pour parvenir à une trêve avec Israël sont la fin de l’agression, la levée du siège de Gaza, la reconstruction et la liberté de mouvement. Le respect de ces exigences peut nous rapprocher d’un accord de cessez-le-feu ».

Pourtant, Meshaal a déclaré dans une interview accordée à Al Jazeera le 16 août que « les demandes du Hamas sont un port et un aéroport, » en plus des autres exigences mentionnées précédemment.

Selon des sources palestiniennes, « les questions centrales qui ont été abordées lors des négociations comprennent le transfert de fonds pour payer les employés du Hamas à Gaza, tandis que les questions du port et de l’aéroport sont toujours en attente. » Selon ces sources, une solution aurait été trouvée en ce qui concerne la pêche, l’ouverture des points de passage et la zone tampon.

Rompant avec la position du Hamas, l’Autorité palestinienne (AP) a accepté la proposition de l’Égypte de reporter les négociations sur un aéroport et le port, selon un haut responsable du Hamas. « Des divergences sont apparues lors des négociations du Caire entre certains membres de la délégation palestinienne à propos des demandes et de leur mise en œuvre, à savoir l’approbation par l’Autorité palestinienne de reporter les négociations sur l’aéroport de Gaza et le port, et le refus du Hamas de reporter toute discussion sur ces demandes. Les réunions du bureau politique du Hamas, qui ont pris fin le 16 août dans la soirée, ont estimé que ces différences réelles ne doivent pas occulter la nécessité de parvenir à un accord avec l’Autorité palestinienne, afin de parvenir à une position unifiée et éviter toute division, même si ce serait entraver un accord final sur toutes les demandes. » Il a aussi déclaré que « rester unis est un objectif que nous avons cherché à atteindre depuis de nombreuses années ».

Dans le même temps, un fonctionnaire du gouvernement à Gaza a déclaré à Al-Monitor : « le vice-Premier ministre Ziad Abu Amr a rencontré des représentants du ministère du Hamas le 16 août. Il les a informés que les salaires des employés seront payés sans aucune entrave à la première occasion. »

Pour sa part, l’Égypte a révisé sa proposition de faire de l’Autorité palestinienne, et non du Hamas, un partenaire dans le processus de négociation et de reconstruction. Cela implique la reconnaissance par Israël du gouvernement palestinien d’unité auquel il s’est précédemment opposé.

En ce qui concerne un éventuel échec des négociations et le retour à la confrontation armée, le responsable du Hamas a dit : « Personne ne veut voir à nouveau couler le sang des enfants et les gens forcés de se déplacer. Le Hamas dispose de plusieurs options à travers la délégation palestinienne, avec en priorité la nécessité d’économiser le sang de notre peuple et éviter toute nouvelle agression israélienne, tout en sachant que cette confrontation entre Israël et nous ne sera pas la dernière ».

* Adnan Abu Amer est doyen de la Faculté des Arts et responsable de la Section Presse et Information à Al Oumma Open University Education, ainsi que Professeur spécialisé sur l’Histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques et la civilisation islamique. Il a publié un certain nombre d’ouvrages et d’articles sur l’histoire contemporaine de la Palestine.

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