Gaza a vécu une nouvelle nuit de bombardements israéliens - Photo : AA

Le mouvement Hamas a rejeté un cessez-le-feu proposé par l’Égypte, en disant que les combats ne cesseraient que lorsqu’un accord politique serait atteint.

Le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri a fait cette déclaration lundi soir, à la suite de rapports selon lesquels le Hamas et Israël étaient en train d’étudier sérieusement une proposition égyptienne communiquée plus tôt dans la journée.

Avant l’annonce de Zuhri, un accord pour mettre fin aux combats dans la bande de Gaza entre le Hamas et Israël paraissait proche, les deux côtés étant supposés étudier un plan égyptien qui incluait une période de « désescalade » commençant à 9 heures (temps universel) mardi et avec un cessez-le-feu complet à 18 heures.

Il avait pas encore eu de réaction officielle du côté israélien, même avant le rejet du plan par le Hamas. Des médias disaient simplement que le cabinet israélien devait discuter de la proposition égyptienne lors d’une réunion ce mardi.

Selon les termes de l’accord, Israël arrêterait les attaques aériennes, navales et terrestres contre Gaza, tout en promettant de ne pas lancer une offensive terrestre ou de nuire à d’autres civils, selon le texte présentée par le ministère des Affaires étrangères égyptien.

Toutefois, un haut représentant du Hamas au Liban, Oussama Hamdan, a déclaré à CNN en langue arabe que les conditions offertes n’étaient pas suffisantes et que le Hamas était déterminé à obtenir plus que cela.

Quelques jours après le début de l’offensive israélienne, le Hamas avait publié quatre objectifs clairs pour mettre fin aux combats. Peu de temps avant que l’accord ne soit rejeté, Ismail Haniyeh, le dirigeant du Hamas, a semblé très déterminé lors d’une apparition à la télévision.

« Le blocus de Gaza doit être levé afin que notre peuple vive dans la liberté comme tous les autres peuples du monde », a déclaré Haniyeh dans un discours télévisé diffusé sur la chaîne pro-Hamas Al-Aqsa et dont il s’est servie pour appeler à la fin du long blocus israélien sur Gaza.

Un haut responsable du Hamas a déclaré à Middle East Eye au cours du week-end que le groupe n’accepterait plus l’Égypte en tant que médiateur.

Ce responsable a déclaré que le Hamas ne prendrait en considération que la Turquie ou le Qatar comme intermédiaires potentiels avec Israël, une initiative qui a été considérée comme marquant la fin de l’époque où l’Égypte jouait un rôle vital dans ce type de négociation. Le dictateur égyptien Abdel Fattah al-Sisi avait initialement affirmé qu’il voulait négocier une trêve, mais il a mis en colère beaucoup de Palestiniens en maintenant l’essentiel du temps le poste frontière de Rafah fermé.

Cependant, il subsiste encore un espoir pour un projet [de cessez-le-feu] impliquant les Égyptiens, avec l’arrivée du secrétaire d’État américain John Kerry au Caire demain où il est prévu qu’il fasse pression pour une solution diplomatique à la crise. Les médias égyptiens ont rapporté que Kerry devait ensuite se rendre au Qatar, un allié de l’Occident mais qui entretient des relations étroites avec le Hamas.

La Maison Blanche a également fait évoluer son discours. Alors qu’elle a continué à défendre le « droit » d’Israël et sa « responsabilité » de défendre ses citoyens, le porte-parole Josh Earnest a déclaré aux journalistes que « personne ne veut voir une invasion terrestre parce que ce serait mettre encore plus en danger les civils ».

Une réunion de la Ligue arabe devrait également avoir lieu au Caire demain. Un responsable du ministère égyptien des Affaires étrangères a déclaré à l’AFP que la rencontre « visait à trouver une solution pour arrêter l’effusion du sang de civils palestiniens et à formuler une position arabe commune sur la question ».

Plus de 180 Palestiniens ont été assassinés et 1385 blessés depuis qu’Israël a lancé son offensive sur Gaza il y a exactement une semaine.

Lundi soir, l’attaque israélienne entrait dans sa deuxième semaine. Les frappes aériennes et à les tirs d’artillerie ont continué à frapper la bande de Gaza alors même que des informations sur une trêve commençaient à circuler.

Des fusées tirées par le Hamas ont également continué de voler vers Israël où elles ont le plus souvent causé des blessures et des dommages mineurs. Lundi soir a vu l’incident le plus grave en Israël depuis le début de l’attaque sur Gaza, avec deux sœurs - âgées de 10 et 13 ans - hospitalisées suite à une attaque à la roquette [ayant touché Lakiya, un village d’arabes palestiniens dans le Néguev]. La sœur cadette Maram Wakili, âgée de 10 ans, est dans un état critique.