Des manifestants palestiniens scandent des slogans pour accélérer la mise en œuvre de la réconciliation nationale, lors d’un rassemblement dans la ville de Gaza, le 27 mai 2014 - Photo : AFP/Muhammed Abed

Les ministres de la nouvelle administration, qui selon Abbas seraient sans affiliation politique, ont prêté serment lors d’une cérémonie télévisée à Ramallah, le siège de l’autorité palestinienne en Cisjordanie sous occupation israélienne.

Trois ministres venus de la bande de Gaza dirigée par le Hamas, se sont vu refuser l’entrée en Cisjordanie par les forces israéliennes d’occupation.

La formation du gouvernement palestinien d’union nationale a fait face à des difficultés de dernière minute qui menaçaient le tant attendu accord de réconciliation entre l’ex-président Mahmoud Abbas et le groupe islamique du Hamas.

Le Hamas avait annoncé plus tôt ce lundi qu’il ne soutiendrait pas le gouvernement en raison d’une décision prise par Abbas de liquider le ministère des Affaires de prisonniers, et le remplacer par un comité qui ne relèverait pas du contrôle du gouvernement.

Un haut responsable du Hamas, Khalil al-Hayya, a confirmé lundi que le mouvement ne prendrait pas part à un gouvernement d’union qui ne comprendrait pas un ministère et un ministre pour les détenus.

« Nous avons fait des concessions à toutes les étapes et nous avons convenu que le premier ministre du gouvernement d’union serait affilié au Fatah, comme nous avons convenu que certains des ministres seraient affiliés au Fatah et aux factions palestiniennes marxisantes. Cependant, certains se trompent sur l’étendue de notre indulgence et notre flexibilité. »

« La dissolution du ministère des prisonniers est un ’coup de poignard dans le dos’ des prisonniers palestiniens en grève de la faim », a-t-il ajouté.

Le ministre des prisonniers s’occupe des Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes. L’ensemble des Palestiniens considèrent les détenus comme des combattants de la liberté alors que l’occupant israélien les nomment des « terroristes ».

« Non, et mille fois non. Comment pourrions-nous abandonner ceux qui ont passé le plus clair de leur vie (en prison) pour l’amour de Dieu ? » a déclaré le Ministre de l’Intérieur du Hamas, Fathi Hammad, lors d’un rassemblement à Gaza organisé pour célébrer le nouveau gouvernement.

Un haut responsable du Fatah, Azzam al- Ahmad, a déclaré que le gouvernement d’union serait annoncé et assermenté à l’heure prévue.

« Ceux qui veulent se joindre au gouvernement sont les bienvenus, et ceux qui veulent s’en écarter et donc mettre des obstacles comme le fait Israël, laissez-les prendre la responsabilité de leur comportement », a déclaré al-Ahmad à la radio Al-Qods basé à Gaza.

Le Hamas avait déclaré qu’il ne reconnaîtrait pas un tel gouvernement, ce qui aurait signifié que l’accord d’unité partait immédiatement en lambeaux.

Un haut responsable palestinien a déclaré que Abbas voulait liquider le ministère des Prisonniers pour toucher des fonds occidentaux, certains des bailleurs de fonds internationaux avertissant qu’ils ne soutiendraient pas une administration qui soutient financièrement les Palestiniens emprisonnés dans les prisons israéliennes.

Les responsables israéliens ont appelé leurs alliés aux États-Unis et en Europe à ne pas soutenir un gouvernement d’union nationale dans lequel était le Hamas était représenté.