Fermer la page
www.info-palestine.net
Les États-Unis donnent carte blanche au terrorisme sioniste pour assassiner la résistance
lundi 27 janvier 2014 - Rim al-Khatib
JPEG - 34.9 ko
Combattants du Jihad Islamique - Gaza

Cette mesure ne peut être comprise que comme un appel au meurtre du dirigeant du Jihad islamique, mouvement qui a déclaré la résistance à l’occupation sioniste de la Palestine depuis plus de trente ans.

Quelques jours avant cet acte de guerre, la presse américaine dévoilait que l’État de l’occupation sioniste avait cité le nom de Dr. Ramadan Shallah, secrétaire général du mouvement, comme étant le premier sur une liste de personnalités à assassiner, suite à l’assassinat en 2010 de Mahmoud Mabhouh (Hamas) à Dubaï, et de Hassan Laqqis (Hezbollah) il y a quelques mois, à Beirut, tous les deux assassinés par le Mossad.

Il est vrai que le mouvement du Jihad islamique en Palestine est la cible des États-Unis et de l’entité coloniale sioniste depuis qu’il est devenu une force incontournable de la résistance palestinienne, et qu’il s’est montré intraitable quant à sa ligne idéologique et politique. Déjà en 1995, Dr. Fathi Shiqaqi, son fondateur et premier secrétaire général, était assassiné à Malte, les sionistes espérant par là tuer le mouvement dans l’œuf. C’est sans compter sur la solide organisation et le profond enracinement du mouvement au sein du peuple palestinien.

Quelques mois plus tard, c’est le nom du nouveau secrétaire général, Dr. Ramadan Shallah, qui est ajouté à la liste américaine des organisations et personnalités « terroristes », avec une prime pour ceux qui parviennent à livrer des indications à son propos.

Être sur la liste américaine ou sioniste, ou même européenne, des personnalités ou organisations jugées « terroristes » par ceux qui sèment le terrorisme, la guerre et la mort, ceux qui combattent la volonté des peuples et qui soutiennent les crimes les plus odieux dans le monde (les crimes sionistes), n’est pas une marque de déshonneur, au contraire. Être sur leur liste signifie que le combat mené par ces dignes résistants est juste et efficace. Cela signifie que la lutte contre la présence coloniale sioniste en Palestine est jugée dangereuse pour les intérêts américains et occidentaux en général, comme pour cette présence même.

Cela signifie que le refus du mouvement du Jihad islamique de porter le conflit ailleurs qu’en Palestine occupée et son refus de tout compromis avec l’occupant, ses alliés et protecteurs, et son insistance à développer la lutte armée et à conscientiser les peuples arabo-musulmans sur le devoir de libérer al-Quds et la Palestine, sont perçus par les ennemis des peuples arabes comme étant une menace pour leurs intérêts et leur pouvoir. En ce sens, être sur leurs listes ne fait que confirmer l’importance de la résistance et le devoir de la poursuivre.

Cependant, le fait que les États-Unis et l’entité coloniale aient décidé, en ce moment même, de lancer leurs menaces, l’une en préparant des assassinats et l’autre en les « légalisant », indique que l’ennemi est aux abois. L’entité sioniste a déjà menacé la résistance palestinienne à Gaza, par la voix de son premier ministre et de son état-major. Les raids et les tirs meurtriers ont repris, que ce soit contre les résistants ou contre les manifestants.

L’État sioniste ne veut pas l’escalade, semble-t-il, mais il veut modifier les règles de la confrontation qu’il avait été obligé d’accepter suite à la guerre menée contre la bande de Gaza en janvier 2012, lorsque la résistance, et notamment les combattants du Jihad islamique, avait réussi à frapper Tel Aviv et à contraindre les colons dans le Naqab à se terrer dans les égouts. Il veut frapper et tuer, mais refuse la riposte. Il veut à nouveau maintenir des zones tampon et empêcher les civils d’y accéder, comme il veut à nouveau empêcher les pêcheurs de Gaza d’aller au-delà des 3 miles dans la mer.

En bref, il veut se dégager de l’accord implicite conclu avec la résistance palestinienne, en janvier 2012, sous l’égide égyptienne, accord qui l’a empêché jusque là de se mesurer avec la résistance. Il a cependant assassiné, mené des incursions, bombardé et arrêté des pêcheurs. Même si la résistance a faiblement riposté jusque là, elle a tenu à rappeler à plusieurs fois qu’elle existe et qu’elle se prépare à une nouvelle guerre.

Quant aux États-Unis, qui se sont lancés dans un plan de sionisation de toute la Palestine, appelé plan Kerry, ils craignent les résistants et toute voix qui empêcherait l’Autorité palestinienne d’accepter encore plus de concessions. En ciblant le mouvement du Jihad islamique, ils souhaitent le présenter comme un mouvement « terroriste » et l’isoler, que ce soit dans la bande de Gaza ou ailleurs. D’ailleurs, le Plan Kerry comporte dans ses grandes lignes, comme vient de le dévoiler un responsable de l’OLP, l’autorisation donnée aux forces sionistes de poursuivre les résistants en Cisjordanie (libérée ?) et de les assassiner.

Donc, que ce soit par le biais du Plan Kerry ou par la liste américaine, les États-Unis souhaitent l’assassinat des résistants, qu’ils soient en Palestine occupée ou en exil. Ils pensent pouvoir éradiquer l’esprit et la volonté de résistance du peuple palestinien. On est vraiment loin des images de paix que veulent se donner les États-Unis avec leur président Obama.

Que cela soit le vœu des ennemis, soit. Mais que penser de régimes arabes issus des mouvements révolutionnaires, comme la Tunisie ? Il y a deux semaines, le gouvernement tunisien a refusé aux représentants de la résistance, libanaise (Hezbollah) et palestinienne (mouvement du Jihad islamique) d’entrer dans son territoire, à l’invitation de mouvements solidaires avec la Palestine. Participera-t-il lui aussi à l’effort américano-sioniste d’isoler ceux qui résistent et combattent l’occupation sioniste ? Et dans quel but ? Troublante attitude, c’est le moins qu’on puisse dire.

25 janvier 2014 - Diffusé par Baladi