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Alors que sévit le chômage, les entreprises sur Facebook prospèrent à Gaza
samedi 4 janvier 2014 - Abeer Ayyoub
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Aya Abu Shaaban, avec son amie et sa sœur, a créé une page sur Facebook où elles vendent des vêtements, des accessoires et des boîtes de chocolat - Photo : Facebook/Carnaval

La plupart de ces pages concernent l’habillement, les cosmétiques, et les accessoires, mais plusieurs pages proposent des services pour organiser des évènements, faire des cadeaux, ou vendre des plats faits maison.

Cette idée paraît idéale pour ceux qui ont peu d’argent à investir. Ils peuvent vendre des biens, faire de la pub gratuitement, et ne pas payer un centime de location dans les quartiers commerçants. Ces pages ont été utilisées par plusieurs clientes (femmes), en particulier depuis que les habitants de Gaza découvrent le shopping en ligne pour la première fois.

Comme on pouvait si attendre, les propriétaires de ces pages ont dû se procurer des produits non disponibles à Gaza afin d’attirer plus de clients. La plupart des administrateurs(trices ?) des pages achètent des articles lors de leurs voyages puis les vendent sur leurs pages.

Cette idée attirant plus de gens, beaucoup des administratrices ont commencé à se retirer des pages Facebook et à organiser des expositions dans les restaurants de Gaza. Ces derniers ne demandent habituellement pas de location à ces femmes étant donné que les expositions attirent potentiellement plus de clients.

Aya Abu Shaaban , âgée de 27 ans, a un bachelor de littérature anglaise et ne trouve pas d’emploi permanent dans sa branche. Facebook est pour elle la source de revenue la plus facile.

Abu Shabann, son amie et sa sœur ont créé une page Facebook où elles vendent des vêtements qu’elles rapportent de Jordanie. Elle prépare aussi des chocolats en cadeau. Elle (nous) a dit à Al Monitor que Facebook était le moyen le plus rapide pour monter sa propre affaire sans avoir à payer de taxes ou de locations bien qu’elle souffre du fait que les habitants de Gaza ne sont pas encore familiarisés avec le commerce en ligne.

« Néanmoins, c’est un bon et simple moyen de travailler en ligne bien qu’il soit compréhensible qu’ici les gens ont un problème pour faire confiance aux pages. De plus, les clients veulent toujours essayer les choses avant de les acheter, ce qui n’est pas facile lorsque l’on achète en ligne » ajoute Abu Shabban.

En plus des magasins de vêtements en ligne, beaucoup de pages sont dédiées à la vente de gâteaux et de plats faits maison. House Cake qui cuisine des gâteaux pour diverses occasions est l’une des pages les plus populaires.

Nawal al-Ghoul, âgée de 31 ans , dirige une page avec son mari. Elle dit qu’elle avait l’habitude de préparer des gâteaux pour sa famille avant de faire sa publicité via Facebook. Elle a décidé de lancer sa propre entreprise il y a deux ans. Nawal nous a dit que son petit budget ne lui permettait pas d’ouvrir sa boutique et que Facebook suffisait à ses besoins.

« Je fais facilement la publicité de mes gâteaux en ligne sans avoir à payer trop d’argent pour mon commerce. En plus, je peux rester au côté de mes enfants à la maison » ajoute Ghoul. Cependant, Ghoul nous dit aussi qu’elle souffre du manque de matière première dont elle a besoin pour ses gâteaux.

« Ma famille me fournit souvent les produits dont j’ai besoin à l’extérieur de Gaza, mais ils ne peuvent pas toujours le faire à cause de la fermeture constante des frontières » explique Ghoul.

En ce qui concerne les expositions, Abu Shaaban dit qu’elles sont devenues ennuyantes. « Les expositions étaient intéressantes au début car il s’agissait d’une idée originale, mais ce n’est plus le cas tant elles sont devenues courantes », nous dit-elle.

L’agence a récemment publié un taux de chômage à Gaza de 45%, soit le taux le plus élevé au monde. Par conséquent les jeunes ont été dans l’obligation de créer des sources de revenu ou de quitter le pays.

Malgré cette idée originale, les administratrices des pages se plaignent que leurs idées sont reprises par d’autres, ce qui est leur plus gros problème.

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* Abeer Ayyoub est une contributrice à Al-Monitor Palestine Pulse. Elle est diplômée de l’Université islamique de Gaza avec un baccalauréat en littérature anglaise. Après des travaux de recherche sur les droits de l’homme, elle est devenue journaliste dont le travail a également paru dans Al Masry Al-Youm, Al Jazeera et Haaretz. Sur Twitter : @ Abeerayyoub

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26 décembre 2013 - Al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Julie C.