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Boycottez Israël ! Maintenant !
vendredi 8 décembre 2006 - Virginia Tilley

Amener des personnes convaincues à revoir leur conception du monde exige deux efforts : des pressions extérieures, le boycott, pour les affecter à l’intérieur de leur pays, et un engagement clair pour l’égalité, la dignité, la sécurité et le bien-être de tous.

Il est temps, enfin. Après des années de discussions internes, de confusion, d’hésitations, le temps est venu pour un véritable boycott international d’Israël.

Il se justifie, naturellement, depuis des décennies, comme toute une série d’initiatives en atteste. Mais les crimes de guerre d’Israël sont maintenant si scandaleux, son extrémisme si évident, les souffrances si énormes, les Nations unies si impotentes et la nécessité pour la communauté internationale de maîtriser le comportement d’Israël si urgente et incontournable, que toute gestation pour une action globale est arrivée à son terme. Un mouvement coordonné de désinvestissements, de sanctions et de boycotts contre Israël doit se manifester pour maîtriser non seulement les actes agressifs d’Israël et ses crimes contre la loi humanitaire mais aussi, comme en Afrique du Sud, ses logiques racistes fondatrices qui en sont à la source et alimentent toujours le problème palestinien tout entier.

Ce second but de la campagne, le boycott, est en effet le principal. Les appels au boycott ont longtemps visé des crimes spécifiques : les agressions continuelles d’Israël sur les civils palestiniens ; son mépris désinvolte des vies civiles palestiniennes « malencontreusement » victimes des assassinats et des bombardements ; sa destruction délibérée des conditions économiques et sociales palestiniennes ; son annexion et le démembrement continus de la terre palestinienne ; ses tortures des prisonniers ; son mépris pour les résolutions de l’ONU et la loi internationale ; et surtout, son refus de permettre aux réfugiés palestiniens de revenir dans leur pays d’origine. Mais un boycott ne peut pas s’en tenir à viser ces seules pratiques. Il doit en cibler la source idéologique.

La véritable offense aux nations du monde est la motivation raciste de tous ces actes, une motivation qui viole fondamentalement les valeurs et les règles à la suite de la Deuxième Guerre mondiale. Cette idéologique raciale n’est ni voilée ni vague. Mr Olmert lui-même a tapé sur la table à maintes reprises, publiquement, à propos de la « menace démographique » contre Israël : la « menace » constituée par tant de ces non juifs qui espèrent - l’horreur ! -, un jour, devenir citoyens d’Israël. C’est la « menace démographique » qui, dans la doctrine d’Israël, justifie de transformer la Cisjordanie et de la Bande de Gaza en prisons pour des millions de personnes qui n’ont commis qu’un seul crime, ne pas être juif. C’est la « menace démographique », et non pas la sécurité (Mr Olmert l’a précisé) qui exige un Mur pour séparer la communauté arabe de la communauté juive, maintenant l’une à côté de l’autre dans des paysages morcelées, qui pourraient, autrement, se mêler.

La « menace démographique » est l’expression raciste la plus sale, la plus répugnante, débitée dans le langage international. Elle a été mystérieusement tolérée par une communauté internationale perplexe. Mais elle ne doit pas l’être plus longtemps. La crainte sioniste d’une menace démographique est à l’origine de l’expulsion de la population arabe indigène en 1948 et 1967, de l’occupation par Israël de la Cisjordanie et de la Bande de Gaza et de sa continuité, elle inspire les violations graves des droits de l’homme contre les Palestiniens, elle provoque des troubles régionaux comme l’attaque en 1982 contre le Liban (qui a donné naissance au Hezbollah) et alimente l’agressivité et le militarisme israéliens.

Ce racisme officiel, public, et son corollaire de violences placent Israël parmi les Etats parias, dont l’Afrique du Sud anciennement était le symbole.
Dans ces deux pays, la logique nationaliste raciste a tourmenté et humilié le peuple natif. Elle s’est étendue également pour déstabiliser les régions environnantes (pleines à craquer de « menaces démographiques »), conduisant les deux régimes à des agressions cruelles et imprudentes. Animés par le sentiment d’être des victimes éternelles, ils ont assumé l’autorité morale pour écraser les hordes indigènes qui menaçaient de diluer les nations organiques afrikaans/juives et la civilisation blanche/occidentale qu’ils croyaient si noblement représenter.

La société blanche humiliée en Afrique du Sud a finalement renoncé à ce mythe. Israël s’y accroche toujours. Il a maintenant mené Israël à pulvériser le Liban, essayer d’éliminer le Hezbollah, et peut-être, ouvrir le chemin pour attaquer l’Iran. Les propositions de paix de l’ensemble du monde arabe sont repoussées comme s’il s’agissait d’ordures. Encore une fois, le Moyen-Orient est plongé dans le chaos et le trouble parce qu’une existence normale - la paix, la réelle démocratie - est l’anathème d’un régime qui doit considérer et traiter ses voisins comme une menace existentielle, ceci pour pouvoir justifier le rejet de l’autre qui préserve son caractère ethnique et racial et permet de poursuivre l’annexion des terres.

Pourquoi cette doctrine raciste indigne perdure-t-elle, pourquoi est-elle récompensée par des milliards de dollars US chaque année ? Nous en connaissons les raisons. Pour trop d’occidentaux, le caractère juif d’Israël s’associe au legs de l’Holocauste ce qui donne crédit, intuitivement, aux allégations d’Israël qui se dit sous une menace permanente. Un parti pris judéo-chrétien bien implanté contre l’Islam diabolise la plupart des victimes musulmanes d’Israël. Un préjugé raciste européen contre les Arabes (ces indigènes à la peau brune) retire de l’importance à leur dépossession matérielle, sur le plan humain. Les conceptions chrétiennes naïves sur la « Terre sainte » identifient une nation juive dans ces paysages bibliques. Les notions évangéliques chrétiennes idiotes sur l’Extase et la Fin des temps posent le principe d’une gouvernance juive comme essentiel pour le retour du Messie et le dernier Millénaire (bien que, selon ce récit repoussant, les Juifs seraient destinés à griller ensuite).

Toutes ces idées et tous ces préjugés qui pénalisent l’action internationale depuis longtemps, doivent maintenant être écartés. La logique, à l’état brut, des doctrines racistes d’Israël et de l’image déformée qu’il a de lui-même apparaît, sans confusion possible, à la lumière de la réalité toute nue : la vision spectrale des villages libanais en ruines, autrefois si agréables ; le million de personnes désespérées essayant de survivre entre les attaques aériennes israéliennes, portant les enfants et poussant les fauteuils roulants des grands-parents handicapés sur les routes défoncées par les obus ; les corps désarticulés des enfants retirés de la poussière des sous-sols des immeubles abattus. Tels sont la réalité de la doctrine nationale d’Israël et le résultat direct de sa vision raciste du monde. Une vision qui met tout le monde en danger, il faut l’arrêter.

Conception de la campagne

Il y a eu beaucoup de discussions autour de la campagne de boycott, mais jusqu’ici, elles sont restées cantonnées au sein de quelques groupes d’ardents partisans mais isolés. Les efforts ont calé sur les questions difficiles habituelles : par exemple, faut-il moralement passer obligatoirement par un boycott pour repousser les violations endémiques des droits de l’homme par Israël, ou n’entraverions-nous pas des engagements indispensables avec les forums israéliens, ou la défense par principe de la loi internationale ne doit pas atténuer des appels (bidon) à « l’équilibre ». Surtout, le débat récent s’est embourbé avec les appels aux boycotts universitaires. Les inquiétudes ici sont mieux fondées, même si limitées. Les universités proposent des relations indispensables ainsi que des arènes pour collaborer, débattre, pour une nouvelle réflexion. Sans de tels forums et leurs échanges intellectuels, selon certains, le travail pour un avenir différent resterait sans doute entravé.

Mais cet argument vole en éclat en même temps que les villages du sud du Liban : les facultés israéliennes approuvent sans ambages la guerre actuelle. Comme Ilan Pappé l’a avancé à moult reprises, les universités d’Israël ne sont pas des forums pour une pensée éclairée. Elles sont des creusets pour la reproduction des pratiques et logiques sionistes racistes, où se surveillent, se filtrent les idées recevables. Elles produisent les avocats qui défendent le régime d’occupation et plaident devant ses « tribunaux » irréguliers ; des urbanistes et des ingénieurs qui conçoivent et bâtissent les colonies sur la terre palestinienne ; des économistes et des financiers qui élaborent et mettent en ?uvre les subventions qui financent ces colonies ; des géologues qui aident à s’emparer des zones aquifères des Palestiniens ; des médecins qui soignent les torturés de telle sorte qu’ils puissent être torturés à nouveau ; des historiens et des sociologues qui comprennent une société nationale mais entretiennent ses mensonges officiels sur son propre passé ; et des poètes, des dramaturges, des romanciers qui publient des ?uvres nationalistes qui glorifient, donnent un sens moralisateur (intérieurement au moins) à tout ça.

Ceux d’entre nous qui ont rencontré des universitaires juifs israéliens, dans les universités israéliennes, s’aperçoivent que la majorité d’entre eux, y compris les libéraux bien intentionnés, opèrent dans une bulle, étrange et unique, où se nourrissent leurs illusions.
La plupart d’entre eux ne savent rien de la vie des Palestiniens, de leur culture, de leur expérience. Ils en savent bizarrement peu sur l’occupation et ses réalités qui broient des êtres vivants, juste derrière la colline toute proche. Ils ont avalé des idées simplistes sur Arafat sectaire, le Hamas terroriste et l’amène Abbas. Dans ce monde d’illusions, à part, insonorisé, ils disent des choses insensées sur des facteurs irréels et des évènements romancés. Essayer de comprendre leurs idées n’est pas plus productif que de discuter du Moyen-Orient avec les néo-cons de l’administration Bush, lesquels vivent aussi dans une bulle étrange d’ignorance et de fantasme. A part quelques âmes courageuses et braves, voilà le monde des universités d’Israël. Il ne changera pas avant l’heure - quand les conditions de sa propre reproduction seront affectées et son aveuglement de lui-même trop flagrant.

Le véritable objectif : changer les esprits

Les universités représentent et reproduisent le monde sous bulle de la population juive israélienne toute entière. Et personne ne quitte la bulle volontairement. En Afrique du Sud, les Afrikaners se sont accrochés à leur propre bulle - les mythes où ils s’autoamnistiaient de leur propre histoire, civilisation et race - jusqu’à ce qu’ils soient obligés, par des sanctions extérieures et l’effondrement de leur économie nationale, de revoir ces mythes. Leur résistance, quoique raciste, n’était pas purement malveillante. Beaucoup d’Afrikaners bien intentionnés ne croyaient simplement pas qu’ils devaient corriger leurs idées qui leur apparaissaient immuables et qui façonnaient leur réalité. (Une amie afrikaner appréciée se souvient de sa vie durant l’apartheid d’Afrique du Sud, pareille à celle de l’homme dans « The Truman Show », un film où un homme grandit sans le savoir dans le cadre d’un show télévisé, sous une dôme, un monde artificiel construit comme une petite ville.) Quand leur réalité tombe en morceaux, subitement, aucun n’admet jamais y avoir cru ou l’avoir soutenue.

Mais la vision du monde par les sionistes est un système bien plus achevé. Tous les détails historiques et géographiques sont apportés pour créer un monde mythique global dans lequel les Juifs ont des droits sur la terre, et les Palestiniens n’en ont aucun. C’est une construction entièrement réalisée, comme ces cartes, rendues en hébreu et dessinées avec soin par le mouvement sioniste dans les années 1930, faisant disparaître le paysage arabe antique et y substituant les références bibliques hébraïques. Leur vision est aussi déterminée. Les « nouveaux historiens » ont dénoncé le récit historique national affectionné de 1948 et 1967 comme rempli de fictions, mais les mêmes fictions sont toujours reprises par les organismes d’Etat pour assurer les Juifs israéliens et de la diaspora de leur innocence et de la justesse de leur cause. La très grande majorité des Israéliens par conséquent restent à l’aise dans leur show à la Truman et, même, interprètent toute pression ou critique extérieures comme une justification. Nous n’avons pas besoin de preuve plus vivante de ce succès que le soutien massif des Juifs israéliens à l’agression catastrophique en cours contre le Liban, reflétant leur conviction qu’Israël, puissance nucléaire, est vraiment sous la menace existentielle d’un groupe de guérilléros lançant des Katyushas au-dessus de la frontière. Stupéfiante pour tout observateur, cette conviction est à la fois modérée et instructive.

Amener des personnes convaincues d’une telle vision du monde à revoir leurs idées, leurs mythes historiques et leurs propres intérêts exige deux efforts :
- 1) des pressions externes sérieuses : un boycott complet qui sape les capacités d’Israël à assurer les normes économiques sur lesquelles comptent ses citoyens et ses entreprises, et qu’ils associeraient à l’image qu’ils ont d’eux-mêmes ;
- 2) un engagement clair et inébranlable sur l’objectif du boycott qui - en Israël comme en Afrique du Sud - doit être l’égalité, la dignité, la sécurité et le bien-être, sans restriction, de tout le monde sur la terre, y compris des Palestiniens dont la culture ancestrale est née ici, y compris de la population juive qui a construit une société nationale ici.

Cette combinaison est essentielle. Rien autrement ne peut fonctionner. La diplomatie, les menaces, les supplications, le « processus de paix », la médiation, tout cela serait inutile sans une pression extérieure amenant la population juive toute entière en Israël à entreprendre la très difficile tâche de repenser son monde. Cette pression exige la gamme complète, tous les boycotts, les sanctions et les désinvestissements que le monde peut mettre en ?uvre. (Un intellectuel sud-africain, Steven Friedman, faisait observer sans rire que la façon de renverser tout régime colonial bien établi est de l’amener à choisir entre le profit et son identité. A chaque fois, il choisit le profit.)

Quelles cibles ?

Heureusement, à partir de l’expérience pour l’Afrique du Sud, nous savons comment avancer et les stratégies abondent. Les méthodes de base d’une campagne internationale de boycott nous sont familières.

D’abord, chaque personne travaille dans sa propre sphère immédiate. Les gens peuvent encourager le désinvestissement des sociétés qui ont investi en Israël en agissant dans leurs établissements et universités, leurs entreprises, leurs clubs et leurs Eglises. Boycottez tout évènement sportif auquel participe une équipe israélienne, et travaillez avec les organisateurs pour les exclure. Ne participez et n’apportez votre présence à aucun évènement culturel israélien : films, jeux, musique, expositions d’art. Evitez de collaborer avec des collègues professionnels israéliens, sauf dans le mouvement antiraciste. N’invitez pas d’universitaire israélien ou d’écrivain pour participer à une conférence ou une recherche, n’assistez pas à leurs commissions, n’achetez pas leurs bouquins, à moins que leurs travaux ne soient engagés directement dans l’activité antiraciste. Ne visitez pas Israël sauf pour une activité antiraciste. N’achetez rien de ce qui est fabriqué en Israël : regardez les labels pour l’huile d’olive, les oranges et les vêtements. Dites aux gens ce que vous faites et pourquoi. Partout, établissez des groupes de discussions pour expliquer.

Pour trouver des idées et des alliés, essayez Google : pour les campagnes de « boycott Israël », de « sanctions contre Israël » qui naissent dans le monde. Faites connaissance de ces alliés, comme les principales Eglises, et échangez avec eux. Pour plus d’idées, lisez l’histoire du boycott de l’Afrique du Sud.

En second lieu, ne soyez pas confondus par les objections sionistes libérales qui repoussent le boycott au nom du « dialogue ». Si nous pouvons tirer une conclusion du dernier demi-siècle, c’est que, sans le boycott, le dialogue n’aurait conduit nulle part. Ne soyez pas confondus non plus par les arguments sionistes libéraux disant qu’Israël permettrait un Etat aux Palestiniens pour peu qu’ils fassent ceci ou cela. Israël est déjà la seule puissance souveraine en Palestine : les morceaux qui sont laissés aux Palestiniens ne pourront jamais constituer un Etat. La question maintenant n’est pas s’il y a un Etat, mais quelle sorte d’Etat ce sera. Actuellement, il s’agit d’un apartheid, et cela doit changer. Il est difficile d’y parvenir et cela parait effrayant aux Israéliens juifs, mais la seule solution juste et stable, c’est la démocratie toute entière.

Troisièmement, préparez-vous à une opposition au boycott qui sera beaucoup plus forte, plus méchante que celle au boycott d’Afrique du Sud. Lisez et rassemblez une documentation solide sur les faits. Soutenez-vous fortement et publiquement contre les accusations inévitables d’antisémitisme. Et appuyez vos médias contre les mêmes accusations. Ecrivez aux nouveaux médias et expliquez leur simplement ce que sont « les équipes de presse israéliennes » réellement. L’activisme de la plupart des partisans d’Israël tire directement le contenu de son argumentation de la propagande du gouvernement israélien. Mettez ce fait en lumière. Associez-vous pour faire pression sur les journaux, les stations radio et les forums d’infos télévisées. Ne vous laissez pas embarquer ou intimider dans les débats publics. Insistez fortement (et soyez sincères) sur le but : la totale égalité de dignité et de droits de chaque être humain en Israël et en Palestine - notamment les millions de citoyens juifs d’Israël, démolissant ainsi leurs accusations spécieuses d’antisémitisme.

En conclusion, restez fidèles aux principes qui conduisent la mission de boycott. Ne tolérez pas le plus léger relent d’antisémitisme dans votre groupe ou mouvement. Les racistes anti-juifs sont certainement dehors, là, et ils sont attirés par ces campagnes comme des cafards. Ils vous distrairont et absorberont votre énergie, tout en voulant saper, dégrader, détruire le mouvement boycott. Certains sont des sionistes qui agissent délibérément. Si vous ne pouvez pas changer leur esprit (ne passez pas trop de temps à essayer car ils se serviront de vos efforts pour vous faire perdre votre temps et détourner votre énergie), dénoncez-les, renvoyez-les, ignorez-les, n’ayez rien à faire avec eux. Ils sont les ennemis d’une paix future, pas nos alliés, une part du problème, pas la solution.
Boycotter l’hégémonie

C’est le moment d’axer la pression internationale sur le complice américain également. Il est impossible, aujourd’hui, d’exercer un boycott efficace sur les Etats-Unis car leurs produits sont omniprésents dans nos existences. Mais il est rapide et facile de lancer un boycott sur des produits emblématiques des USA pour perturber des firmes importantes. Il est particulièrement aisé de boycotter les produits consommables mondiaux comme Coca-Cola, MacDonald’s, Burger King et KFC, qui commirent des pressions anti-démocratiques sur des gouvernements dans le monde entier. (Avec ses viles pratiques monopolistes, Coke est un partenaire dangereux pour les pays en voie de développement de toute façon : voir, par exemple, le site : http://www.killercoke.org)
Croyez-vous que tous ces produits vous manqueront ? Consommer autre chose pendant un moment, serait-ce un trop gros sacrifice, comparé à ce qui arrive au peuple du Liban ? pensez à vos produits locaux que vous allez soutenir ! (et comme vous serez en meilleure santé).

Aux USA, l’impact de telles mesures peut être minime. Mais en Afrique, en Amérique latine, en Europe et dans les mondes arabes et musulmans, boycotter ces marques célèbres peut atteindre une envergure nationale et l’impact sur les profits des firmes sera alors énorme. Ne sous-estimez jamais le pouvoir des firmes américaines pour faire pression sur la politique étrangère US. Elles sont une force qui agit systématiquement ainsi.

Mais toujours, toujours, rappelez-vous le but et la vision. La colère et la haine qui peuvent résulter du désastre libanais doivent nous motiver non pour la revanche et la vengeance, mais pour des actions de fond. La lutte armée contre l’occupation reste légitime et, conduite correctement (pas de meurtres de civils), elle est un outil principal. Mais le but de tous les efforts, de chaque action, doit être d’assurer la sécurité de chacun, d’avancer pour construire un autre avenir de paix. Il est très difficile, au milieu de notre indignation morale, de rester sur la grand-route. Ce défi est, cependant, notoire pour les campagnes de droits de l’homme comme il l’est pour chacune de trois confessions monothéistes. Il est ce que l’Islam connaît comme le « grand Jihad », le combat du c ?ur. Il doit rester le flambeau guidant cet effort, nous devons le défendre ensemble.

Virginia Tilley est professeur de Sciences politiques, citoyenne étasunienne travaillant en Afrique du Sud, auteur de La solution Un Etat : un progrès pour la paix dans l’impasse israélo-palestinienne (Presse de l’université du Michigan et de l’université de Manchester - 2005). Elle peut être jointe à l’adresse : tilley@hws.edu

Johannesburg - Afrique du Sud
Weekend Edition - August 5 / 6, 2006
http://www.counterpunch.org/tilley0...
Traduction : JPP