Un manifestant palestinien du village de Cisjordanie de Deir Jarir, au nord-est de Ramallah, porte le drapeau du Fatah tandis qu’il marche avec d’autres manifestants contre la construction sur leurs terres d’un avant-poste colonial par des membres de la colonie juive voisine d’Ofra, le 26 avril 2013 - Photo : AFP/Abbas Momani

Des soldats et des policiers des frontières ont rasé les structures provisoires d’un avant-poste près de la ville centrale de Ramallah, sans incident, selon l’AFP.

Les forces israéliennes d’occupation ont démantelé les structures érigées à cet endroit à plusieurs reprises dans le passé - le plus récemment en mars - mais les colons ont persisté à mettre en place de nouvelles installations.

Dans une confrontation violente en décembre 2012, plus de 200 colons juifs ont lancé des pierres lorsque l’armée israélienne a voulu démanteler le même avant-poste, blessant cinq policiers des frontières. Les structures ont néanmoins été démolies le lendemain.

Israël a approuvé la construction de 120 colonies, mais une centaine d’avant-postes ont été construits sur toute la Cisjordanie sans l’approbation officielle du gouvernement israélien. Israël considère ces colonies de peuplement comme sauvages et envoie de temps en temps des policiers ou soldats pour les démolir.

Les avant-postes sont généralement constitués de quelques baraquements, mais ils reçoivent souvent une autorisation rétroactive du gouvernement, ce qui explique pourquoi les colons juifs continuent de les mettre en place.

Vendredi, l’armée israélienne d’occupation a attaqué une manifestation de Palestiniens en Cisjordanie avec des gaz lacrymogènes et des balles en acier enrobé de caoutchouc. La manifestation - la plus importante de ce genre depuis des années - a eu lieu en réaction après que des colons israéliens, dont les caravanes sont installées sur les terres du village, aient attaqué deux fois les habitants palestiniens cette semaine.

Les habitants de Deir Jarir, y compris les clercs chrétiens et musulmans, se sont rassemblés pour la prière du vendredi sur un piton escarpé entre leur village et un groupe d’une demi-douzaine de maisons de fortune érigées par des colons et protégées par des jeeps et des soldats de l’armée israélienne.

Leur marche, précédée par un groupe de jeunes, a été repoussée à plusieurs reprises par des salves de grenades de gaz lacrymogène. Les jeunes garçons criaient à cause des effets du gaz lacrymogène et les gens plus âgés s’éloignaient, tenant des tranches d’oignon sur leur nez.

Les médecins ont dû traiter plusieurs personnes pour l’inhalation de gaz et des blessures par balles en caoutchouc.

Quelques villages palestiniens organisent des manifestations hebdomadaires contre l’armée et les colonies israéliennes, impliquant généralement de jeunes palestiniens, et la mobilisation a augmenté d’un cran cette année.

Mais les rassemblements sont rares autour de Deir Jarir, et celui-ci a été organisé après que les colons aient incendié une dizaine de voitures appartenant à des Palestiniens, lundi soir, après avoir planté un drapeau israélien sur une église vendredi et agressé les jeunes du village avec des pierres.

« C’est un rassemblement pacifique. Nous sommes réunis aujourd’hui pour dire que nous refusons d’être attaqués et chassés de notre propre terre », a déclaré Sami Issa, un résident. « Que leur armée expulse les colons. »

Le mardi, des colons ont abandonné plusieurs magasins qu’ils occupaient dans des maisons palestiniennes au sud ouest d’Hébron depuis 12 ans, après une décision de la Cour suprême israélienne.

L’armée israélienne avait expulsé les commerçants palestiniens de leurs locaux au marché central d’Hébron au cours d’une opération militaire en 2001, laissant ensuite la place aux colons.

Après une bataille juridique, la Cour suprême a jugé que les magasins en question devaient être restitués d’ici mercredi.

Environ un demi-million de colons occupent la Cisjordanie et Jérusalem-Est depuis qu’Israël s’est accaparé la région, avec la bande de Gaza, durant la guerre de 1967.