Des Libyens inspecter les dégâts dans un sanctuaire soufi dans le quartier de Tajoura, dans la banlieue de Tripoli, attaqué durant les premières heures de la matinée par des inconnus, le 28 mars dernier. Les assaillants ont posé et fait sauter des explosifs, détruisant partiellement le mausolée de Sidi Mohamed Landoulsi, un théologien soufi du 15ème siècle - Photo : AFP/Mahmud Turkia

Des islamistes ultra-conservateurs ont pris pour cible des sites appartenant à la tradition soufie de l’islam - qu’ils qualifient d’idolâtre - depuis la fin de la guerre civile de 2011 qui a évincé Mouammar Kadhafi. Il y a eu environ une douzaine d’attentats contre des sanctuaires soufis au printemps et à l’été 2012.

L’attentat de jeudi a eu lieu en début de matinée et a frappé le mausolée Sidi Al-Andlusi de Tajoura, dans la banlieue de Tripoli. Ce sanctuaire d’un théologien soufi du 15ème siècle est protégé par la loi en tant que monument national.

« C’était un attentat à la bombe. Les portes et les fenêtres ont été soufflées, l’intérieur est carbonisé », a déclaré un témoin qui vit près du mausolée et qui a refusé de donner son nom.

« Tout le monde est très attristé par ce qui s’est passé. »

Il a dit qu’une personne avait été arrêtée en lien avec l’attaque et était maintenant interrogée.

Le chef du conseil local de Tripoli, Sadat al-Badri, a condamné l’attentat, affirmant qu’il était « contre les préceptes de la religion islamique », a rapporté LANA, l’agence étatique de nouvelles.

En juillet 2012, les islamistes conservateurs avaient déjà fait sauter la tombe d’un savant soufi du 15ème siècle et brûlé toute une bibliothèque dans la ville libyenne de Zlitan.

Des attaquants s’en étaient également pris avec un bulldozer à une mosquée contenant des tombes soufies dans le centre de Tripoli, en plein jour, à la fin août, dans ce qui avait alors été l’agression sectaire la plus grave depuis la chute de Kadhafi.