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Les voix de l’occupation : Ibrahim J. – violence des soldats
vendredi 8 février 2013 - DCI-Palestine
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Le check-point d’Huwwara, au sud de Naplouse.




Le 23 janvier 2013, un jeune homme de 17 ans, de Kufr Qaddum, Qalqilya, est interpellé près du check-point d’Huwwara – au sud de Naplouse -, il est physiquement et verbalement agressé, et menacé d’être arrêté s’il participe aux manifestations hebdomadaires organisées par les gens de son village.

Agé de 17 ans, Ibrahim vit à Kufr Qaddum, à environ vingt kilomètres à l’est de Qalqilya, avec ses parents et ses cinq frères et sœurs. La colonie israélienne de Qedumim se trouve à environ deux kilomètres à l’est de son village. A Kufr Qaddum, des manifestations hebdomadaires sont régulièrement organisées par les habitants du village qui exigent la réouverture de leur principale route par les forces israéliennes.

Vers 22 h 30, Ibrahim, qui revient dans son village, passe par le check-point d’Huwwara. Il est en taxi, il vient de déposer la famille de son oncle chez eux, à Naplouse. Au check-point, le taxi est arrêté par trois policiers des frontières israéliens. Ils lui demandent ses papiers d’identité et retournent à leur jeep.

« Il (un soldat) est revenu cinq minutes plus tard et m’a ordonné de descendre de la voiture. Il se tenait derrière un muret de béton à environ dix mètres du taxi, dans une zone dégagée près du check-point. Il m’a fait mettre contre le mur pendant environ dix minutes, sans me parler  » se rappelle Ibrahim.

Les deux autres soldats s’approchent d’Ibrahim et l’un lui demande de vider ses poches sur le muret. « J’ai sorti mon portable et mon portefeuille et je les ai posés sur le mur. "Lève les bras et écarte les jambes" qu’il m’a ordonné, et je l’ai fait. Quand j’ai eu les bras levés, un m’a empoigné le bras droit et me l’a tordu dans le dos, ça m’a fait très mal. Un deuxième m’a donné des coups de pied dans la jambe gauche pendant que le troisième me frappait sur mon autre jambe. Ils ont continué à me frapper en m’obligeant à écarter les jambes, j’avais très mal  » dit Ibrahim.

«  Le policier qui me tenait le bras m’a interrogé en hébreu, mais je ne comprenais pas. Celui qui me frappait sur la jambe gauche a traduit ses questions. "Est-ce que tu participes aux manifestations ?" qu’il m’a demandé et j’ai répondu non. "Qui y participe avec toi ?" et là j’ai dit que je ne savais pas, mais il m’a hurlé dessus et à me traiter de menteur  ». Le policier des frontières s’est mis alors a hurler des insultes et des propos violents tout en le cognant et lui donnant des coups de pied.

« Celui qui m’interrogeait semblait vouloir se venger, ou quelque chose comme ça, à cause de la manifestation hebdomadaire que ceux de mon village organisent et qui exigent la réouverture de la route principale. Il m’a demandé qui l’avait organisée, et quand je lui ai répondu que je ne savais pas, il m’a frappé plus dur, m’a insulté et il a maudit Dieu. Il m’a frappé aussi sur la jambe droite avec le canon de son fusil et m’a jeté à terre », dit Ibrahim.

« Alors que j’étais encore à terre, le troisième m’a donné des coups de pied dans le ventre. Un autre m’a frappé dans la jambe une fois de plus avec le canon de son fusil. Ils ont continué à me battre tout en me posant des questions pendant environ trente minutes. J’avais si mal et j’avais si peur qu’ils m’arrêtent. »

« Ils m’ont fait me lever et l’un m’a dit en arabe, "J’ai ta photo et ton numéro de carte d’identité, et je viendrai te chercher chez toi si tu participe aux manifestations". Il m’a redonné mes affaires et m’a ramené au taxi. "Nous t’arrêterons si on te voit à la manifestation" qu’il m’a dit après je sois monté dans la voiture. "J’ai ton numéro d’immatriculation et vos numéros de carte d’identité et vous serez arrêtés tous les deux si on vous voit dans la manifestation" qu’il a dit après au chauffeur de taxi. »

Après cela, Ibrahim rentre chez lui, mais il ne va pas au centre médical bien qu’il ait très mal. Sur le moment, il n’a pas cru que c’était nécessaire. « Petit à petit, je me suis senti mieux, mais l’attaque m’a touché psychologiquement. Ce que je veux dire, c’est que j’ai été terrifié et terriblement angoissé. »

Le 28 janvier 2013

6 février 2013 - DCI Palestine - traduction : Info-Palestine