Celui qui est sur les rangs, Chuck Hagel, est coprésident du Comité consultatif des services de renseignements extérieurs [services d’espionnage], attaché au Président.
Hagel était sénateur républicain représentant le Nebraska de 1996 jusqu’à sa retraite en 2008.
Il était l’un des rares sénateurs à avoir dépassé les divisions entre partis sur les questions les plus importantes pour les peuple des États-Unis.
En dépit de son affiliation au parti républicain et bien qu’il soit bien considéré par un Président du parti démocrate, les lobbyistes pro-Israël des deux partis se sont unis dans un tir de barrage face à la nomination de Hagel.
Et non pas parce qu’il serait incapable de diriger les forces armées américaines, mais parce qu’il est considéré comme n’ayant pas été assez docile face au lobby Juif alors qu’il était au Sénat.
Alors que dans le cadre d’une émission de la NBC, on demandait à Chuck Schummer, un des principaux lobbyistes pro-israéliens du parti démocrate au Sénat, s’il soutiendrait le possible candidature du Président, la réponse a été : « Je devrais d’abord étudier son bilan. »
La réponse de Schumer à propos d’un candidat du Président qui est de son propre parti, était inhabituellle dans la politique Américaine.
Dans le même programme de la châine NBC, le sénateur républicain Lindsey Graham a averti que le candidat présumé du Président subirait un interrogatoire sévère de ses collègues républicains concernant « sa position envers Israël ».
La Republican Jewish Coalition a déclaré qu’une telle nomination « serait une gifle pour tout Américain soucieux de la sécurité de Israël ».
Le membre démocrate de la Chambre, Elliot Engel, a dit de son côté sur la C-Span que l’hostilité endémique de Hagel « envers l’Israël » est « ennuyeuse pour moi et pour beaucoup d’autres personnes ».
Un autre lobbyiste pro-Israël à Washington a été cité par online Daily Beast jeudi dernier, disant « que la communauté pro-Israël considérera la nomination du Sénateur Chuck Hagel sous un jour extrêmement négatif ».
« Son bilan est unique dans son animosité envers Israël. »
La puissance du lobby pro-israélien est le secret le mieux gardé parmi les agents élus américains.
J’ai eu l’occasion de travailler avec un ex-membre du Congrès qui avait alors une fonction de lobbyiste pour une organisation pour laquelle je travaillais à San Diego.
Il avait à son actif un score parfait de votes pro-israéliens dans toute la durée de son mandat au Congrès.
Il me confia à cette époque que ses votes et ceux de plusieurs de ses collègues sur les questions concernant le Moyen-Orient, dépendaient en premier lieu de l’AIPAC [American Israel Public Affairs Committee] et des financiers juifs.
Il me dit qu’il avait plutôt de la sympathie pour les Palestiniens, mais qu’il se rappelait ceux (il en nomma quelques uns) qui ont été évincés quand l’argent « juif » a commencé à couler dans les coffres de leurs adversaires au moment des élections.
Je me rappelle avoir assisté à une réunion avec un autre membre du Congrès à la fin des années 1980 qui m’a fait part de façon confidentielle de son dégoût face à la puissance du lobby pro-israélien.
Il m’a dit également son admiration pour James Traficant, de la Chambre des députés, qui s’est distingué en s’opposant au lobby pro-israélien. Il a été élu neuf fois avant de démissionner pour servir une peine de prison à la suite d’une condamnation par une cour de justice.
À propos d’Hagel, le Président Obama à ce dimanche a parlé de son candidat en disant qu’il s’agissait « d’un patriote ».
« C’est quelqu’un qui a effectué un travail extraordinaire à deux reprises au Sénat, quelqu’un qui a servi le pays avec bravoure au Vietnam. »
Hagel a servi de chef de peloton d’infanterie et a reçu plusieurs décorations [Cross of Gallantry, Purple Hearts, Army Commendation Medal, Combat Infantryman Badge] pendant son service au Vietnam.
Comme à l’époque du Rideau de Fer, le lobby pro-israélien est le nouveau Big Brother, véritable « police de la pensée » dans le domaine de la politique étrangère des États-Unis, ce qui est en complète contradiction avec les principes de la Constitution américaine.
De façon paradoxale, des Américains patriotes sont mis sur la touche par la « police de la pensée » du lobby juif tandis que des gens avec la double citoyenneté, américaine et israélienne, ou d’ex-soldats israéliens ou même des gens suspectés d’espionnage au profit d’Israël, sont nommés sans contestation aux plus hautes fonctions dans les gouvernements des États-Unis.
* Jamal Kanj (http://www.jamalkanj.com) écrit régulièrement sur les questions touchant au monde arabe et est l’auteur de « Les enfants de la Catastrophe, » journal d’un voyage depuis un camp de réfugiés palestiniens jusqu’en Amérique.
Du même auteur :
Les risques qu’il vaut la peine de prendre pour sauver la Palestine - 23 juillet 2012
3 janvier 2012 - The Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinechronicle.com/obama...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib