Camp de réfugiés palestiniens en Iraq.

Selon ce rapport, quelque 7000 réfugiés palestiniens vivent actuellement en Iraq, mais sont de plus en plus « victimes d’une vague de violence et de haine soutenue par les forces de sécurité iraquiennes. » Le nombre des réfugiés palestiniens en Iraq atteignait autrefois 90 000 ; il s’est réduit de façon significative après l’invasion de l’Iraq en 2003 par les États-Unis et la Grande-Bretagne.

Rien que dans les cinq premiers mois de 2012, Euro-Mid a recensé 82 agressions contre les réfugiés palestiniens, soit en moyenne quatre par semaine. Ces actes incluent des irruptions dans les maisons (44), des enlèvements et des détentions sans chefs d’accusation (27), et la torture suivie d’assassinat (1), comme dans le cas d’Emad Abu Rabeea, assassiné en janvier 2012.

« Les réfugiés palestiniens sont des indésirables, où qu’ils aillent dans leur fuite, et l’Iraq n’y fait pas exception », dit Amani Asenwar, directeur régional d’Euro-Mid. «  Toutefois, la situation est particulièrement mauvaise en Iraq, car ici il n’y a aucun équivalent à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) pour fournir un niveau de service minimum et garanti. Et quand ils essaient de trouver quelque répit ailleurs, ils sont le plus souvent éconduits ».

Quand 25 réfugiés palestiniens d’Iraq ont demandé récemment l’asile à la Norvège, le département Immigration du gouvernement a ordonné leur expulsion. Euro-Mid a lancé un appel, recherchant l’annulation de cette décision.

Les Palestiniens ont cherché à se rendre en Iraq en plusieurs vagues, et à chaque fois pour échapper à une guerre. Le premier groupe est venu de ce qui est devenu aujourd’hui Israël, fuyant durant la guerre de 1948 qui a forcé de nombreux Palestiniens à quitter leur foyer. Beaucoup se sont échappés vers Jénine, en Cisjordanie, où l’armée iraquienne était basée. Sous la protection des forces iraquiennes, femmes et enfants ont été évacués en Iraq, et les hommes incorporés dans une unité spéciale de l’armée iraquienne. Après la guerre de 1967, une seconde vague de Palestiniens est arrivée en Iraq. Un troisième afflux est entré à la suite de la guerre du Golfe en 1991, quand la plupart des Palestiniens furent expulsés du Koweit et que beaucoup - particulièrement ceux qui venaient de la bande de Gaza - n’avaient nulle part où aller.

Cependant, contrairement aux réfugiés palestiniens dans les Territoires occupés ou en Jordanie, Syrie et Liban, l’UNRWA ne s’occupe pas de ceux qui ont été transplantés en Iraq. Le gouvernement iraquien a voulu s’en charger. Même si les réfugiés palestiniens en Iraq n’en sont pas des citoyens et ne sont pas autorisés à posséder une maison ou des terres, il devrait leur être permis d’y travailler et d’avoir un total accès aux soins, à l’enseignement et aux autres services gouvernementaux.

« La souffrance des réfugiés palestiniens en Iraq ne doit plus être ignorée » dit Amani Asenwar, directeur régional d’Euro-MId. « Le gouvernement iraquien est manifestement trop divisé et trop juste en ressources pour agir à la place de l’UNRWA et assurer la protection et les services indispensables au respect de leurs droits humains fondamentaux. Il est grand temps pour l’UNRWA, le Haut Commissariat des Nations-Unies aux Réfugiés (UNHCR) et pour la communauté internationale dans son ensemble de reconsidérer les accords existants et de développer une solution radicale à la situation désespérée des réfugiés palestiniens menacés ».

Euro-Mid est enregistrée comme organisation de défense des droits humains, avec des bureaux opérant au niveau international à Genève, en Suisse, Jordanie, et dans les Territoires Palestiniens.

Voir aussi le récent article de Ramzy Baroud sur les réfugiés palestiniens au Liban :

 La difficile situation des réfugiés palestiniens au Liban - 26 juin 2012