Le Centre déclare que dix-huit familles palestiniennes ont reçu ces ordres militaires pris par l’Armée israélienne, leur ordonnant d’arrêter tous travaux de construction dans la zone de Khirbit Ibzeek, au nord-est de Tubas.
Les familles ont reçu l’ordre de cesser toutes constructions d’ordre professionnel agricole ou civil dans le secteur, sous le prétexte qu’il se trouve en « Zone C » telle que classifiée par les Accords d’Oslo, et que par conséquent, il leur fallait obtenir un permis de construire de la soi-disant l’Administration civile (de l’occupant), et non de l’Autorité palestinienne.
Le Centre déclare que, non seulement il ordonne le déplacement de ces familles, qui comprennent au moins 66 enfants, mais ce nouvel ordre militaire est publié au moment où l’armée d’occupation procède à de nombreux exercices d’entraînement dans la région, avec un impact direct sur la production agricole de ces terres appartenant aux habitants du district de Tubas.
La région a déjà été durement frappée par la politique illégale d’Israël, surtout par l’interdiction de transporter les produits agricoles vers d’autres régions de la Cisjordanie occupée ; la zone des Plaines dans la vallée du Jourdain est connue pour ses « Paniers de fruits de Palestine ».
Il faut indiquer que les exercices militaires dont il est question, ont déjà entraîné dans la région la destruction de plus de 400 dunums (40 ha) d’exploitations agricoles palestiniennes.
Le responsable du Comité de projets d’Ibzeeq, Ali Turkman Sawafta, membre de la famille Al-Hroub, l’une des familles durement touchéest par les violations israéliennes, vit à Khirbit Ibzeek depuis 1961, soit six ans avant la guerre des Six-Jours grâce à laquelle Israël a occupé le reste de la Palestine, et les habitants palestiniens possèdent tous les documents officiels prouvant qu’ils louent ces terres à leurs propriétaires palestiniens.
Sawafta ajoute que l’occupation israélienne insiste sur le fait que les terres en question sont des « terres d’État », ceci en violation du droit international puisque ces terres appartiennent à des habitants qui ont été déplacés durant la guerre.
Khirbit Ibzeek n’est qu’à 8 km de Tubas, et considéré comme l’une des régions bédouines de la vallée du Jourdain où les habitants vivent dans une extrême pauvreté, sans avoir accès aux services les plus élémentaires, notamment à la santé, à l’eau courante, et à l’électricité. Ils font venir leur eau de Tubas par citernes portées sur des tracteurs.
Le Centre de recherches sur les terres indique que ces déplacements d’habitants, ces vols de leurs terres, sont une violation flagrante de tous les traités et règlements internationaux, et exigent l’application des droits de la population civile vivant sous occupation et en temps de guerre, et à leur assurer une vie sûre et digne. (Convention de Genève relative à la protection des populations civiles en temps de guerre - Convention IV du 12 août 1949)
Extraits du rapport de l’OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies) sur la situation humanitaire en Zones C en Cisjordanie occupée, juillet 2011 :
3 février 2012 - IMEMC - traduction : JPP