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« Palestine 1948 - Souvenir d’une ancienne patrie »
samedi 18 février 2012 - Tropenmuseum

Dans le monde arabe, l’année 1948 est connue pour être celle de la Nakba. Ce mot signifie catastrophe et il évoque l’exode des Palestiniens après la création de l’État d’Israël. En réalité, Nakba est plus qu’un évènement historique ; elle évoque aussi l’exil qui en a découlé et le sentiment de perte et d’aliénation qui a suivi : l’aspiration à une patrie qui n’existe plus.

« Palestine 1948 : souvenir d’une ancienne patrie » montre le souvenir de ce phénomène depuis un point de vue palestinien. L’exposition se compose de quatre sections, reliées par le thème central de la mémoire et de la perte : la mémoire d’un évènement historique, d’une culture et d’une patrie qui a été perdue. Chronologiquement, le spectacle commence avec des photos historiques de Khalil Raad (1854-1957). Elles donnent un sens de la vie quotidienne en Palestine dans les années vingt.

Souvenirs sur films

La principale section de l’exposition se compose de récits personnels de réfugiés palestiniens de 1948. Dans des entretiens récemment filmés sur vidéos, ils racontent leur histoire personnelle, souvent avec une profonde sensibilité, sur la façon dont ils ont vécu la guerre, comment ils se sont échappés et ce qu’ils ont ressenti d’être exilés.

Cette documentation vient des Archives de la Nakba, un projet collectif entretenu par des chercheurs internationaux basés à Beyrouth. Ces dernières années, des entretiens ont été enregistrés sur vidéo avec des réfugiés de la première génération, qui représentent actuellement 1000 heures de vidéos. L’objectif est de garder vivante le souvenir de la Nakba, si pauvrement documentée par ailleurs, et de la vie en Palestine avant 1948.

Une patrie perdue

En plus des films d’Archives de la Nakba, l’exposition montre des photos contemporaines et historiques. Pendant deux ans, le photographe américain, Alan Gignoux, a compilé des photos de réfugiés palestiniens et les a interclassées avec des images des lieux précis qu’ils avaient abandonnés en 1948, dans un projet appelé « Patrie perdue ». Sur l’une de ses photos, par exemple, on voit l’ancienne mosquée dans la Césarée d’aujourd’hui, mosquée devenue cafétéria.

En juxtaposant les photos de Gignoux avec les photos historiques de Khalil Raad (1854-1957), l’exposition montre l’étendue du changement qui s’est produit dans les soixante dernières années. Dans certains cas, le passé a littéralement été effacé.

Visions d’avenir

L’art vidéo de la Palestinienne Jumana Emil Abboud, une habitante de Jérusalem, exprime l’aspiration à une patrie en même temps qu’elle soulève la question de la possibilité, ou de l’impossibilité, du retour. « Al-Awda » (2002) montre une femme se promenant dans un bois. Comme dans un conte de fées, elle essaie de baliser le chemin pour son retour en laissant une traînée de chapelure. Mais son voyage - une recherche de foyer - est sans fin : la vidéo la montre avançant sur le même chemin encore et encore dans une boucle continuelle.

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Photo : Khalil Raad - 1930
Collection Institut des Études palestiniennes à Beyrouth
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Photo : Khalil Raad - 1930
Collection Institut des Études palestiniennes à Beyrouth
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Photo : Khalil Raad - 1930
Collection Institut des Études palestiniennes à Beyrouth
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Photo : Khalil Raad - 1930
Collection Institut des Études palestiniennes à Beyrouth
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Photo : Glasdia - Lydda, aujourd’hui Israël.
Collection Musée d’histoire de Joods
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Photo : Glasdia - Ramleh, aujourd’hui Israël.
Collection Musée d’histoire de Joods
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Photo : Alan Gignoux : Khaled Tayeb Anbar, originaire de Qisarya, autrefois en Palestine
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Photo : Alain Gignoux : Césarée, autrefois Qisarya (Palestine) ; la mosquée devenue un café.
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Photo : Alain Gignoux : Faszi Muhammad Tanji, originaire d’al-Tantura (autrefois en Palestine)
Il vit aujourd’hui dans le camp de réfugiés de Tulkarem, en Cisjordanie (territoire palestinien occupé par Israël). Fawzi Tanji a servi dans la police du Mandat britannique jusqu’en 1948. Sur la photo, il montre son certificat de fin de service. C’est le seul document officiel montrant qu’autrefois il a habité la Palestine. Comme Tanji, de nombreux Palestiniens tiennent particulièrement à ces documents qui démontrent leur identité palestinienne.
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Photo : Alain Giroux - Dor/Kiboutz Nasholim, autrefois al-Tantura (en Palestine).
Musée d’archéologie, autrefois un fort (selon des autochtones palestiniens) ou une verrerie (selon les Israéliens).
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Photo : Alain Gignoux : Sylvia Sneige, originaire de Jérusalem (autrefois en Palestine).
Vit à Beyrouth, Liban. Sylvia tient à la main la clé de la maison de ses parents à Jérusalem, que sa mère lui a donnée sur son lit de mort. De nombreuses familles palestiniennes transmettent leur clé d’une génération à l’autre. Elle est devenu un symbole du droit au retour.
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Photo : Alain Gignoux - La maison où vivait la famille Sneige à Jérusalem.
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Photo : Alain Gignoux : Mahmoud Dawkar, originaire de Qaddita (autrefois en Palestine).
Vit à Tyr (Liban). Des clés de maisons dans lesquelles leurs anciens occupants ne reviendront jamais, des titres de propriété sur des parcelles de terres, des permis de construire : tout cela peut être vu dans le Musée Palestine, il suffit de traverser la frontière libanaise. Mahmoud Dakwar, enseignant retraité, a construit le musée avec son propre argent pour donner aux écoliers palestiniens une image de leur propre histoire.
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Photo : Alain Gignoux - Forêt de Birya (autrefois en Palestine).
Une forêt qui pousse aujourd’hui sur ce qui était autrefois les champs du village.
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Photo : Alain Gignoux : Zeinab al-Saqqa, originaire d’al-Nahr (autrefois en Palestine.
Vit aujourd’hui dans le camp de réfugiés de Burj al-Barajneh, au Liban. Elle porte sa robe de mariée, la seule chose qu’elle a pu rapporter avec elle de Palestine.
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Photo : Alain Gignoux - Ben Ami (Israël) autrefois al-Nahr (Palestine).
Le village a gardé des restes des opérations militaires de 1948.

Le Tropenmuseum (lit. « musée tropical ») est un musée ethnographique situé dans l’arrondissement d’Amsterdam Oost, à Amsterdam.

Il présente les différentes civilisations du monde à travers des reconstitutions très fidèles (Bombay, souk arabe, village africain...).

Il fait partie du Koninklijk Instituut voor de Tropen (KIT, « Institut royal pour les tropiques »). En 2009, il est dirigé par Lejo Schenk.

Wikipédia

2012 - Tropenmuseum - traduction : Info-Palestine.net