L’accord a été signé par Mahmoud Abbas (gauche), également chef de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Fatah, et par Khaled Mechaal (droite), chef du Hamas islamiste, au Qatar, impliqué dans la réconciliation interpalestinienne, en présence de l’émir, cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani (au centre) - Photo : Reuters

Les pourparlers de réconciliation entre les deux partis n’avaient pas réussi à progresser depuis un accord de principe signé au printemps dernier. La grande question était de savoir qui allait diriger le gouvernement. Le Hamas insistait sur le retrait de l’actuel premier ministre Salam Fayyad, très apprécié des Occidentaux pour les progrès qu’il a permis dans la création des institutions d’un futur Etat palestinien.

Abbas et le leader en exil du Hamas Khaled Mechaal, qui a fait pression en faveur de la réconciliation, ont accepté une rencontre au Qatar pour la formation du nouveau gouvernement de technocrates indépendants menés par Abbas, qui serait en charge jusqu’à ce que des élections soient possibles.

Mechaal a dit « Nous voulons sérieusement, le Fatah comme le Hamas, panser les blessures et mettre fin au chapitre de la division en renforçant et en accomplissant la réconciliation. » Le rapprochement était nécessaire « pour résister à l’ennemi et réaliser nos objectif nationaux » ajoutait-il.

L’accord serait « appliqué dans le plus bref délai possible » a dit Abbas.

Fayyad « a chaudement accueilli » l’accord de lundi dernier, dit un porte-parole palestinien à Associated Press. On ignorait s’il allait rester dans le gouvernement après avoir démissionné comme premier ministre.

Il n’y a pas eu de réponse immédiate d’Ismail Haniyeh, premier ministre de facto du Hamas à Gaza. Ces derniers mois, un désaccord s’est fait jour sur la stratégie future du groupe entre la direction basée à Gaza de l’organisation islamiste et sa direction extérieure.

Israël et les Etats-Unis ont exprimé leur inquiétude à propos du rapprochement entre Fatah et Hamas et ils s’opposent à tout gouvernement d’unité nationale qui inclut le Hamas. En dépit des efforts de Mechaal pour tourner le Hamas vers une stratégie de résistance populaire, il n’a pas encore formellement renoncé à la violence ni accepté le droit à l’existence d’Israël.

Aux termes de l’accord de réconciliation, des élections devraient se tenir en mai, bien que peu d’observateurs les croient possibles cette année. La commission électorale palestinienne a dit qu’il fallait plus de temps pour organiser le scrutin. On pense aussi qu’Israël ne permettra pas aux Palestiniens de Jérusalem Est de participer aux élections.

Le Hamas pourrait encore sortir vainqueur des élections après son succès aux dernières élections de 2006, ce qui entraîna une recrudescence des querelles entre les deux partis. Le point culminant fut une sanglante bataille en juin 2007, et la prise de contrôle du territoire par le Hamas. Depuis, la Cisjordanie et Gaza ont fonctionné comme des entités politiques séparées.

Abbas a déclaré que les pourparlers avec Israël ont échoué, lui donnant l’impulsion pour poursuivre la réconciliation interne palestinienne. On s’attend aussi à ce qu’il réactive la demande palestinienne de reconnaissance de l’Etat aux Nations Unies.