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Les enfants palestiniens - seuls et désorientés - dans la prison israélienne d’Al Jalame
lundi 6 février 2012 - H. Sherwood - The Guardian


Les enfants palestiniens enfermés en cellule d’isolement par Israël

La pièce est à peine plus large que le mince matelas sale qui recouvre le sol. Derrière un muret de béton, il y a des toilettes turques, la puanteur qui en sort n’a pas de système d’évacuation dans la pièce sans fenêtre. Les murs en béton brut dissuadent de tout adossement oisif, la réflexion constante de la lumière inhibe le sommeil. La distribution de repas à travers une fente dans la porte basse est le seul moyen de repère du temps, pour distinguer le jour de la nuit.

Il s’agit de la cellule 36, au fin fond de la prison d’Al Jalame au nord d’Israël. C’est une des rares cellules, où les enfants palestiniens sont enfermés en isolement pendant des jours, ou même des semaines. Un jeune de 16 ans a prétendu qu’il avait été maintenu en détention dans la cellule 36 pendant 65 jours.

La seule évasion possible est dans la salle d’interrogatoire, où les enfants sont enchaînés, par les mains et les pieds, à une chaise lors de l’interrogatoire, parfois pendant des heures.
La plupart sont accusés de jets de pierres sur des soldats ou des colons ; certains pour avoir jeté des cocktails Molotov ; quelques-uns, d’infractions plus graves tels que des liens à des organisations militantes ou pour l’utilisation d’armes. On leur soutire également des informations relatives aux activités et aux sympathies de leurs camarades de classe, les membres de la famille et les voisins.

Au début, presque tous ont nié les accusations. La plupart disent qu’ils sont menacés ; certains dénoncent des violences physiques. Violences verbales - "t’es un chien, un fils d’une prostituée" - est commun. Beaucoup sont épuisés à cause de privation de sommeil. Jour après jour, ils sont enchaînés à la chaise, puis retournent en isolement. En fin de compte, beaucoup signent des aveux qu’ils déclarent plus tard avoir été extirpés par la force.

Ces allégations et descriptions proviennent de déclarations sous serment faites par des mineurs à une organisation internationale des droits de l’homme et d’entrevues menées par le Guardian. D’autres cellules dans les prisons d’Al Jalame et de Petah Tikva sont aussi utilisées pour l’isolement, mais la cellule 36 est l’une des plus souvent mentionnée dans ces témoignages.

Entre 500 et 700 enfants palestiniens sont arrêtés par des soldats israéliens chaque année, principalement accusés de jets de pierres. Depuis 2008, la Défense Internationale des enfants (DCI) a recueilli des témoignages sous serment de 426 mineurs détenus dans le système judiciaire militaire israélien.

Leurs déclarations démontrent une procédure type d’arrestations de nuit, les mains liées avec des liens en plastique, les yeux bandés, d’abus physiques et verbaux et de menaces. Environ 9 % de toutes les personnes faisant des déclarations sous serment affirme avoir enfermés en isolement, même s’il y a eu une augmentation significative de 22 % au cours des six derniers mois.

Peu de parents ont été informés, où leurs enfants ont été emmenés. Les mineurs sont rarement interrogés en présence d’un parent et ont rarement vu un avocat avant ou pendant l’interrogatoire préliminaire. La plupart sont détenus à l’intérieur d’Israël, rendant les visites de leurs familles très difficile.

Les organisations de droits de l’homme affirment que ces modes de traitement - qui sont corroborés par une étude distincte, menée par un groupe d’israélien, B’Tselem - viole la convention internationale relative aux droits de l’enfant , dont Israël a ratifié, la quatrième.

La plupart des enfants maintiennent qu’ils sont innocents des crimes dont ils sont accusés, malgré les confessions et les plaidoyers de culpabilité, dit Gérard Horton de DCI. Mais, ajoute-t-il, culpabilité ou innocence n’est la question en ce qui concernant leur traitement.

"Nous ne disons pas que des infractions n’ont pas été commises - nous disons que les enfants ont des droits. Indépendamment de ce dont ils sont accusés, ils ne devraient pas être arrêtés au milieu de la nuit dans un terrifiant raid, ils ne devraient pas être douloureusement ligotés et les yeux bandés parfois pendant des heures, ils devraient être informés de leur droit de garder le silence et qu’ils devraient avoir droit à la présence d’un parent pendant l’interrogatoire."

Mohammad Shabrawi de la ville de Tulkarem, Cisjordanie, a été arrêté en janvier dernier, âgé alors de 16 ans à environ 2 h 30 du matin. "Quatre soldats sont entrés dans ma chambre et m’ont dit que je devais venir avec eux. Ils ne m’ont pas dit pourquoi, ils n’ont rien dit, ni à moi, ni à mes parents", dit-il au Guardian.
Menottés avec un lien en plastique et les yeux bandés, il pense d’abord avoir été emmené dans une colonie israélienne, où on l’a fait agenouiller - encore menotté et les yeux bandés - pendant une heure sur une route asphaltée dans un froid glacial en pleine nuit. Un second voyage s’est achevé environ vers 8 heures au centre de détention d’Al Jalame, également connu sous le nom de prison de Kishon, au milieu des champs proches de Nazareth sur la route d’Haïfa.

Après un contrôle médical de routine, Shabrawi a été amené à la cellule 36. Il passa 17 jours en isolement, hormis les interrogatoires et dans une cellule similaire, N°37, dit-il. "J’étais, effrayé tout le temps et j’avais besoin de parler avec quelqu’un. J’en pouvais plus d’être seul. Je désespérais de rencontrer quelqu’un, de parler à quiconque... Je m’ennuyais tellement que lorsque j’étais dehors [hors de la cellule] et avais vu la police, ils parlaient en hébreu et je ne parle pas l’hébreu, mais je hochais la tête comme si j’avais bien compris. Je languissais de parler".

Lors l’interrogatoire, il a été enchaîné. "Ils m’injuriaient et menaçaient d’arrêter ma famille si je n’a avouais pas, dit-il. Il n’a vu un avocat qu’au bout de 20 jours de détention, et a été inculpé au 25ème jour, dit-il. "Ils m’accusaient de beaucoup de choses,"a-t-il dit, ajoutant que tout est faux.

Finalement, Shabrawi a avoué son appartenance à une organisation interdite et a été condamné à 45 jours d’emprisonnement. Depuis sa libération, il dit, qu’il aurait maintenant "peur de l’armée, et d’être arrêté." Sa mère a déclaré qu’il s’est replié sur lui même.
Ezz ad-Deen Ali Qadi de Ramallah, qui avait 17 ans lors de son arrestation en janvier dernier, décrit le même traitement durant son arrestation et sa détention. Il dit, avoir été détenu en secret à Al Jalame pendant 17 jours dans les cellules, 36, 37 et 38.

Je commençais à me répéter les questions des interrogateurs, me demandant si c’était vrai ce dont ils m’accusent,"dit-il au Guardian. "On sent la pression de la cellule. Puis, vous pensez à votre famille, et vous sentez que vous allez perdre votre avenir. Vous êtes soumis à un stress énorme."

Son traitement pendant l’interrogatoire dépendait de l’humeur de ses interrogateurs, dit-il. "S’il est de bonne humeur, parfois il vous permet de vous vous asseoir sur une chaise sans menottes. Ou il peut vous obliger à vous asseoir sur une petite chaise avec un cerceau de fer derrière elle. Puis, il attache de vos mains à l’anneau et vos jambes aux pieds de la chaise. Parfois, vous restez comme ça pendant quatre heures. C’est très pénible.
"Parfois, ils s’amusent avec vous. Ils demandent si vous voulez de l’eau, et si vous répondez que oui, ils l’apportent, mais ensuite l’interrogateur la boit."

Ali Qadi n’a pas vu ses parents pendant les 51 jours avant le procès, qu’il était détenu, et n’a été autorisé à voir un avocat qu’après 10 jours de détention. Il a été accusé de jets de pierres et de la planification d’opérations militaires, et après des aveux, a été condamné à six mois de prison. Le Guardian a des déclarations sous serment de cinq autres jeunes qui ont dit avoir été détenus en isolement à Al Jalame et Petah Tikva. Tous ont avoué après interrogatoire.


Caution : Children Ahead, Dec. 2010 - B’Tselem

"L’isolement brise l’esprit d’un enfant," dit Horton. "Les enfants disent qu’après une semaine de ce traitement, ils avouent simplement pour sortir de la cellule."

L’agence de sécurité israélienne (ASI) - également connue sous le nom de Shin Bet - a dit le Guardian : "Aucune des personnes interrogées, y compris les mineurs, est enfermé en isolement dans une cellule en guise de mesure punitive ou pour obtenir leurs aveux."

Le service de la prison israélienne n’a pas répondu à une question spécifique sur l’isolement, dit seulement que " l’incarcération de prisonniers...est soumise à un examen juridique ".

Les détenus mineurs allèguent également des méthodes d’interrogatoire rudes. Le Guardian a interviewé le père d’un mineur, qui purge une peine de 23 mois pour jets des pierres sur véhicules. Ali Odwan, d’Azzun, dit son fils Yahir, qui avait 14 ans lorsqu’il a été arrêté, a reçu des décharges électriques par un Taser lors de l’interrogatoire.

"J’ai rendu visite à mon fils en prison. J’ai vu des marques de décharges électriques sur ses deux bras, ils étaient visibles à travers la vitre. Je lui ai demandé s’il s’agissait de décharges électriques, il a juste hoché la tête. Il avait peur que quelqu’un nous écoute, a déclaré Odwan.

L’DCI a des déclarations sous serment de trois mineurs accusés pour jets de pierres qui prétendent avoir reçu des décharges électriques lors de l’interrogatoire en 2010.

Un autre jeunot d’Azzun, Sameer Saher, avait 13 ans lorsqu’il a été arrêté à 2 heures du matin. Un soldat m’a tenu la tête en bas et m’a emmené vers une fenêtre et dit : "Je veux te jeter par la fenêtre." Ils m’ont frappé sur les jambes, dans l’estomac, au visage, a-t-il dit.

Ses interrogateurs l’ont accusé de jets de pierres et ont exigé les noms des amis qui avaient aussi jeté des pierres. Il a été libéré sans inculpation environ 17 heures après son arrestation. Maintenant, il dit, avoir des troubles du sommeil, de peur "qu’ils viennent la nuit et de l’arrêter".

En réponse à des questions au sujet des allégations de mauvais traitements, y compris des décharges électriques, l’ASI a affirmé que : les plaintes selon lesquelles les mineurs palestiniens étaient assujettis à des techniques d’interrogatoire qui incluent des coups, de longues périodes avec les menottes, menaces, coups de pied, violence verbale, humiliation, isolement et privation du sommeil sont totalement infondées ... Les investigateurs agissent conformément à la loi et les directives sans équivoque, qui interdisent de telles actions. »

Le Guardian a vu aussi de rares enregistrements audiovisuels des interrogatoires de deux garçons, âgés de 14 et 15, du village de Nabi Saleh, la scène de d’hebdomadaires protestations contre les colons à proximité. Tous deux sont visiblement épuisés après avoir été arrêtés au milieu de la nuit. Leurs interrogatoires, qui commencent à environ 9 h 30, dure quatre et cinq heures.

Aucun d’eux n’est informé de son droit de garder le silence, et tous deux sont interrogés à plusieurs reprises avec des questions suggestives, y compris si des personnes nommées les ont incités à jeter des pierres. A un moment donné, un garçon repose sa tête sur la table, l’interrogateur lui donne un petit coup, en criant : "Eh, lève la tête. » Au cours de l’interrogatoire de l’autre jeune garçon, un interrogateur a frappé à plusieurs reprises un poing serré dans sa propre paume en guise de geste menaçant. Le garçon a fondu en larmes, en disant qu’il devait passer un examen à l’école dans la matinée. "Ils vont me faire échouer, je vais perdre l’année,"sanglote-il.

Dans aucun cas, l’avocat était présent pendant leur interrogatoire.
Le droit militaire israélien a été appliqué en Cisjordanie depuis qu’Israël a occupé le territoire, il y a plus de 44 ans. Depuis, plus de 700 000 hommes, femmes et enfants ont été détenus sous des ordres militaires.

En vertu de l’ordonnance militaire 1651, l’âge légal pour la responsabilité pénale est de 12 ans et les enfants âgés de moins de 14 ans écopent d’un maximum de six mois de prison.
Cependant, des enfants âgés de 14 ans et 15 pourraient, en théorie, être condamné jusqu’à 20 ans, pour avoir lancé un objet sur un véhicule en mouvement avec l’intention de nuire. Dans la pratique, la majorité des peines se situent entre 2 semaines et 10 mois, selon la DCI.

En septembre 2009, un tribunal militaire juvénile spécial a été créé. Qui siège à Ofer, une prison militaire à l’extérieur de Jérusalem, deux fois par semaine. Les mineurs sont amenés à la cour les pieds enchaînés et menottes aux poignets, portant des uniformes bruns de la prison. Les procès sont en hébreu avec traduction intermittente fournie par des soldats en langue arabe.
Le service de la prison israélienne a affirmé au Guardian que l’utilisation de moyens de contentions dans les lieux publics a été autorisée, dans les cas où, "il y a une crainte raisonnable que le prisonnier s’échappe, cause des dommages à des biens ou des personne, ou endommage les éléments de preuve ou essaye de s’approprier des éléments de preuve".

Le Guardian a assisté à un cas ce mois-ci dans lequel deux garçons, âgés de 15 et de 17 ans, ont admis être entré en Israël illégalement, avoir jeté des cocktails Molotov et des pierres, déclenché un incendie qui a causé des dommages considérables et vandalisé une propriété. L’accusation a requis une peine pour refléter les motivations nationalistes" des défendeurs et agir comme un moyen de dissuasion.

L’aîné a été condamné à 33 mois de prison ; le plus jeune, 26 mois. Les deux ont été condamnés à 24 mois supplémentaires avec sursis et ont écopé d’une amende de 10 000 shekels (2,002 euros). Un défaut de paiement de l’amende se traduirait par une peine d’emprisonnement supplémentaire de 10 mois.

Plusieurs délégations parlementaires britanniques ont assisté à des audiences d’enfants à Ofer durant l’année écoulée. Alf Dubs a fait un rapport à la Chambre des Lords en Mai dernier, disant : "Nous avons vu un jeune de 14 ans et de 15 ans, l’un d’entre eux en larmes, les deux étaient absolument déconcertés ... Je ne crois pas que ce processus d’humiliation représente la justice. Je pense que la façon dont ces jeunes sont traités est en soi un obstacle à la réalisation par Israël de relations pacifiques avec le peuple palestinien."

Lisa Nandy, député de Wigan, qui a été témoin du procès d’un garçon de 14 ans enchaîné à Ofer le mois dernier, a trouvé l’expérience affligeante. "En cinq minutes, il avait été déclaré coupable de jets de pierres et a été condamné à neuf mois de prison. C’est choquant de voir un enfant endurer ce traitement. Il est difficile de concevoir une solution [politique] au conflit lorsque les jeunes sont traités de cette façon. Ils finissent avec très peu d’espoir pour leur avenir et très en colère quant à leur traitement."

Horton dit qu’un plaidoyer de culpabilité est "la façon la plus rapide pour sortir du système". Si les enfants disent que leur confession a été faite sous la contrainte, "qui leur fournit un moyen de défense juridique - mais parce qu’ils refusent une liberté sous caution, qu’ils restent en détention plus longtemps que s’ils avaient simplement plaidé coupable".

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Checkpoint de Beit Iba - Enlèvement d’étudiants palestiniens ayant protesté après être restés bloqués pendant des heures - Photo : Flickr.com

Un avis d’expert rédigé par Graciela Carmon, un pédopsychiatre et membre de Médecins pour les droits de l’homme, en mai 2011, a déclaré que les enfants sont particulièrement vulnérables et sont enclin à fournir une fausse confession sous la contrainte.
"Bien que certains détenus comprennent qu’en fournissant qu’une confession, malgré leur innocence, cela aura des répercussions négatives à l’avenir, ils ont néanmoins avoué puisque l’angoisse mentale ou physique immédiate qu’ils ressentent se substitue aux incidences futures, qu’elles soient."

Presque tous les cas documentés par l’ICD ont fini par un plaidoyer de culpabilité et environ les trois quarts des mineurs condamnés ont été transférés vers des prisons à l’intérieur d’Israël. Cela est contraire à l’article 76 de la quatrième convention de Genève, qui exige que les enfants et les adultes dans les territoires occupés soient mis en détention sur le territoire.

Les forces de la défense israélienne (FDI), responsables des arrestations en Cisjordanie et le système judiciaire militaire ont affirmé, le mois dernier, que le système judiciaire militaire était "étayé par un engagement à garantir les droits des accusés, l’impartialité et mettent l’accent sur la pratique des normes juridiques internationales dans des situations complexes et incroyablement dangereuses".

L’ASI a déclaré que ses employés ont agi conformément à la loi, et que les détenus ont bénéficié des pleins droits qui leur sont dûs, y compris le droit à des avocats et des visites par la Croix Rouge. "L’ASI nie catégoriquement toutes les plaintes relatives à l’interrogatoire des mineurs. En fait, c’est complètement le contraire - Les directrices de l’ASI accordent aux mineurs des protections spéciales nécessaires compte tenu de leur âge."

Mark Regev, le porte-parole du premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a dit au Guardian : "Si les détenus croient qu’ils ont été maltraités, surtout dans le cas de mineurs ... il est très important que ces personnes, ou leurs représentants, se manifestent et soulèvent ces questions. Le test d’une démocratie est la façon dont vous traitez les personnes incarcérées, personnes en prison, d’autant plus les mineurs."

Le jet de pierres, a-t-il ajouté, est une activité dangereuse qui avait entraîné la mort d’un père israélien et son fils, l’an dernier.

"Les jets de pierres, jets de cocktails Molotov et autres formes de violence sont inacceptables, et les autorités de sécurité doivent mettre y fin, quand elles ont lieu."

Les groupes de droits de l’homme s’inquiètent de l’impact de détention à long terme sur les mineurs palestiniens. Certains enfants montrent au premier abord un degré de bravade, croyant qu’il s’agit d’un rite de passage, a déclaré Horton. "Mais quand vous vous asseyez avec eux pour une heure ou deux, sous ce vernis de bravade ; ce sont des enfants qui sont assez traumatisés." Beaucoup d’entre eux, dit-il, ne veulent plus jamais voir un autre soldat ou aller près d’un point de contrôle. Croit-il que le système est un moyen de dissuasif ? "Oui, je pense."

Selon à Nader Abu Amsha, directeur de l’UCJG à Beit Sahour, près de Bethléem, qui dirige un programme de réhabilitation pour les jeunes, " les familles pensent que, lorsque l’enfant est sorti, c’est la fin du calvaire. Nous leur affirmons que ce n’est que le début".

À la suite de détention, beaucoup d’enfants présentent des symptômes de traumatisme : cauchemars, méfiance à l’égard d’autrui, peur de l’avenir, sentiments d’impuissance et inutilité, comportement compulsif obsessionnel, énurésie, agression, retrait et manque de motivation.

Les autorités israéliennes devraient considérer les effets à long terme, pense Abu Amsha. "Ils sont complètement indifférents au fait que cela pourrait contribuer au cercle vicieux de la violence, à la façon dont cela pourrait alimenter la haine. Ces enfants sortent de ce processus avec une grande haine. Certains d’entre eux ressentent le besoin de vengeance.

"Vous voyez des enfants complètement cassés. Il est pénible de voir la souffrance de ces enfants, de voir combien ils sont oppressés par le système israélien."

22 janvier 2012 - The Guardian - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.guardian.co.uk/world/201...
Traduction : Info-Palestine.net - Sarah Bouachacha