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La campagne BDS est-elle efficace ?
dimanche 4 septembre 2011 - Giulio Meotti - Israel News

Extrait de l’appel palestinien au boycott d’Israël :

Ces mesures de sanction non-violentes devraient être maintenues jusqu’à ce qu’Israël honore son obligation de reconnaître le droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination et respecte entièrement les préceptes du droit international en :

  • 1) mettant fin à son occupation et à sa colonisation de tous les terres Arabes et en démantelant le Mur ;
  • 2) reconnaissant les droits fondamentaux des citoyens Arabo-Palestiniens d’Israel à une égalité absolue ; et
  • 3) respectant, protégeant et favorisant les droits des réfugiés palestiniens à revenir dans leurs maisons et propriétés comme stipulé dans la résolution 194 de l’ONU.
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Appel palestinien au BDS, du 9 juillet 2005




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Un Palestinien met au feu des produits venant des colonies israéliennes implantées illégalement en Cisjordanie occupée.
AP




Spécial Ynetnews : les boycotteurs anti-Israël ont de plus en plus de succès dans l’étranglement de l’économie de l’État juif : plus de 20 organisations en Europe, dans 13 pays, approuvent le boycott d’Agrexco, fer de lance d’Israël pour l’exportation de fleurs.

Giulio Meotti


De nombreux produits agricoles israéliens ont été récemment ciblés par la campagne de boycott d’Israël : tomates, poivrons, agrumes, carottes, melons, fraises et céleris. Mais les fleurs ont été la première obsession du mouvement de désinvestissement, lequel veut étrangler l’économie israélienne.

Agrexco, fer de lance d’Israël pour l’exportation de fleurs, a récemment été déclarée en faillite, en partie à cause du boycott mondial de ses produits, selon certains rapports. Plus de 20 organisations en Europe, dans 13 pays, ont approuvé le boycott d’Agrexco.

Les pressions, boycotts et sanctions au niveau international contre le gouvernement d’apartheid en Afrique du Sud ont joué un rôle essentiel dans la fin de son règne. Modelé sur cette campagne mondiale, le mouvement de boycott anti-Israël a remporté des victoires remarquables ces derniers temps, tout en faisant usage d’un lexique vieux marxiste (« impérialisme », « colonialisme », « occupation » et « société colonisatrice »).

Le premier symbole de la campagne économique anti-Israël, Caterpillar, était très éloigné de la conscience collective occidentale. Pourtant, les roses israéliennes furent un meilleur bouc émissaire juif, les fleurs étant un pilier de l’économie d’Israël (dans les années quatre-vingt, Israël est devenu le deuxième exportateur de fleurs mondial). Agrexco a été boycottée parce qu’elle était détenue partiellement par le gouvernement israélien et que l’entreprise possédait des exploitations dans la vallée du Jourdain et à Tekoa, une colonie aux portes du désert de Judée. (terres palestiniennes occupées - ndt)

L’an dernier, les fonds pétroliers de Norvège ont retiré leurs investissements d’Africa-Israël et de Danya Cebus, évoquant leur implication dans les « constructions de colonies ». Tout récemment, la Coopérative suédoise a décidé de mettre fin à ses achats de machines à gazéifier l’eau de Soda Stream. Alors que dans le même temps, l’Église méthodiste adoptait une motion « anti-Israël » demandant le boycott des produits issus des colonies « illégales ». Les Quakers en Grande-Bretagne ont également convenu de boycotter les produits israéliens.

Par ailleurs, les principaux fonds de pension néerlandais, Pensioenfonds Zorg en Welzijn, qui avaient investi un total de 97 milliards d’euros, ont retiré pratiquement toutes les sociétés israéliennes de leur portefeuille (banques, sociétés de communication, de construction et Elbit Systems). Un important fonds de pension suédois s’est également désinvesti d’Elbit en raison de son rôle dans la construction de la clôture de sécurité d’Israël en Cisjordanie. De même que les conseils d’éthique de quatre fonds de pension tampon ont exhorté Motorola « à sortir des territoires occupés par Israël en Cisjordanie » sinon ils se désinvestissent.

Sur le plan culturel, un festival de cinéma en Écosse a remboursé ses frais à l’ambassade israélienne après avoir cédé aux militants du boycott qui menaçaient de former un cordon de protestation devant le festival. Ailleurs, certains artistes indiens de premier plan ont annoncé le boycott d’une représentation prévue à Tel Aviv, au Musée d’État, au printemps 2012. Des tas de stars de la musique ont également approuvé le boycott cette dernière année (Elvis Costello, Gil Scott-Heron, Roger Waters).

Les universités occidentales infestées

Et il y a pire : un boycott important est sur le point d’être approuvé à la Park Slope Food Coop, une coopérative de renom de Brooklyn, boycott qui touchera le paprika, les sels de bain, les guimauves végétaliennes et les machines pour l’eau de Seltz de chez Soda Stream.

Les pensions gouvernementales de Norvège et la Deutsche Bank en Allemagne se sont aussi désinvestis d’Elbit. Le débouché phare londonien de la société Ahava de produits de beauté a été bouché après des années de manifestations. Un conseil municipal écossais a récemment interdit les livres israéliens dans ses bibliothèques publiques. Eden Springs, principale compagnie des eaux israélienne, ne verra pas son contrat renouvelé avec la célèbre École d’économie de Londres.

La Compagnie de la Baie d’Hudson, la plus ancienne société commerciale d’Amérique du Nord, a elle aussi interrompu la vente des produits Ahava. Bien que cette décision ait été prise davantage pour des « raisons commerciales », elle n’en coïncide pas moins avec une campagne agressive de plusieurs organisations défendant le boycott d’Ahava.

La plupart des universités occidentales sont aujourd’hui infestées par un état d’esprit anti-juif virulent. Les étudiants de l’université d’Edinbourg viennent de voter en faveur d’un boycott d’Israël. L’université de Johannesburg a coupé ses liens avec l’université Ben-Gourion de Beersheba. L’association des étudiants de l’université DePaul a adopté le boycott de l’houmous Sabra. L’université française d’Aix-en-Provence a annulé une rencontre avec l’écrivain israélien, Esther Orner après son boycott par les auteurs arabes. Alan Dershowitz a récemment accusé les universités norvégiennes de mener un « boycott implicite d’Israël ».

Plusieurs entreprises, principalement la société suisse Assa Abloy qui détient Mul-T-Lock (Mul-T-Lock, filiale d’Assa Abloy, leader mondial dans la fabrication et la fourniture de solutions de verrouillage) et la Wine Cellars (vignoble), en partie néerlandaise, ont quitté la zone industrielle de Barkan, près de la ville israélienne d’Ariel (en Cisjordanie occupée). Le gouvernement espagnol a éliminé le centre universitaire de Samarie à Ariel de la compétition en finale d’un concours international entre des départements universitaires d’architecture, pour construire une maison auto-suffisante en énergie avec l’énergie solaire. Le syndicat norvégien El et IT, qui représente des milliers de salariés de l’énergie et des télécommunications, a adopté le boycott de la fédération syndicale israélienne Histadrut.

Le plus grand syndicat du Brésil a voté en faveur du boycott et a appelé à la suspension des accords économiques Israël/Brésil et des relations militaires. La société française Veolia, qui travaillait pour le projet de tramway à Jérusalem, a dû vendre ses parts dans le projet. La Deutsche Bahn (entreprise ferroviaire allemande) vient juste de se retirer du même projet, le ministre allemand des Transports, Peter Ramsauer, expliquant ainsi la fin de ce projet : « Le ministre palestinien des Affaires étrangères Riyad al-Malki, les membres du Parlement et les médias allemands ont critiqué un projet dans lequel Deutsche Bahn International agissait comme conseil pour le tramway géré par l’État d’Israël. » La société italienne Pizzarotti est actuellement mise sous pression à propos de ce même projet de tramway.

Quand les magasins italiens ont annoncé l’an dernier l’interdiction d’Agrexco, le directeur de la société, Shimon Alchasov, m’a demandé sans prendre de gants : « Dois-je marquer les produits avec une étoile jaune de David ? ». Le grand et regretté historien Raul Hilberg expliquait que l’étranglement économique des juifs dans le business, l’enseignement et l’emploi avait été la première étape de l’holocauste. Aujourd’hui, le même boycott « avec nous » saigne l’État d’Israël.


Giulio Meotti, est également journaliste au quotidien Il Foglio.

31 août 2011 - Ynet News - traduction : JPP