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jeudi 18 août 2011 - Rudi Barnet

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mai 2010 - la marine de guerre israélienne pirate le Mavi Marmara dans les eaux internationales et assassine neuf militants de la solidarité turque avec la Palestine - Photo : AFP

La hasbara, notre machine de propagande balayera tout ça !

Immédiatement, la campagne de désinformation a été lancée : “ Ce ne sont pas des pacifistes, mais des terroristes contre lesquels nous nous sommes seulement défendus... Et avec une grande modération ! " (Netanyahu à la TV israélienne).

Ailleurs aussi, c’était éloquent : " C’était une embuscade organisée ! Nos braves soldats sont tombés dans un piège ! C’est des mercenaires qui étaient à bord ! Il y avait plein d’armes dans ces bateaux de “pseudo pacifistes ! " (Tamar Samash, ambassadrice d’Israël en Belgique)
Ceux qui sont contre Israël sont des animaux, des chiens enragés, des hyènes ! " (Rubinfeld, président du CCOJB sur Radio Judaica).
C’est un groupe lié à Al-Quaida qui dirigeait l’opération ! " (l’ambassadeur d’Israël au Danemark).

Cette campagne n’a été qu’en s’amplifiant.
Les divers organismes de service (Jewish Internet Defense Force, Internet Haganah, Palestinian Media Watch, Aschkel...) n’ont cessé, malgré la présence à bord de gens comme Mairead Maguire, Prix Nobel de la Paix 1976 ou le grand écrivain suédois Henning Mankell, de calomnier et de "fabriquer des preuves“ pour diaboliser les participants de cette flottille
On les transformera en terroristes assoiffés de sang qui ont attaqué une armée pacifique.

Parallèlement, Israël rappellera aussi ses obligations sionistes à Goldstone pour qu’il se démarque du rapport qui porte son nom et déjuge les autres membres de cette commission d’experts désignés par l’ONU... Il y a réussi, en partie.
La technique est récurrente !

Cette ignominie aura au moins eu pour conséquence de mieux informer sur les réalités des pratiques israéliennes et d’obliger cet Etat, sous la pression internationale, à alléger le blocus sur Gaza.

Tout pour redorer l’image...

Depuis "Plomb durci", tout ce qui peut être médiatisé, surtout émotionnellement, est mobilisé dans une vaste campagne orchestrée et largement financée par le gouvernement pour tenter de rétablir une image positive d’Israël dans le monde.
Que penser, en effet, de l’envoi massif d’aide et de sauveteurs (respect pour eux !) aux malheureux Haïtiens ?
...Pendant ce temps, Israël refusait l’entrée à Gaza des biens de première nécessité et des médicaments, causant ainsi la mort de plusieurs centaines de Palestiniens !

L’objectif du gouvernement ?
Comme le titrait le journal “Maariv“ : “ Pénible vérité : la catastrophe d’Haïti c’est bon pour les Juifs“...“chaque désastre a besoin d’un héros et les héros d’Haïti sont les Israéliens "... «  Nous n’aidons pas seulement les Haïtiens dans leur tragédie, mais nous contribuons à unir le monde juif et démontrer les valeurs juives de l’Etat d’Israël “.

Ce discours proprement scandaleux instrumentalise ouvertement le malheur des Haïtiens pour encenser l’État d’Israël et tenter de redresser son image.

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Auschwitz

Que penser aussi de l’exploitation mercantile (un million de $ de bénéfice annuel pour Israël) du sinistre camp d’Auschwitz, (1) devenu une attraction touristique morbide pour des colonies de jeunes israéliens... Négligeant le fait que cette horreur concerne essentiellement les européens, toutes opinions, croyances et ethnies confondues.

... sans oublier le conditionnement de l’opinion publique

Comme le proclamait Ariel Sharon : " Israël peut avoir le droit de juger les autres, mais certainement personne n’a le droit de juger le peuple juif ou l’État d’Israël ".

Protestations et démentis ne suffisant pas à redorer l’image perdue, il n’a pas fallu longtemps pour mobiliser les supporters du régime à travers le monde, pour vilipender, diaboliser, harceler ou menacer de mort les opposants ou contradicteurs.

Un bel exemple de propagande, parmi une multitude de films financés par le Ministère des Affaires Etrangères, est cette vidéo "The Truth about the West Bank", éditée en six langues, expliquant doctement que la Cisjordanie n’est pas un territoire "occupé" mais "disputé"... entre Israël et la Jordanie !

Il découle de cette rhétorique délirante que les "implantations" sont légales et que les Palestiniens n’ont aucun droit sur cette région... puisqu’ils n’ont pas d’État, ce ne sont que des Jordaniens qui se sont implantés dans un territoire qui revient à Israël !(2)

... Et quand la propagande ne suffit pas, on peut même passer à l’acte en agressant les associations de défense des droits humains, comme à Paris en septembre 2010 (cambriolage et tentative d’incendie criminel de plusieurs ONG pro-palestiniennes) ou comme l’agression au couteau contre un chercheur de l’ULB. (3)

... et à sa culpabilisation par les medias amis

Pas un jour sans que l’un ou l’autre media ne nous présente un sujet qui vise à sensibiliser le public occidental sur la "Shoah"... Oubliant les autres victimes de la "Solution Finale" !

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Dans le ghetto de Varsovie

Que cela n’ait rien à voir dans le drame palestinien, qu’il n’y ait aucun lien factuel entre cette monstruosité et ce qui se passe au Moyen-Orient, est sans importance.

La confusion entre le judaïsme et l’État d’Israël est, depuis toujours, soigneusement entretenue par les dirigeants sionistes et l’utilisation de l’émotionnel une pratique récurrente pour la manipulation de l’opinion publique.

Cette campagne de sensibilisation sur le drame des juifs européens victimes du nazisme - la programmation de Arte sur ce thème est exemplative - a un seul objectif : créer une empathie avec l’État d’Israël !

Une sorte de politique du ricochet, quoi !

Ah ! La naïveté ou l’absence d’esprit critique d’une partie de la communauté juive et de tant de citoyens non-juifs... Et ça marche depuis plus de soixante ans !

On développe également une campagne en direction des juifs d’Occident, présentés comme une communauté martyre, victime permanente de la violence des autres communautés... Et invités à émigrer pour sauver leur vie !

Que la réalité - les communautés d’autres religions sont aussi victimes de l’intolérance - contredise ces discours générant la peur, voire la panique, n’a aucune importance.
Ce qui l’est c’est, encore une fois, instiller l’amalgame “juifs/shoah/Israël“ !

... et certains organismes humanitaires

Il est affligeant de voir l’attitude de “cul-bénit“ de certains organismes qui prétendent défendre les droits humains en adoptant ce fallacieux argumentaire de “deux peuples convoitant la même terre“.

Ainsi, certains ont une lecture bien particulière du rapport de la “Commission Goldstone“ !

Alors que ce rapport cible très nettement la responsabilité écrasante d’Israël dans le drame de Gaza, Amnesty-Belgique (“Conflit de Gaza, la justice maintenant“ )(4)
renvoie dos à dos oppresseurs et opprimés en déplorant de même manière les morts israéliens (13... dont 10 militaires !) et palestiniens (1400 civils !).

Il est triste de constater que cette organisation de défense des prisonniers d’opinion, ne parle que très rarement des milliers de civils (non-combattants !), dont plusieurs centaines d’enfants, enfermés et torturés dans les geôles israéliennes... Ce qui en fait la plus grande prison du monde des "prisonniers d’opinion" !

Cette attitude “jésuitique“ est bien éloignée de la mission originelle.

Vous avez dit blocus ? Où voyez-vous un blocus ?

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25 avril 2008 - Rafah, frontière entre l’Egypte et la bande de Gaza - Des palestiniens scandent des slogans lors d’une manifestation devant la clôture de fer séparant l’Egypte de la bande de Gaza pour réclamer à Israël la levée du blocus de Gaza.

Israël a indéniablement allégé son blocus, mais refuse de communiquer la liste des produits qu’il entend interdire. Avant le blocus, la liste des produits autorisés était de 4.000... de 80 à fin 2010 !

L’allègement est pour le moins... léger.
Parmi les produits interdits (à juin 2011), il y a le chocolat, les instruments de musique, les blocs-notes, le ciment, le sel, la majorité des médicaments et du matériel médical... Tous “produits militaires“ bien entendu, comme ces sept appareils respiratoires offerts par la Norvège aux hôpitaux, confisqués par l’armée.

Grâce au "Printemps égyptien", l’allègement du blocus s’est incontestablement amélioré (5)

... Et le fameux mur d’acier de Moubarak - décision d’édification prise en coordination avec Israël et les Etats-Unis - ne sera pas achevé.

N’en reste pas moins que Rafah est la seule voie d’accès plus ou moins ouverte pour les habitants de Gaza (L’Égypte laisse passer 3 à 400 personnes par jour).
Côté mer et côté Israël, rien n’a changé.

Pour ce qui est de la Cisjordanie, le blocus est plus subtil. Outre que la quasi totalité des habitants ne peuvent librement quitter le territoire pour se rendre à Jérusalem - rares sont les Palestiniens de Bethléem qui ont visité Jérusalem... distant de 8 km - les étrangers débarquant à Tel-Aviv sont avertis qu’ils risquent une peine de prison de deux ans s’ils se rendent dans la partie palestinienne.

Les pacifistes de la "Flytille" l’ont appris à leurs dépens... Et ont ainsi démontré que le blocus est général !

Génocide ?

Les spécialistes se disputent quant à l’appellation qui convient pour définir les actes israéliens et si on peut, oui ou non, parler de génocide.

On ne peut cependant s’empêcher de penser qu’il y a des ressemblances troublantes avec les événements qui se sont, par exemple, déroulés au Rwanda ou en Ex-Yougoslavie... Tel le massacre de Srebrenica, en juillet 1995, qui, hormis le nombre de morts, a plus que des similitudes avec celui perpétré à Al-Tantura, en mai 1948.

Pourquoi génocide à Srebrenica, mais seulement incident regrettable en Palestine ?

Si ce n’est pas un génocide, la litanie des massacres depuis les années trente à ce jour sonne pour le moins comme un prélude.

Il n’est sans doute pas inutile de rappeler la définition juridique du crime de génocide qu’on peut trouver dans la "Convention pour la prévention et la répression".

Les génocides sont des actes commis dans l’intention de détruire, en tout ou en partie, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme tel :

-  meurtres de membres du groupe

-  atteinte grave à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe

-  soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence devant entraîner sa destruction physique totale ou partielle.

Chacun jugera en conscience.

... En tout cas Sociocide !

Comment, en effet, qualifier autrement la sinistre "Opération Rempart" (6)
de 2002 que tant "Human Rights Watch" et "Amnesty International" ont défini comme crime de guerre ?

Quel autre but que détruire la société palestinienne elle-même pouvaient avoir les massacres - même Shimon Pérès a utilisé ce terme de "sociocide" à ce propos - de Jenine et Naplouse ?

Quelle autre finalité pouvait avoir la destruction généralisée des maisons, le saccage de tout ce qui était utile à la vie économique (hôtels, aéroport, sites historiques, bureaux de poste... jusqu’aux feux de signalisation) ?

Comme d’habitude, Israël a fait obstacle à la venue de la Commission d’enquête mise sur pied par l’ONU... Et, comme d’habitude, a invoqué la "nécessité de représailles" pour répondre à des attaques.

Ah ! Cette fameuse “charte“ du Hamas !

Petit “scoop“ qui serait comique s’il n’était effrayant : l’auteur du slogan, tant brandi comme le “crédo“ des Palestiniens, “ Poussez tous les juifs dans la mer “, est en réalité de... Ben Gourion lui-même !

C’est à la Knesset en octobre 1961 que, selon un universitaire étatsunien, il "inaugura" ce slogan pour mieux stigmatiser le danger palestinien : “ Leur objectif est clair : pousser les juifs dans la mer, morts ou vifs ! ". (7)

Dans sa diabolisation des “extrémistes islamiques“ l’État d’Israël se réfère toujours à l’ancienne “Charte du Hamas“... Mais passe sous silence le “Document d’Entente Nationale“ de 2006 (signé par le Hamas !) qui accepte l’État israélien à côté d’un État palestinien dans le respect de la résolution 242 de l’ONU de 1967 fixant les frontières entre ces deux États.

Pourquoi Israël s’oppose-t-il à cet engagement qui équivaut, pour les Palestiniens, à renoncer à 78% du territoire originel et entérine ainsi la conquête juive ?

... Et pourquoi ne parle-t-on jamais du refus à l’existence d’un État palestinien contenue dans la charte du Likoud : le gouvernement israélien rejette catégoriquement la création d’un État arabo-palestinien à l’ouest de Jourdain !

Cette obstruction au droit international depuis plus de 60 ans et cette volonté de rejeter toute offre de délimitation des territoires est, pour le moins, un étrange témoignage de volonté de paix, non ?

Les Palestiniens doivent partir ou se soumettre !

Que le gouvernement israélien le veuille ou non, la Cisjordanie et Gaza sont des territoires "occupés"... ce qui implique le respect des lois de la guerre par le Pouvoir occupant.

Eric David, spécialiste du Droit international et Professeur émérite de l’Université de Bruxelles, estime que " L’implantation et le maintien de colonies de peuplement dans les territoires palestiniens occupés sont des crimes de guerre ". (8)

Cette violation du Droit n’a pas connu de répit depuis 1967 et la répression raciste est permanente.

A titre d’exemple : le raid de nuit des colons de Kyriat Arba (près d’Hébron) qui, sous la conduite du rabbin Levinger, ont, sous la protection de l’armée, détruit tout ce qu’ils pouvaient dans le camp de réfugiés de Deheishe en 1987

Ils s’en sont ensuite vantés dans la presse : "Notre action n’était pas assez forte. Il aurait fallu écraser le visage d’un enfant de 8 ans et casser les dents d’une femme enceinte. C’est seulement de cette façon qu’ils comprennent !". (9)

Que penser aussi des exhortations de Pinhas Wallerstein, patron de “Yesha“, le Conseil des Colons, considéré comme un “faiseur de gouvernements israéliens“, proclamant que “ les colons ne partiront jamais de Judée-Samarie “ et “ Cette présence juive, partout, est nécessaire pour empêcher un Etat palestinien “ ?

Il n’y a guère d’illusions à se faire sur les discours israéliens proclamant la volonté d’arrêter la conquête... David Ben Gourion n’affirmait-il pas déjà en 1948 : " Nous devons tout faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais, les vieux mourront et les jeunes oublieront “.

Il n’y a de paix que la paix des morts, quoi !

La colonisation sauvage est permanente et s’est même amplifiée après l’attaque de la “Flottille de la Liberté“ : arrachages des oliviers, destruction des puits d’eau...

Fin juin 2010, encore une fois, au mépris des engagements pris et des lois internationales, le comité central du Likoud a approuvé à l’unanimité la “ poursuite du développement des colonies en Cisjordanie et partout en Eretz Israël, notamment dans le Néguev et en Galilée et dans le Grand Jérusalem “.

Les fanatiques sionistes religieux, ne cessent de brûler champs, écoles (celle de Naplouse en octobre 2010), mosquées (celles de Lubbati Charqiya en mai 2010 et de Beit Fajjar en octobre 2010) ou maisons (à Hiraoua et Bourine, début mars 2011).

Les colons d’Ytzhar (une des 121 colonies illégales de Cisjordanie) justifient tout cela au nom d’une “ mission confiée par Dieu “ et ceux qui occupent Hébron (700 Israéliens au milieu de 170.000 Palestiniens) écrivent " Pas d’arabes ni de rats " sur les murs. (10)

Hébron, ville coupée en deux pour y rendre la vie impossible aux Palestiniens en interdisant leurs commerces dans les principales artères, Hébron devenue ville fantôme pour la "sécurité" de quelques fanatiques religieux.

Qui sont les barbares ?

Le Boycott est une action légitime ?... et légale ?

La campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) a été demandée en 2005 par 172 organisations palestiniennes représentatives (religieux, laïcs, syndicats...) et a essentiellement pour but de faire cesser l’impunité d’Israël en le forçant à respecter les règles internationales.

Concernant les produits importés en Europe, l’appellation “Made in Israël“ est frauduleuse pour des produits fabriqués par des entreprises implantées dans les colonies de Cisjordanie.

En effet, “l’Accord d’Association UE-Israël“ (en vigueur depuis 2000 et ratifiée par tous les pays de l’Union) et diverses autres directives en interdit l’entrée dans l’Union européenne (Voir à ce sujet l’arrêt “Brita“ de la Cour de Justice Européenne du 25/2/2010).

De plus, la Convention de Genève de 1949 spécifie clairement le statut de territoire “occupé“ de la Palestine et s’oppose à toute collaboration avec le gouvernement israélien dans ses projets de colonisation.

Il en découle qu’il est donc illégal pour une entreprise ou un investisseur occidental de collaborer, même indirectement, à des projets israéliens en Cisjordanie et frauduleux d’étiqueter “made in Israël“ des produits issus des colonies.

L’action tentant de faire appliquer le Droit est donc parfaitement justifiée.

Ce n’est pas, comme la propagande sioniste essaie de le faire accroire, une campagne illégale !
Il est d’ailleurs scandaleux que des gouvernements, tel celui de la France, essayent, au mépris des lois de l’Union européenne, de criminaliser les militants de ce boycott.

Concernant le boycott universitaire, on ne peut ignorer qu’en Israël même, aucune université n’existe pour les “Palestino/Israéliens“ et qu’aucun cours en arabe n’est dispensé dans les sept “officielles“.

Ainsi, 20% de la population, d’un pays qui se prétend démocratique, est discriminée !

Mais Ehud Barak, Ministre de la Défense, a approuvé l’accès au statut d’université d’un collège situé dans la colonie d’Ariel en Cisjordanie occupée... Université qui n’est accessible qu’aux seuls colons, évidemment !

Au moins par le silence, mais souvent de manière active en se mettant au service des officines gouvernementales (à l’instar de l’université Ben Gourion qui entretient des liens étroits avec le complexe militaro-industriel israélien), ces universités israéliennes contribuent à maintenir l’oppression.

A quand une action de ces universitaires pour s’y opposer et rejoindre leurs confrères qui manifestent leur désaccord ?

Il en va de même concernant la culture.

Il ne s’agit en aucune manière de boycotter des individus - de nombreux artistes israéliens sont accueillis dans des manifestations en Europe - mais de s’opposer aux opérations de propagande et à ceux qui soutiennent, objectivement, cette politique.

Un bel exemple de cette véritable “machine de guerre" est le célèbre film “Valse avec Bachir“, bourré de contrevérités historiques - bombardements intenses de l’aviation libanaise... qui n’a quasiment pas d’avions/ père du héros, à la fois soldat russe et déporté d’Auschwitz/ massacres de Sabra et Chatila attribués à des phalangistes “chrétiens“ fous... passant sous silence que l’opération avait été planifiée, organisée et appuyée par l’armée israélienne (11) / Etc... Etc... - qui vise, avec une grande habileté, à donner une image positive de l’armée et à créer une empathie du spectateur avec les traumatismes psychologiques du pauvre tankiste.

Subtil et pervers !

N’oublions pas nos collabos !

La machine est puissante et ne manque pas de moyens financiers : promotion d’artistes dans les manifestations européennes, opérations de séduction vers les secteurs économiques, multiplication d’émissions TV favorables au régime, mise en valeur de “vedettes“ européennes - dont, entre autres, l’ineffable BHL - affichant ouvertement leur idées pro-sionistes.

Certains responsables politiques européens se prétendant “socialistes“, n’hésitent pas à apporter leur contribution à cette propagande, tels Strauss-Kahn qui affirme : “ Je considère que tout Juif de la diaspora, et donc de France, doit, partout où il peut, apporter son aide à Israël “ (Europe1) ou Martine Aubry, invitée d’une organisation sioniste, déclarant : “ Je pense que ceux qui prônent le boycott d’Israël se trompent de combat. Au lieu de porter la paix, ils portent l’intolérance, ils portent la haine ! " (Discours au CRIF, novembre 2010)
... Jaurès, réveille-toi !

Dans le domaine médiatique, on assiste à un véritable matraquage par "Arte" de films sur le thème de la Shoah ou de productions israéliennes. Rien d’étonnant à cela quand on connaît les sympathies politiques de Jérôme Clément, son Directeur jusque fin 2010.

Durant plusieurs années, la moitié du budget que cette chaîne publique était censée consacrer aux productions étrangères, principalement européennes... était investie dans des films israéliens.

Il en a été remercié par les autorités israéliennes : “ La chaîne Arte, justement, contribue grandement au financement des créateurs israéliens avec près de
19 films au compteur. Grâce à elle notamment, le cinéma israélien bénéficie de cette reconnaissance et de cette bienveillance si particulière en dehors de ses frontières (12)

Pas la moindre protestation, à ma connaissance, contre ce détournement “soft“ de l’argent public.

Rien d’étonnant, non plus, dans cette attitude de Arte quand on sait que c’est Bernard-Henri Lévy qui préside son “conseil de surveillance“.

... Mais Arte ne fait pas de politique n’est-ce pas ? (13)

Les artistes et les intellectuels qui mettent leur travail et leur renommée au service de cette propagande portent un nom de sinistre mémoire : “collabos“ !

Quelques belles “consciences“ culturelles ont heureusement dénoncé cette utilisation de la culture comme marketing politique et ont pu faire échouer certaines opérations.

A suivre...

Notes

1) "L’Industrie de l’Holocauste" de Norman Finkelstein (La Fabrique editions)

2) http://mondoweiss.net/2011/07/annex-hasbara-on-steroids.html

3)) Voir “http://pierre.piccinin-publications.over-blog.com“

4) “Le Fil d’Amnesty“ N°6 (Décembre 2010)

5) "Le Monde" du 22/7/2011

6) Lire à ce propos " Israël 60 ans de mystification..." édité par "Capjo-EuroPalestine (www.europalestine.com)

7) “The Palestine Chronicle“ William James Martin (University of Florida)

8) Colloque du 8/4/2011 à l’ULB par le Centre de Droit International

9) Haaretz du 7/6/1987

10) Lire "Apartheid à Hébron" de Letty Pogrebin dans la revue "Regards" du CCLJ (Centre Communautaire Laïc Juif)

11) Lire “Sabra et Shatila, retour sur un massacre“ de Pierre Péan, Monde Diplomatique (septembre 2002)

12) “Jerusalem Post“ du 31/12/2010

13) Fin 2010, la chaine a annoncé (9/11/2010) qu’elle suspendait pendant deux ans son soutien à la production israélienne

Communiqué par l’auteur via courriel