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dimanche 14 août 2011 - Rudi Barnet

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Gaza, hiver 2099 - Rassemblement du Front Populaire de Libération de la Palestine - Le FPLP comme le mouvement Hamas a su sauvegarder les exigences de base de la résistance populaire palestinienne : le droit au retour des réfugiés, la libération des territoires palestiniens sous occupation, la légitimité de la résistance, la libération de tous les prisonniers palestiniens incarcérés en Israël, l’établissement d’un Etat pour les Palestiniens...

Un argument souvent évoqué par les sionistes - et malheureusement très répandu dans la presse traditionnelle - est que le harcèlement par les roquettes du Hamas dont était victime Israël depuis huit ans justifiait le bombardement de Gaza en 2008.

C’est faire peu de cas des enquêtes internationales sur les causes de la rupture de la trêve.
Toutes sont unanimes, même Henri Siegman, ancien directeur de l’American Jewish Congress, le concède : c’est d’abord Israël qui a bombardé Gaza et fait huit victimes !
... Et c’est seulement le lendemain de cette attaque que, en représailles, les roquettes ont été lancées sur la petite ville de Sderot.

Cette offensive militaire sur Gaza était aussi, comme l’a révélé le quotidien israélien “Haaretz“... préméditée et planifiée depuis six mois !

Tipi Livni (alors Ministre des Affaires étrangères) avait d’ailleurs elle-même informé le Parlement de l’Union européenne de l’imminence de l’attaque et Matan Vilnai, Secrétaire d’état à la défense, avait promis, plusieurs jours avant son déclenchement : Les Palestiniens vont s’attirer un Holocauste.
Les roquettes sur Sderot... un prétexte ! (1)

Pendant "Plomb Durci", Israël a continué ses exécutions "ciblées" et le vol des terres en Cisjordanie, bien qu’aucune roquette ne fût tirée par les Palestiniens de ces territoires !
... Et pendant ce temps l’aviation israélienne continuait aussi de violer journellement l’espace aérien du Liban (survols ininterrompus depuis 2006).

Décidément il en faut des mensonges et des ruses pour se défendre.

On ne peut, non plus, ignorer que durant les mois qui ont précédé le drame de Gaza, Israël n’a cessé de violer la trêve (qui incluait la levée du blocus !) qu’il avait pourtant signée, en continuant d’affamer et de harceler la population... Comme il n’a cessé de le faire depuis 1948.
Faut-il rappeler les massacres de Khan Younes et Rafah en 1956 (2) ou celui commis par l’aviation israélienne, en février 2008, sur des écoliers - ils avaient entre huit et quatorze ans - qui jouaient sur un terrain de football ?
Comme le déclara Shmuel Zakai, haut militaire israélien : “ Le gouvernement a commis une erreur majeure en aggravant la situation économique catastrophique des Palestiniens de Gaza. On ne peut pas simplement donner des coups (...) et s’attendre à ce que le Hamas se contente de s’asseoir sans agir (3)

Un petit peuple désarmé ?

Il est frappant de constater que ce propos du “petit peuple entouré d’ennemis sanguinaires“ ressemble comme deux gouttes d’eau au discours apocalyptique répandu dans l’Allemagne d’avant 40 : le pays est en danger de mort, son intégrité territoriale et sa pureté raciale sont menacées, il faut éliminer ceux qui travaillent à sa destruction !

Les écoliers israéliens sont évidemment les premières victimes de cette angoisse instillée journellement dans leur esprit.
Comme l’a admis le général Matityaha Pelet (Ha’aretz, 19/3/1972), cette plainte geignarde du “petit peuple qui ne fait que se défendre“ est de la pure propagande : " La thèse d’un danger d’un génocide qui nous menaçait en juin 67 et qu’Israël se battait pour son existence physique était seulement du bluff, créé et développé après la guerre ".

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Dimona : local de commande de l’installation de séparation du plutonium

Il est bien connu que la puissance militaire d’Israël - incluant l’arme atomique (6èmearsenal nucléaire au monde !) - est considérablement supérieure à celle de l’ensemble des pays voisins et que son armée est considérée comme une des plus importantes forces militaires de la planète.

Il y a bien un peuple désarmé, confronté à une puissance hostile, mais ce n’est pas celui-là !

Résistants... Pas terroristes

Les attentats et les tirs palestiniens ne sont pas à considérer isolément mais font partie d’un tout.
Le drame de Gaza n’est autre qu’un épisode de plus d’une guerre qui a commencé il y a près de quatre-vingt ans, une péripétie de plus de la résistance d’une population qui a subi bien plus de bombardements et d’attentats que celle d’Israël... et qui compte infiniment plus de morts civiles.

Marek Edelman, le héros juif de l’insurrection du ghetto de Varsovie, décédé en 2009, ne s’y trompait pas. Il nommait “partisans“ ceux que le gouvernement israélien qualifie de “terroristes“ et condamnait publiquement le régime sioniste.

Liberté pour tous les Shalit !

Tout pacifiste espère que le jeune Shalit retrouvera sa famille et on ne peut que condamner le non-respect des lois humanitaires par ses ravisseurs !

Mais, la justice n’étant pas à géométrie variable, ne serait-il pas juste que le gouvernement israélien applique la même loi humanitaire pour les centaines de Palestiniens maintenus au secret depuis juin 2007 ... par “mesure de sécurité“ dixit la Cour Suprême d’Israël.

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Salah Hamouri

On semble aussi oublier que cet “enlèvement“ d’un militaire par le Hamas avait déjà, dès le lendemain, entraîné l’opération “Pluies d’Eté“.

Cette attaque sanglante lancée par Ehud Olmert avait provoqué des centaines de morts civiles et l’emprisonnement, sans jugement,(4) d’une soixantaine de parlementaires palestiniens.

Ne serait-il pas juste aussi qu’Israël libère Salah Hamouri, le citoyen franco-palestinien condamné par un tribunal militaire et incarcéré depuis mars 2005 pour avoir eu “l’intention“ (sans le moindre élément de preuve concrète) de tuer un leader d’extrême droite ?

La Justice ne voudrait-elle pas, surtout, qu’on libère les milliers de résistants, de prisonniers d’opinion et d’enfants (310 mineurs fin 2009, selon l’ONU) qui sont incarcérés sans droit de visite et de courrier ? Certains sont enfermés depuis des années, sans jugement dans des prisons où, comme en témoignent les rapports d’Amnesty International, la torture est récurrente !(5)
Comment peut-on accepter ce “deux poids, deux mesures“ ?
Parce qu’un soldat sioniste vaut infiniment plus qu’un civil...?

En souvenir des premiers “terroristes“...

Nelson Mandela disait : C’est l’oppresseur qui détermine la forme de la violence, pas l’opprimé.
C’est vrai... mais tuer délibérément des civils est un crime de guerre qu’il faut absolument condamner, quels qu’en soient les auteurs !

Même s’ils sont des actes de résistance, les attentats suicides palestiniens me remplissent d’horreur.

Il faut cependant bien constater que l’histoire de l’expansion d’Israël déborde de massacres et que c’est le mouvement sioniste qui a fait exploser les premières bombes au milieu des civils... Bien avant le premier attentat suicide palestinien à Hébron en 1994 !

La liste des carnages est longue, très longue :

-  Attentats à la voiture piégée de juillet 1938 à Jaffa et à Jérusalem qui font des dizaines de victimes.

-  Attentat de l’hôtel King David en 1946 qui, outre des militaires anglais, tua une majorité d’employés palestiniens.

-  Massacres des villageois désarmés de Deir Yassin, de Kafr Kassem, de Beit Hanoun, de Jénine, de Khan-Younis,
de Raffah, de Beït Lahya...tant d’autres.

-  Tuerie dans le camp de réfugiés de Canaa ordonnée par Shimon Peres, celle perpétrée à Lydda par Yitzhak Rabin (456 civils dont 176 à l’intérieur d’une mosquée) et à Ramle par Moshe Dayan.

-  Massacre des réfugiés de Sabra et Chatila par la milice libanaise sous les ordres du général Sharon.

-  Tuerie du “Caveau des Patriarches“ (29 morts et 125 blessés) par Baruch Goldstein.

Etc... Etc.

Les assassinats de civils n’ont jamais cessé depuis les années vingt.

Rappelons-nous les "exploits" du groupe Stern d’Itzhak Shamir... dont l’assassinat de Folke Bernadotte, le médiateur envoyé par l’ONU en 1948 pour faire cesser les combats et superviser la mise en application du partage territorial.(7)

Cet homme de paix avait sauvé près de 15.000 personnes des camps de concentration nazis !

Son assassinat cynique n’est-il pas prémonitoire du refus fondamental d’Israël de mettre fin à son expansion ?
Depuis, toute la stratégie du régime israélien semble malheureusement le démontrer... Il n’y a qu’à dénombrer les dizaines d’assassinats ciblés (et bien entendu anonymes) perpétrés dans le monde par les tueurs des services secrets pour faire taire les voix discordantes.
Citons seulement celui de Naïm Khader, autre homme de paix, criblé de balles à Bruxelles en 1981.

Quelle différence “qualitative“ entre les attentats palestiniens et les massacres israéliens ?
La principale ne serait-elle pas d’ordre racial ?
Les victimes des uns étaient des émigrants venus d’Occident, celles des autres des arabes autochtones qui avaient l’outrecuidance de résister aux envahisseurs.
Les bombes au phosphore blanc utilisées au Liban et à Gaza ne visaient-elles pas à tuer des civils, comme le montre clairement le rapport de l’ONU, ce fameux “Rapport Goldstone“ (juriste juif et sioniste !), exécré par le gouvernement israélien ?
A ce propos, il est bon de rappeler qu’il n’a pas été établi par le seul Mr Goldstone mais par une équipe d’experts indépendants internationaux renommés... avec l’aide de nombreuses ONG et associations israéliennes qui, malgré l’opposition et les pressions de leur gouvernement, ont fourni des informations.

N’est-il pas impérieux de reconnaître et réparer, autant que possible, ces crimes ?
Ces centaines de milliers de Palestiniens assassinés ou expulsés de leur terre et de leurs maisons, n’ont-ils pas droit à la justice ?
Tout honnête homme ne doit-il pas s’opposer à l’infamie et demander que les responsables soient jugés ?

... Et des survivants de la "Shoah"

A l’occasion du 60ème anniversaire de la libération d’Auschwitz, Sharon a glorifié son régime comme le dernier refuge des juifs victimes du nazisme.
La réalité est bien différente pour les quelques 200.000 rescapés qui résident encore en Israël.
Selon l’ONU, la moitié vit sous le seuil de pauvreté (surtout ceux originaires de l’Europe de l’Est) et ces victimes du génocide sont régulièrement insultées par des rabbins comme Ovadia Yossef, idéologue du parti d’extrême droite Shass, qui affirme que le sort malheureux de ces “mauvais juifs“ est “la punition de Dieu pour leurs péchés“.

Cette "utilisation" de l’Holocauste est d’ailleurs dénoncée par de nombreuses consciences juives, tel Norman G.Finkelstein, fils de juifs survivants du ghetto de Varsovie qui n’hésite pas à écrire :

Un corollaire de l’unicité de l’Holocauste est qu’il constitue un Mal unique. La souffrance des autres, si terrible qu’elle soit, ne peut tout simplement pas lui être comparée.
Les tenants de l’unicité de l’Holocauste récusent en général cette implication, mais ces protestations ne sont qu’hypocrisie.
Revendiquer l’unicité de l’Holocauste est intellectuellement vide et moralement indigne. La question est de savoir pourquoi cela continue. Tout d’abord, parce que souffrance unique veut dire droits uniques. Selon Jacob Neusner, l’Holocauste, mal unique, n’a pas seulement pour conséquence de donner aux Juifs un statut à part, il leur donne "un droit sur les autres.
" Pour Edward Alexander, l’unicité de l’Holocauste est "un capital moral" ; les Juifs doivent "réclamer la propriété" de ce "bien précieux".
Dans les faits, le caractère unique de l’Holocauste -ce "droit" sur les autres, ce "capital moral"-, représente pour Israël un alibi précieux. " La singularité de la souffrance juive, écrit l’historien Peter Baldwin, renforce la pression morale et émotionnelle qu’Israël exerce [...] sur les autres nations. "
C’est ainsi, explique Nathan Glazer, que l’Holocauste, en mettant en évidence "le caractère particulièrement distinctif des Juifs", leur donne " le droit de se considérer comme spécialement menacés et spécialement justifiés dans tous les efforts nécessaires à leur survie ".

Pour s’en tenir à un seul exemple, tous les comptes rendus sur la décision d’Israël de se doter de l’arme nucléaire évoquent les spectres de l’Holocauste. Comme si Israël avait eu besoin de l’Holocauste pour devenir une puissance nucléaire. (8)

Ça fait soixante ans que nous cherchons la paix... A nos conditions !

Bien qu’il soit critiquable, les hommes ont instauré un organe pour la régulation de la paix dans le monde, l’ONU.
On ne peut tenir pour négligeable, que depuis soixante ans les divers gouvernements d’Israël n’ont jamais respecté que deux résolutions de l’ONU (celle de 1947 qui concerne le partage du territoire et celle imposant son retrait du territoire libanais qu’il avait envahi).
Aucune autre - une centaine depuis 1948 - n’a été appliquée !
Idem pour les décisions du Tribunal International de la Haye !

Israël a aussi répondu par le silence à la proposition de paix unilatérale faite par les pays arabes en 2002...Pas même un "accusé de réception" !
Cette initiative - pourtant signée par l’ensemble des Etats membres de la Ligue arabe... Et par l’Iran ! - offrait une paix générale de toute la région en échange du retrait des territoires occupés depuis 1967 et d’une solution juste pour les réfugiés.

Il est vrai qu’Israël n’a guère de raisons de se conformer au Droit international puisque même l’Union européenne n’applique pas ses propres lois et règles - notamment celles contenues dans la Quatrième Convention de Genève - et se rend ainsi complice des exactions commises.

Ce régime est d’autant plus à l’aise qu’il a l’appui concret de son puissant allié US... ce qui permet, petite anecdote, à Ariel Sharon de répondre à Shimon Peres, sans que cela ne provoque de réaction : Chaque fois que nous faisons quelque chose vous me dites que l’Amérique fera ceci et fera cela.... Je veux vous dire quelque chose très clairement : Ne vous inquiétez pas de la pression américaine sur l’Israël. Nous, le peuple juif, contrôlons l’Amérique et les Américains le savent (9)

Les visées expansionnistes (voir cartes pages 28 et 29) ainsi que les pratiques colonialistes du régime sont flagrantes :

-  Expansion territoriale par la force.

-  Population de Cisjordanie reléguée dans ce qu’il faut bien appeler des “ghettos“.

- Colonisation sauvage de Jérusalem-Est et expulsion brutale de ses habitants.

- Oppression religieuse permanente : restrictions d’accès à la mosquée Al-Aqsa (troisième lieu saint de l’Islam), destruction de mosquées, de cimetières ancestraux comme celui de Ma’man Allah pour y construire un "Musée de la Tolérance" (humour juif ?)

- Blocus de Gaza, pourtant condamné par la Communauté Internationale (résolution de l’ONU N°1860), blocus qui a affamé la population (elle y échappait seulement grâce aux tunnels), qui l’empêche toujours de reconstruire - le ciment y est interdit d’entrée, excepté pour les bâtiments de l’UNRWA qui a pu rebâtir dix de ses douze hôpitaux, début 2010.

- Mesure militaire - encore une fois contraire à la Convention de Genève - qui veut interdire aux Palestiniens, implantés en Cisjordanie mais originaires de Gaza, d’y résider.

- Impositions drastiques au fonctionnement de l’UNRWA privant d’enseignement 40.000 écoliers de Gaza, interdisant l’édification des deux écoles... dans un territoire non-occupé paraît-il.(10)

... Etc.

Près de la moitié des terres agricoles de la bande de Gaza sont devenues inutilisables du fait des destructions, de la pollution par le phosphore ou de leur localisation à l’intérieur d’une "zone de sécurité" définie par l’armée israélienne, les pêcheries sont paralysées à cause de l’interdiction d’aller en haute mer...
Depuis “Plomb Durci“, Gaza a été bombardé plus de 400 fois et un Palestinien est abattu chaque jour, en moyenne !
Tout ça pour arriver à la paix ?

Il n’y a pas de problème humanitaire à Gaza !

Selon divers rapports de l’ONU (encore une fois pas crédibles pour Israël ?), 80% des aides humanitaires envoyées par les gouvernements et les ONG sont (à juin 2010) interdites d’entrée.

Toujours selon l’ONU, la moyenne hebdomadaire des camions franchissant le point de passage de Kerem Shalom reste très inférieure à celle en vigueur avant juin 2007 (540 contre 2807).

Mais, bien entendu, Israël proclame via le colonel Moshe Levy : Il n’y a pas de problème humanitaire à Gaza ! Il n’y a pas de pénurie de nourriture ni d’autres choses, sauf celles qui alimentent le mouvement terroriste et renforcent le Hamas.

Quelques autres réalités, selon le rapport de l’ONU (juillet 2011) :

- Plus de 90% de l’eau provenant de l’aquifère est non potable

- 54% des habitants vivent dans une situation d’insécurité alimentaire et 75% dépendent de l’aide internationale

- 47% des jeunes est au chômage

- 35% des terres agricoles et 85% des zones de pêche sont inaccessibles en raison des mesures militaires israéliennes

- Les mesures prises en juin 2010 pour alléger le blocus ont eu peu d’effet sur la situation humanitaire. Si les importations ont augmenté, elles ne représentent que 45% de ce qui entrait en 2007

Vous avez dit "circulez, il n’y a rien à voir“ ?

Les lois internationales ne nous concernent pas !

Fin mai 2010, la marine israélienne a, une fois de plus, violé le droit international en “arraisonnant“ un convoi humanitaire dans les eaux internationales (à plus 60 km des côtes !).

Des militants pacifistes provenant de 42 pays étaient sur ces bateaux.
Ils transportaient des chaises roulantes, des maisons en kit, du ciment, du matériel de construction...

Comme d’habitude, le Mossad et le Shin Beit n’ignoraient certainement rien du contenu des bateaux... et certainement pas l’identité des quelques 700 personnes qui s’y trouvaient.
Le général Gabi Ashkenazi, chef d’état-major de l’armée, a admis devant une commission d’enquête israélienne (24/10/2010) que les commandos ont tiré plus de 300 balles réelles lors de l’abordage, tuant une dizaine de passagers et blessant de nombreux autres !
Cette attaque en haute mer contre un bateau civil est indéniablement une piraterie maritime... Pas pour la soldatesque israélienne !

C’était un “flottille terroriste“ !

Bien entendu, Israël proclame qu’il n’est pas responsable du massacre !
Ce sont ces soi-disant pacifistes qui, sous couvert de convoi humanitaire, sont venus provoquer notre démocratie et créer de la violence. Nous n’avons fait que nous défendre contre cette attaque de dangereux envahisseurs armés (11)
On sait maintenant qu’ils étaient bien armés... de ce qu’ils avaient trouvé sur le bateau : clubs de golf, couteaux de cuisine, chaînes, bâtons ou barres de métal !

Israël justifie son attaque contre le “Mavi Marmara“ en arguant que la “Flottille de la Liberté“ n’a pas obéi aux injonctions de l’armée israélienne.

Depuis quand doit-on obéir aux ordres illégaux d’un commando qui, à l’instar des pirates somaliens, monte à l’assaut d’un bateau dans les eaux internationales ?

Comme le prouvent les rares images qui n’ont pas été confisquées par les assaillants(12) et les résultats des autopsies des victimes, le commando était venu pour tuer :

Les neuf morts ont été touchés par une trentaine de balles au total. Les autopsies montrent que les victimes ont été criblées de balles, plusieurs d’entre elles à bout portant et certaines d’une balle à l’arrière du crâne.(13)

A ma connaissance, très peu de medias “officiels“ de mon pays ont fait la “une“ de cette information, pourtant capitale. C’est seulement au bout de trois semaines qu’une TV d’ici en a fait mention.
... Journaliste mais pas téméraire !

Les rapports d’autopsie sont accablants : cinq des neuf victimes ont été touchées à la tête !
Le jeune étudiant américano-turc de 19 ans, Turkan Dogan, a été abattu par cinq balles, dont une à bout portant contre le visage et une à la nuque.

Hormis ce jeune étudiant, les huit autres victimes étaient toutes des pères de famille (commerçant, journaliste, pompier...) dont la moyenne d’âge est de plus de 40 ans... il y avait même un ingénieur de 61 ans.

Des terroristes bien particuliers, non ?

La “Commission d’enquête“ mise en place par le régime israélien - l’accusé enquête donc sur ses propres crimes ! - estimera que c’était de l’auto-défense et décidera que les rapports d’autopsie ne sont pas des preuves.

De son côté, la mission d’enquête du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU a confirmé dans son rapport final (22 septembre 2010) que cet abordage avait été “une violation grave des droits de l’homme“.

Témoignage des experts de l’ONU :

La conduite des forces armées d’Israël (...) vis-à-vis des passagers de la flottille (...) révèle un niveau inacceptable de brutalité" et souligne que "Il y a des preuves claires permettant d’appuyer des poursuites pour les crimes suivants (...) : homicide intentionnel, torture ou traitements inhumains, fait de causer intentionnellement de grandes souffrances ou des blessures graves"(...) "Les auteurs des crimes les plus graves ayant été masqués ne peuvent pas être identifiés sans l’assistance des autorités israéliennes.

Mais, bien entendu, le gouvernement de Netanyahu a poussé ses cris d’orfraie habituels (Calomnies ! Mensonges ! Enquête partiale !... etc) et tenté d’enrayer la médiatisation du rapport.
...Et la majorité de la presse européenne a, comme d’habitude, collaboré à mettre une chape de silence sur cette condamnation !

Quand obligera-t-on le gouvernement israélien à respecter les règles de l’assemblée des nations et les jugements des tribunaux internationaux ?

Quand, aussi, la presse traditionnelle occidentale respectera-t-elle l’éthique journalistique ?

Connaissant les pratiques antérieures de cette “armée la plus morale du monde“, on n’est en rien étonné du caractère délibérément violent de cet assaut contre ces bateaux de pacifistes.

On tire dans le tas et ensuite, à l’annonce de la tuerie, on applique la proposition faite à la Knesset par la députée du Likoud, Miri Regev : “ le plus important est de s’occuper très vite des informations négatives des medias, de façon à ce qu’elles disparaissent “.

Devant l’indignation mondiale, Netanyahu s’est quand même un peu calmé et c’est heureusement sans violence qu’Israël s’est ensuite emparé du “Rachel Corrie“.

Pour ceux qui l’ignorent : Rachel Corrie était une jeune pacifiste américaine, écrasée par un bulldozer militaire, en 2003 à Gaza, parce qu’elle s’opposait à la démolition d’une maison palestinienne.

(à suivre)

Notes

1) Témoignage de Me De Keyser, députée européenne, au “Tribunal Russell“ (2/3/2010)

2) "Gaza 1956" de Joe Sacco (Futuropolis)

3) “Ha’aretz“ du 22/12/2008

4) Depuis 1967, Israël a emprisonné 20% de la population des territoires occupés

5) Cf les rapports de Amnesty International

6) Comme l’a révélé le journaliste Alain Ménargues, des forces spéciales de l’armée israélienne ont également participé activement à cette tuerie de 2 à 3.500 hommes, femmes et enfants.

7) “Il n’y aura pas d’Etat palestinien“ de Ziyad Clot (Max Milo Editions )

8) "L’Industrie de l’Holocauste" (Editions La Fabrique)

9) Kol Yisrael Radio le 3 Octobre 2001

10) Déclaration de M.Gunness (UNRWA) 23/10/2010

11) Déclaration de l’ambassadrice d’Israël en Belgique le 31/5/2010

12) Voir http://www.pacificfreepress.com/news/1-/8123-kevin-neishs-mavi-marmara-story.html

13)“The Guardian“ du 5/6/2010

Communiqué par l’auteur via courriel