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Un cameraman d’Al Jazeera en grève de la faim à Guantanamo
jeudi 8 mars 2007 - Al Jazeera.net

L’avocat de Sami al-Hadj, cameraman pour Al Jazeera et qui est détenu à Guantanamo, a déclaré que la santé de son client s’est dégradée et qu’il était sous alimentation forcée par le nez.

Clive Stafford-Smith a déclaré à Al Jazeera qu’il s’inquiétait de la santé de son client, précisant qu’Al-Hadj avait perdu beaucoup de poids depuis qu’il avait entamé une grève de faim il y a presque deux mois.

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Sami al-Hajj mène une grève de la faim depuis le 7 janvier dans le camp américian de Guantanamo - Photo : Al Jazeera

Al-Hadj a commencé sa grève de faim le 7 janvier pour protester contre ses cinq ans de détention sans jugement.

Stafford-Smith a déclaré aussi que depuis que e début de la grève de la faim, les gardiens de prison avaient progressivement emporté des articles tels que le savon, la pâte dentifrice, les colliers de prière, les draps, les lunettes, un reposoir et des livres.

Après trois semaines de grève de la faim, Al-Hajj est descendu de 204 livres à 168 livres, selon une information fournie lors d’un rendez-vous le 1er février entre Al-Hajj et Zachary Katznelson, un autre avocat s’occupant de son cas.

Le Comité de Protection des Journalistes, un groupe indépendant qui défend la liberté de la presse, a déclaré que les militaires américains ont commencé à alimenter Al-Hadj de force par intraveineuse le 27 janvier, puis le 29 janvier par un tube passé dans son nez et allant dans son estomac.

Al-Hadj est âgé de 38 ans ; il est né à Khartoum et est de nationalité soudanaise.

Stafford- Smith a ajouté : « Le cas justifie des efforts diplomatiques en dorection des Etats-Unis mais comme les relations de Khartoum avec Washington ne sont pas bonnes, une tierce partie devrait s’en occuper et cette partie pourrait être soit le Qatar puisque c’est là que se trouve le siège social du réseau d’Al Jazeera, lequel a montré un grand souci dans cette affaire. »

L’avocat a dit rendre visite à son client toutes les six à huit semaines, mais s’est plaint que ces visites étaient en trop petit nombre.

Dans un communiqué, le gouvernement soudanais a renouvelé son appel pour que les Etats-Unis libèrent les ressortissants soudanais ou les soumettent à un cour de justice.

Le Dr Lam Akol, ministre soudanais des affaires étrangères, a rencontré ce mercredi Andrew Natsios, l’envoyé américain au Soudan.

Akol a indiqué qu’il avait demandé une réponse aux demandes répétées et aux messages envoyés par le gouvernement soudanais à l’administration américaine au sujet de la libération des détenus.

La route de Guantanamo

Al-Hadj était un membre de l’équipe d’Al Jazeera ayant a couvert l’invasion de l’Afghanistan par les Etats-Unis en 2001.

Il a été arrêté par la police pakistanaise en décembre de la même année dans la province du Chaman quand lui et un collègue ont essayé de revenir en Afghanistan. Al Jazeera leur avait demandé de couvrir la mise en place du nouveau gouvernement.

Al-Hadj a été arrêté en raison d’une note des services de renseignements pakistanais demandant son arrestation en raison de liens suspectés avec Al-Qaeda.

Il a été emprisonné au Pakistan pendant 23 jours puis a été déporté le 7 janvier 2002 dans une prison militaire à Quetta et livré la même nuit aux forces américaines.

Après avoir confisqué son passeport, son billet d’avion pour Doha et sa carte de presse d’Al Jazeera, les troupes américaines l’ont transféré dans un centre de détention dans la base aérienne de Bagram en Afghanistan.

Al-Hadj décrit les 16 jours a passés à la base comme les pires de sa vie.

Il dit avoir été été torturé avant d’être transféré à Kandahar en Afghanistan du sud pendant cinq mois, où il dit avoir subi un traitement semblable.

Battu et maltraité

Le 13 juin 2002, Al-Hadj a été transféré au camp de Guantanamo. Les prisonniers étaient empêchés de dormir durant le vol, qu’ils devaient porter des gants et des lunettes, étaient baillonnés et avaient les mains et les pieds liés.

À Guantanamo, Al-Hadj a été battu et maltraité par ceux qui menaient les interrogatoires et qui ont voulaient qu’il incrimine Al Jazeera.

Il a fait savoir qu’on lui avait proposé d’espionner pour le compte des Etats-Unis en échange de la citoyenneté américaine et que ses interrogateurs avaient menacé de s’en prendre à sa famille, y compris son fils âgé de 5 ans, s’il refusait de céder.

8 mars 2007 - Al Jazeera.net - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/NR/exe...
Traduction : Claude Zurbach