Des milliers de réfugiés palestiniens vivant au Liban ont défilé à Beyrouth pour protester contre l’absence de droits fondamentaux.

Les manifestants se sont rassemblés dans un stade dans la capitale libanaise, le dimanche avant de marcher au siège de l’ONU dans le centre de Beyrouth.

"En tant que Palestiniens au Liban, nous n’avons aucun droit. Nous voulons simplement vivre dans la dignité », Imtithal Abu Samra, 29 ans, un Palestinien qui vit dans le camp de réfugiés de Beddawi au nord du Liban, a déclaré.

Autour de 400.000 réfugiés palestiniens, soit 10 pour cent de la population du pays, vivent dans des conditions misérables dans les ressources du Liban en raison de nombreux facteurs, tels que les finances limitées.

Evités par de nombreux employeurs, pas le droit à la propriété et confrontés à la discrimination, les réfugiés palestiniens sont réduits à une existence misérable dans des camps surpeuplés et insalubres.

L’inégalité des droits

Les palestiniens au Liban n’ont pas le droit de travailler dans des dizaines de professions, et les employeurs qui finissent par les embaucher en général leur donnent des salaires inférieurs à leurs homologues libanais.

Il ne leur est pas permit de se prévaloir des services publics, sociaux ou des services médicaux et sont soumis à des restrictions dans les universités et les écoles libanaises.

Certaines propositions pour un projet de loi seront le sujet d’un débat au Parlement dans quelques semaines qui devrait donner aux Palestiniens le droit de posséder un appartement résidentiel et reviendrait à légaliser le droit au travail comme les soins médicaux en cas d’accidents liés au travail et à la fin du service de paiement.

Salvatore Lombardo, le directeur de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies (UNRWA), au Liban, a déclaré que le projet de loi qui accorderait aux réfugiés palestiniens au Liban des droits civiques de base servira de promouvoir leur sens de dignité et de bien-être dans les camps de réfugiés à travers le pays.

Toutefois, les propositions ont fait face à des obstacles au Parlement en raison de craintes des législateurs chrétiens que l’octroi de droits de Palestiniens conduirait à terme à leur naturalisation.

La question est un sujet sensible au Liban, où les politiciens se méfient de bouleverser un équilibre délicat sectaire. Les palestiniens sont majoritairement des musulmans sunnites.

Camps dispersés

Les combattants palestiniens ont été accusés d’attaques contre des soldats de la paix des Nations Unies au Liban, des tirs de roquettes du Liban en Israël - le plus récemment lors de l’offensive à Gaza - et de former des cellules inspirées par d’Al-Qaïda dans les camps de réfugiés.

Il existe environ 425.000 Palestiniens qui sont enregistrés comme réfugiés au Liban par l’UNRWA, qui leur fournit des services.

Beaucoup d’entre eux vivent dans 12 camps dispersés à travers le pays dans des conditions que Lombardo a qualifié de déplorable et épouvantable.

Ils sont les descendants des familles qui ont fui ou ont été forcés de fuir pendant les combats en 1948 qui a conduit à la création d’Israël.

Les Palestiniens ont longtemps été marginalisés au Liban, où la guerre civile de 1975-90 a été déclenchée par un conflit entre les factions palestiniennes et libanaises chrétiennes.

Source : Al Jazeera and agencies

27 juin 2010 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction de l’anglais : Ahuva Freeman