16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Liban : L’Unrwa renouvelle son appel « désespéré » aux donateurs

jeudi 24 juin 2010 - 09h:01

L’Orient-le-Jour

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le patron de l’office de l’ONU a été reçu hier par Saad Hariri et un émissaire de Mahmoud Abbas s’est rendu chez Amine Gemayel et Michel Aoun. Le commissaire général de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a renouvelé hier à Beyrouth son appel « désespéré » aux pays donateurs pour renflouer le budget de l’organisation, en difficulté financière.

«  Nous avons déjà réduit nos services », a affirmé Filippo Grandi, lors d’une conférence à la suite d’un entretien au Grand Sérail avec le chef du gouvernement, Saad Hariri. « C’est un appel désespéré, vraiment désespéré, que je lance aux donateurs en ce moment », a-t-il ajouté.

Le budget annuel de l’Unrwa s’établit à environ 600 millions de dollars. Pour 2010, M. Grandi a rappelé que l’agence avait encore besoin de 103 millions pour subvenir aux besoins de base de près de 4,7 millions de réfugiés au Proche-Orient, installés notamment en Jordanie, en Syrie et au Liban après la création en 1948 de l’État d’Israël, sans compter ceux qui ont le statut de réfugié dans les territoires palestiniens. Le commissaire général a toutefois reconnu que « ce n’était pas le bon moment pour demander davantage de fonds, notamment des donateurs européens qui assurent plus de 60 % de notre financement ». Ces pays « ont réduit leurs dépenses publiques, dont fait partie l’aide internationale. Celle-ci est souvent la première à subir des réductions ».

Le 18 juin, Washington, l’un des plus gros contributeurs de l’Unrwa, a annoncé une aide supplémentaire de 60 millions de dollars à l’agence, tout en soulignant sa « profonde » inquiétude pour son financement.

Le commissaire de l’Unrwa a précisé par ailleurs que l’agence peinait à consacrer davantage de fonds pour la reconstruction du camp de réfugiés de Nahr el-Bared, au nord de Tripoli, rasé après les affrontements en 2007 entre l’armée et le Fateh el-Islam, qui avaient fait plus de 400 morts, dont 168 soldats. L’organisation a demandé 450 millions USD pour reconstruire Nahr el-Bared et ses environs, mais a encore besoin de plus de 200 millions.

Au Liban, près de 400 000 Palestiniens vivent entassés dans 12 camps aux conditions insalubres. Certains avancent un chiffre plus proche de 250 000 à 270 000, car l’ONU n’a pas effacé de ses listes les réfugiés partis dans d’autres pays.
Le Liban absorbe 12 à 15 % du budget total de l’Unrwa.

L’émissaire de Abbas

Sur un autre plan, un émissaire du président palestinien Mahmoud Abbas, Azzam el-Ahmad, s’est rendu hier chez l’ancien président Amine Gemayel et chez le chef du CPL, le général Michel Aoun, pour examiner les moyens de dissiper les craintes des chrétiens au sujet de l’octroi des droits civils aux réfugiés palestiniens. Dans ses deux visites, M. Ahmad était accompagné d’une délégation comprenant le représentant de l’OLP à Beyrouth, Abdallah Abdallah.

«  Nous avons discuté des textes relatifs aux droits humanitaires des Palestiniens au Liban et des efforts en cours actuellement à ce sujet au Parlement libanais », a déclaré l’émissaire à l’issue de son entretien avec M. Gemayel. Il a émis l’espoir que le législateur libanais finira par contribuer à l’allègement des souffrances des réfugiés palestiniens, qui sont les hôtes du peuple libanais frère.

« Nous sommes convenus aussi de poursuivre la coordination entre nous afin de dissiper toutes les craintes apparues lors de la discussion de ce dossier », a-t-il dit, en référence à la séance parlementaire tenue la semaine dernière pour l’examen des propositions de lois sur les droits civils présentées par le chef du PSP, Walid Joumblatt, et deux députés de son bloc.

« Pour notre part, a ajouté M. Ahmad, nous avons certifié que les Palestiniens n’accepteront pas d’autre alternative à la terre de Palestine. Nous avons confiance dans la sagesse du président Gemayel et dans le rôle qu’il a joué dans toutes les phases de la cause palestinienne, dont il était un défenseur, non pas au Liban mais sur la scène mondiale. »
Prié de dire s’il a été question de mettre en place sur le terrain un mécanisme susceptible de contribuer à dissiper les craintes des Libanais en échange de l’octroi des droits civils aux réfugiés, l’émissaire a dit : « Il ne s’agit pas ici d’un marché. Je ne crois pas qu’il existe un Libanais ou un Palestinien qui réfléchirait à un bazar. Nous certifions que les Palestiniens sont soumis à la souveraineté et la loi libanaises. Nous allons poursuivre nos contacts ensemble afin d’éliminer toutes les craintes qui apparaissent ici et là. »
M. Ahmad devait tenir des propos similaires à l’issue de sa visite chez Michel Aoun. Il a souligné que ce dernier « soutient la création d’emplois pour les Palestiniens au Liban au même titre que les autres résidents sur le territoire libanais et en conformité avec les lois libanaises du travail ».

« Le général a promis qu’il y aura un débat objectif à ce sujet à la Chambre », a encore dit M. Ahmad, rejetant tout lien entre les droits civils et l’implantation des Palestiniens au Liban.

Le 14 Mars souhaite une nouvelle proposition de loi

Par ailleurs, une nouvelle proposition de loi sur les droits civils des Palestiniens, la cinquième sur ce dossier, a été présentée hier par les députés du PSNS et du Baas, Marwan Farès, Assaad Hardane, Assem Kanso et Kassem Hachem. Elle devra être examinée en commission au même titre que les autres.

Dans son communiqué hebdomadaire, le secrétariat général du 14 Mars a, pour sa part, appelé les députés de l’alliance à présenter eux aussi une proposition de loi sur ce même sujet. Le communiqué appelle à cet égard les forces politiques libanaises à « régler ce dossier scientifiquement et d’une manière réaliste, dans le cadre des institutions et loin de toute exploitation politicienne ».

«  Ce qui est en jeu ne concerne pas les droits civils dans leur signification administrative et politique. Il s’agit simplement de prendre des mesures humanitaires et sociales assurant un minimum de vie digne aux réfugiés, sans qu’il ne faille pour cela porter atteinte aux équilibres libanais », souligne le 14 Mars.

24 juin 2010 - L’Orient-le-Jour


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.