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Comme à Fallujah

jeudi 18 février 2010 - 07h:01

Enrico Piovesana

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[...] Le capitaine Ryan Sparks, commandant de la compagnie Bravo du 1er Bataillon, 6° régiment Marines, a comparé l’intensité des combats en cours à Marjah à ceux de l’attaque contre Fallujah en Irak, en 2004.

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Terroriser et massacrer des civils, voici les premières missions des forces occidentales d’occupation en Afghanistan...

“C’est comme à Fallujah, sauf qu’ici ils nous tirent dessus de tous les côtés parce que nous n’avançons pas en ligne droite, mais depuis différentes directions”.

Selon les commandements alliés, il y a jusqu’à présent 35 insurgés tués, et 5 pertes civiles seulement. Les talibans ont cependant déclaré n’avoir perdu que 6 hommes (tous les autres seraient des civils), et avoir tué 192 soldats, afghans et étrangers.

Des talibans, un message est arrivé hier pour le président Obama à l’occasion du 21eme anniversaire du retrait des troupes soviétiques d’Afghanistan (15 février 1989) : “Les américains (états-uniens, ndt) devraient comprendre que s’il leur faut 15 mille hommes pour prendre le contrôle d’un seul district, pour prendre possession des 350 districts de l’Afghanistan il leur faudrait plus de 5 millions de soldats.

Les dirigeants de la Maison Blanche tireraient plus de profits à comprendre la leçon de l’histoire plutôt que de se laisser aller à des exhibitions de force : Obama, comme Gorbatchev, doit regarder de façon réaliste la réalité sur le terrain afin de mettre fin à la tyrannie et à la répression à l’égard des afghans, au lieu d’apporter d’autres mésaventures aux USA (...).”

Enrico Piovesana

15 février 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://it.peacereporter.net/articol...

Voir aussi la video : Marjah. La situation des blessés à l’hôpital d’ Emergency a Lashkargah, Helmand

Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


Honte

Lettre ouverte de l’infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, où arrivent les civils blessés dans l’offensive contre la ville voisine de Marjah.
Même des enfants de 7 ans.

C’est ce que nous éprouvons tous ici à l’hôpital d’Emergency à Lashkargah, Afghanistan, après le début de la énième “grande opération militaire”, qui est à chaque fois plus grande...

Un profond sentiment de honte pour ce que fait la guerre, toute guerre. Destruction, morts, blessés. Sang, lambeaux de chair humaine. Hurlements féroces et désespérés. Elle ne fait rien d’autre.

Mais d’aucuns pensent encore que c’est une bonne façon d’exporter “ la paix et la démocratie”. La paix, en effetils ils étaient en train de l’apporter aussi à Said Rahman notoire “insurgé” de la zone, mais celle éternelle. Il s’est pris un projectile en pleine poitrine, le matin de bonne heure, alors qu’il était au jardin.

Il n’était pas en train de patrouiller la zone, il n’était pas en train de combattre, il n’était pas en train de viser quelqu’un. Il n’a même pas vu d’où arrivait le projectile qu’il a encore dans le corps et qui lui a défoncé le poumon droit. Il a juste senti une grande brûlure et s’est évanoui de douleur ensuite.

On l’a transporté en hélicoptère jusqu’à Lashkargah, avec ces mêmes hélicoptères qui, juste avant, mitraillent, puis en ambulance dans notre centre chirurgical pour victimes de la guerre, assez instable mais avec son ourson en peluche tout neuf, cadeau de la démocratie.

On aurait dit qu’il était bossu, de tout le sang qui s’était accumulé dans son dos.

Il a été opéré immédiatement, on lui a mis deux drains thoraciques, presque plus grands que lui.

Parce que l’”insurgé” notoire a sept ans.

Sept.

Voilà ce qu’est la “grande opération militaire”, la plus grande.

Honte.

Matteo Dell’Aira

(Infirmier chef de l’hôpital de Emergency à Lashkargah, Helmand ).

15 février 2010 - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduit de l’italien par Marie-Ange Patrizio


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