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Nucléaire iranien : les contradictions qui révèlent les mensonges

samedi 13 février 2010 - 09h:08

Leila Mazboudi - Al-Manar

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De contradiction en contradiction, les déclarations occidentales sur le programme nucléaire iranien perdent de crédibilité.

La dernière de ces contradictions a trait à l’ampleur de l’enrichissement de l’uranium. Après avoir fait croire au monde entier que l’Iran allait avoir accès au nucléaire militaire dans les années prochaines, (ce qui insinue qu’il a les moyens d’accéder au cap de 90% du taux de l’enrichissement, indispensable pour le militaire), les derniers propos américains et français excluent que Téhéran ait les capacités d’enrichir l’uranium à plus de 80%.

"Franchement, Ahmadinejad dit beaucoup de choses qui se révèlent incorrectes ; nous ne croyons pas que les Iraniens ont la capacité d’enrichir l’uranium au degré qu’ils disent avoir atteint" a déclaré aux journalistes le porte-parole de la Maison Blanche, Robert Gibbs, lequel a estimé que les déclarations iraniennes s’apparentent plus à "la politique qu’à la physique".

Ces déclarations américaines mettent en doute celles du président iranien Mahmoud Ahmadinejad et du chef de l’Organisation de l’énergie atomique iranienne Ali Akbar Salehi qui avaient respectivement assuré jeudi que leur pays peut enrichir à 80%, voire à 100%, mais ne compte pas le faire, car il n’en a pas besoin.

Les dirigeants français, dont le chef de la diplomatie prend particulièrement à c ?ur le programme nucléaire iranien avaient eux aussi exprimé des doutes similaires. Selon Bernard Kouchner, l’Iran n’est même pas capable de fabriquer du combustible à partir de l’uranium enrichi à 20%, qualifiant l’orientation de "pas sérieuse".

Ces deux positions officielles surviennent après la publication par le Washington Post d’une étude américaine qui véhicule les mêmes doutes, quant aux performances du programme nucléaire iranien, toujours en contradiction avec les prévisions militaires.

Selon le quotidien américain citant le directeur de l’Institut des sciences et de sécurité internationale, David Albright, "les Iraniens rencontrent des obstacles et des difficultés qui entravent les plans liés à leur programme".

Sont également signalés par l’étude : le nombre des centrifugeuses en action aurait baissé de 5 000 à 3 900, la production d’uranium enrichi serait de l’ordre de la moitié des prévisions, certaines centrifugeuses tomberaient en panne à une moyenne supérieure aux prévisions...

Force est de constater que ces constats dégonflent les estimations véhiculées sur l’imminence de la bombe atomique iranienne, et devrait logiquement, si logique est, saper le raison d’être des pressions et des sanctions.

À cet égard, le rapport rappelle un autre publié par les 17 services des renseignements américains publié en 2008, et qui après une campagne politique et médiatique occidentale et israélienne qui a présenté la bombe atomique iranienne comme étant sur le point d’être conçue, en conclut à l’inexistence de programme militaire nucléaire iranien, soi-disant abandonné en 2003. Sans exclure qu’il soit relancé de nouveau.

L’étude actuelle prend elle aussi cette précaution, évoquant l’éventualité que les Iraniens tentent intentionnellement de baisser leur performance, pour camoufler la réalité de leur programme nucléaire.

Dans les deux cas, il est question de laisser toujours la porte ouverte aux pressions occidentales et israéliennes contre l’Iran, et au durcissement les sanctions contre lui.

Sur ce dernier volet aussi, les contradictions ne manquent dans les déclarations occidentales. Durant les mois derniers, avant la tenue de la rencontre des 5+1 en Janvier, les dirigeants américains et français en particulier laissaient croire qu’ils ont rallié la Chine et la Russie à leur logique de durcissement des sanctions. Les dernières positions chinoises surtout les ont démentis.

Selon des analystes ayant requis l’anonymat, la vérité de ces contradictions sur le programme nucléaire iranien, l’amplifiant un jour, puis le dégonflant un autre, est que ce dernier ne constitue qu’une fausse source de préoccupation pour les Occidentaux. D’autant plus que son règlement pas les voies diplomatiques, si volonté politique est, n’est pas du tout une mission impossible.

En revanche, pour les Occidentaux, et derrière eux les Israéliens, c’est surtout la politique stratégique de la République islamique fondée sur l’animosité à l’entité sioniste et son soutien aux forces de résistance qui les inquiètent.

Or, la voie choisie pour affronter l’Iran a été indirecte. En visant le programme nucléaire, les cercles sionistes s’attellent à vouloir présenter l’Iran comme étant une menace mondiale. (Ce que les dirigeants israéliens révèlent de temps à autre).

Le but étant sans doute de monter le monde entier contre Téhéran, et de se ménager un affront au résultat non garanti.

12 février 2010 - Al-Manar


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